Chaque année au Québec, 9 travailleurs sont tués par des machines - Travailleuse coincée mortellement : la CSST identifie une zone dangereuse demeurée accessible sur une machine
SAGUENAY, QC, le 25 févr. 2014 /CNW Telbec/ - Le 30 avril 2013, une travailleuse de l'usine Rio Tinto Alcan d'Alma, Mme Cyndie Lavoie, perd la vie alors qu'elle tente de débloquer deux tiges sur un convoyeur alimentant une machine de nettoyage. Parmi les causes à l'origine de l'accident, la CSST identifie une zone dangereuse à l'entrée de la machine demeurée accessible.
La CSST rend aujourd'hui publiques les conclusions de son enquête et rappelle à tous les employeurs leur obligation de s'assurer que les établissements sur lesquels ils ont autorité sont équipés et aménagés de façon à assurer la sécurité des travailleurs et, d'autre part, de s'assurer que l'organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l'accomplir sont sécuritaires. Pour ce faire, il est essentiel de bien identifier les dangers, d'en informer les travailleurs et de mettre en place des moyens pour les éliminer. Rappelons qu'entre 2008 et 2012, au Québec, les machines dangereuses ont tué 45 travailleurs.
Blocage à la zone d'entrée de la grenailleuse
Au moment de l'accident, Mme Lavoie s'affaire à introduire manuellement des tiges d'anode sur un convoyeur aérien, qui les dirige vers une machine de nettoyage par projection de grenailles, appelée « grenailleuse ». Constatant un blocage de deux tiges à la zone d'entrée de la machine, la travailleuse s'y rend et remet en mouvement la première tige bloquée. Pour ce faire, elle se place entre les deux pièces prises ensemble et pousse sur la première tige jusqu'à ce qu'elle entre dans la grenailleuse. Cette manœuvre a pour effet de remettre en mouvement la tige suivante, qui entraîne la travailleuse et l'écrase mortellement contre le cadre d'entrée de la machine.
Mieux identifier les dangers
L'enquête de la CSST a permis d'identifier trois causes pour expliquer l'accident. Premièrement, la zone d'entrée de la grenailleuse était accessible, en dépit du danger d'entraînement et de coincement que présentait la machine lorsqu'elle était en marche. En effet, l'employeur a omis d'identifier ce danger et, par conséquent, de mettre en place les moyens appropriés pour protéger ses travailleurs. Deuxièmement, le déblocage depuis la zone d'entrée de la machine exposait la travailleuse à un danger. Troisièmement, la gestion de la santé et sécurité par l'employeur était déficiente en matière de déblocage de tiges.
La CSST exige de rendre inaccessible la zone d'entrée de la machine
Le Règlement sur la santé et la sécurité du travail (RSST, art. 172) exige de rendre inaccessibles les zones dangereuses situées à l'intérieur ou autour d'une machine qui présente un risque pour la santé et la sécurité du travail. Ainsi, à la suite de l'accident, la CSST a exigé de l'employeur qu'il modifie son installation.
La CSST considère que l'employeur, Rio Tinto Alcan d'Alma, a agi de manière à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs. En conséquence, un constat d'infraction lui a été délivré. Pour ce type d'infraction, le montant de l'amende varie de 15 698 $ à 62 790 $ pour une première offense, et de 31 395 $ à 156 976 $ en cas de récidive.
L'accès aux zones dangereuses des machines : tolérance zéro!
Les accidents liés aux machines se produisent dans tous les secteurs d'activité et découlent de l'accès aux différentes zones dangereuses des machines. Ces zones, constituées de pièces en mouvement, peuvent entraîner, coincer, happer ou écraser les travailleurs. Non seulement ces zones doivent être rendues inaccessibles aux travailleurs, mais il est important, lors d'une opération de déblocage ou d'entretien, de cadenasser les machines. Pour en apprendre davantage sur la sécurité des machines, consultez le site Web de la CSST, au www.csst.qc.ca/machines.
Les accidents du travail, ça blesse plus de monde qu'on pense!
Chaque jour au Québec, 235 personnes se blessent en travaillant… et c'est sans compter tous les autres qui sont aussi blessés par ces accidents. Conjoints, enfants, parents, amis, collègues, patrons : tout le monde en souffre! Les accidents du travail et les maladies professionnelles peuvent être évités par une gestion permanente de la santé et de la sécurité.
L'employeur et les travailleurs doivent faire équipe et participer à l'identification des dangers, à leur élimination et à leur contrôle. Parce que le Québec a besoin de tous ses travailleurs.
Le rapport d'enquête de l'accident est disponible dans le site Web de la CSST, au www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ed004006.pdf
Pour en savoir plus sur la santé et la sécurité du travail, visitez le www.csst.qc.ca.
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Source : |
Swann Thibault, communicatrice et porte-parole CSST - Direction régionale du Saguenay-Lac-Saint-Jean Tél. : 418 696-5200, poste 5223, ou 1 800 668-0087 |
SOURCE : Commission de la santé et de la sécurité du travail
Swann Thibault, communicatrice et porte-parole
CSST - Direction régionale du Saguenay-Lac-Saint-Jean
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