Chaque année, 5 travailleurs perdent la vie à la suite d'une chute de hauteur sur les chantiers du Québec - Chute mortelle d'un apprenti monteur-assembleur d'acier : la CSST identifie une gestion déficiente des mesures de protection contre les chutes
LONGUEUIL, QC, le 10 sept. 2014 /CNW Telbec/ - Le 5 mars 2014, Daniel Côté, apprenti monteur‑assembleur d'acier, perd la vie au travail. Alors qu'il se trouve sur le toit d'un immeuble en construction, il tombe dans l'ouverture du puits de l'ascenseur pour terminer sa chute 43 mètres plus bas. Le travailleur était au service des Installations Miral inc., un sous-traitant de Structures Lefebvre et Benoit inc., dans la réalisation d'une partie des travaux du chantier dont le maître d'œuvre est Axcès Saint‑Charles inc.
Parmi les causes à l'origine de l'accident, la CSST identifie une gestion déficiente des mesures de protection contre les chutes lors des travaux sur le toit de l'immeuble. La CSST rend aujourd'hui publiques les conclusions de son enquête afin de sensibiliser les maîtres d'œuvre et les employeurs à l'importance de bien planifier et diriger les travaux sur un chantier en s'assurant, entre autres choses, que les mesures de protection contre les chutes sont adéquates pour les travaux à réaliser. Rappelons qu'en moyenne, chaque année, cinq travailleurs perdent la vie à la suite d'une chute de hauteur sur les chantiers de construction du Québec.
Il chute dans l'ouverture non protégée du puits de l'ascenseur
Quelques minutes avant l'accident, M. Côté accède par un escabeau au platelage métallique (pontage métallique) formant le toit d'un édifice en construction. Il s'assoit sur le rebord du platelage, pour ensuite se glisser sur une poutre à plus de trois mètres du plancher du onzième étage. Un collègue soudeur monte dans un escabeau et lui tend le fil de la soudeuse. M. Côté revient en direction du platelage métallique en tirant sur le fil. Une fois debout sur le platelage, il continue à tirer sur le fil en marchant à reculons. C'est alors que le travailleur chute dans l'ouverture du puits de l'ascenseur. Il termine sa descente mortelle au deuxième sous-sol de l'édifice, correspondant à une hauteur de plus de treize étages.
La gestion des mesures de protection sur le toit est déficiente
L'enquête a permis à la CSST d'identifier deux causes pour expliquer l'accident. D'une part, les déplacements du travailleur sur le platelage métallique à proximité d'une ouverture sans protection l'ont entraîné dans une chute mortelle.
D'autre part, la gestion des mesures de protection contre les chutes lors des travaux sur le toit était déficiente. En effet, ni le maître d'œuvre ni les deux employeurs en cause n'ont effectué, à cette étape, l'analyse requise des risques particuliers pour utiliser adéquatement l'équipement de protection contre les chutes. De plus, plusieurs ouvertures présentant des dangers de chute ont été laissées sans protection sur le toit de l'immeuble.
La CSST exige une méthode sécuritaire de travail
À la suite de l'accident, la CSST a exigé des deux employeurs qu'ils fournissent une méthode sécuritaire de travail visant à identifier et à éliminer les dangers de chute.
La CSST considère que le maître d'œuvre, Axcès Saint-Charles inc., et les deux employeurs, Installations Miral inc. et Structures Lefebvre et Benoît inc., ont agi de manière à compromettre la sécurité des travailleurs lors des travaux sur le toit. En conséquence, des constats d'infraction leur ont été délivrés. Le montant de l'amende varie entre 15 839 $ et 63 355 $ pour une première offense, et entre 31 678 $ et 158 389 $ dans les cas de récidive.
Mesures de prévention
Pour éviter qu'un tel accident se reproduise, des mesures de prévention doivent être mises en application. L'employeur doit notamment élaborer des méthodes sécuritaires de travail pour chacune des étapes des travaux d'installation du platelage métallique et former ses travailleurs quant à celles-ci. Ces méthodes de travail doivent entre autres comprendre une analyse de risques ainsi que les moyens de protection contre les chutes à utiliser.
Depuis plus de seize ans, la CSST applique le Plan d'action Construction et une politique de tolérance zéro en ce qui concerne quatre dangers principaux, dont les chutes de hauteur. Pour en savoir plus sur les mesures à prendre pour prévenir les chutes de hauteur, visitez le :
www.csst.qc.ca/prevention/secteur/construction/hauteur/Pages/ne_pas_tomber.aspx.
Les accidents du travail, ça blesse plus de monde qu'on pense!
Chaque jour au Québec, 228 personnes se blessent en travaillant… et c'est sans compter tous ceux qui sont aussi blessés par ces accidents. Conjoints, enfants, parents, amis, collègues, patrons : tout le monde en souffre! Les accidents du travail et les maladies professionnelles peuvent être évités par une gestion permanente de la santé et de la sécurité.
L'employeur et les travailleurs doivent faire équipe et participer à l'identification des dangers, à leur élimination et à leur contrôle. Parce que le Québec a besoin de tous ses travailleurs.
Le rapport d'enquête de l'accident est accessible dans le site Web de la CSST, au : www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ed004021.pdf
Une photo de la scène de l'accident est accessible, libre de droit, en format JPG, à l'adresse suivante : http://www.csst.qc.ca/salle_de_presse/actualites/2014/PublishingImages/chute_mortelle_longueuil.jpg
Pour en savoir plus sur la santé et la sécurité du travail, visitez le www.csst.qc.ca.
Suivez-nous sur les médias sociaux :
Facebook : www.facebook.com/lacsst
Twitter : www.twitter.com/lacsst
Source : |
Marie-France Roulier, communicatrice régionale |
SOURCE : Commission de la santé et de la sécurité du travail
Marie-France Roulier, communicatrice régionale, CSST - Direction régionale de Longueuil, Tél. : 450 442-6200, poste 6298 ou 1 800 668-4612, Cell. : 514 942-5901, [email protected]
Partager cet article