Chez General Dynamics (anciennement Expro) - Les négociations à un point
tournant
SALABERRY-DE-VALLEYFIELD, QC, le 30 mai /CNW Telbec/ - Les négociations sectorielles réglées (demandes particulières des bureaux, laboratoires et production), l'inter-syndicale CSN de l'usine General Dynamics a abordé, le 20 mai dernier, les demandes du tronc commun (demandes communes). Ces demandes communes portent sur le fond de pension Bâtirente, le respect de la vie privée, la paye de séparation lors de la retraite et les augmentations salariales de 4 % par année pour une convention collective de trois ans.
Protection de la vie privée
L'inter-syndicale a cependant dû enclencher des moyens de pressions lourds (ralentissement de travail) dès le début des négociations sur le tronc commun. General Dynamics qui n'a pas de politique sur la surveillance vidéo dans son code d'éthique, refusent toujours d'introduire dans la convention collective des mesures de protection de la vie privée de ses salarié-es pour qu'il n'y ait pas d'abus de pouvoir.
Rappelons qu'en matière de filature vidéo la cour d'appel a émis des critères sévères aux employeurs afin qu'ils ne portent pas atteinte à la vie privée des travailleuses et travailleurs et respectent l'article 5 de la charte des droits et liberté de la personne.
Selon la cour d'appel, pour être justifié, la filature doit :
1) Être en dernier recours s'il n'existe aucune méthode alternative adéquate ; 2) Le déclenchement de la procédure doit s'appuyer sur des motifs précis, graves et concordant et non sur de simples impressions ; 3) La filature ou surveillance généralisée des absents pour raison de santé ou une surveillance faite au hasard, représentent des atteintes inacceptables au droit à la vie privée ; 4) Le fardeau de la preuve est à l'employeur.
Cas d'abus
L'inter-syndicale a recensé cinq cas d'abus (présents à la conférence de presse), de filature vidéo qui ont porté atteinte à la vie privée de ses membres :
1) Un cas de congédiement par filature vidéo que l'arbitre de grief a cassé et ordonné la réintégration. Le salarié était accidenté du travail ; 2) Un cas de filature vidéo sans motifs raisonnables qui n'a pas entraîné de mesures disciplinaires et qui, dans les faits, s'est avéré être une partie de pêche. L'incident a été admis par la compagnie et est porté à l'arbitrage. Le salarié était prestataire de l'assurance-salaire des assurances collectives ; 3) Trois cas de "partie de pêche" où les salariés ont surpris les enquêteurs. Ces cas n'ont pas entraîné de mesures disciplinaires, l'enquête ayant été interrompue. Dans ces trois cas, le syndicat ne possède pas de preuves directes quant au commanditaire de la filature. Les salariés étaient accidentés du travail et n'avaient pas de conflits conjugaux.
Suite aux moyens de pressions, les négociations sur la protection de la vie privée ont avancé mais piétinent toujours quant à leur conclusion. Dans les faits, l'inter-syndicale revendique une procédure qui permettrait de régler ces litiges par des relations de travail basées sur le dialogue des parties et non par la judiciarisation devant les tribunaux.
Poursuites des négociations
Un blitz de négociations se tiendra du 1er au 4 juin dans le but d'en arriver à un règlement satisfaisant sur les questions de paye de séparation lors de la retraite et les augmentations salariales.
Pour assurer la pérennité de l'entreprise, les discussions sur la paye de séparation seront particulièrement cruciales. D'ici les dix prochaines années, le deux-tiers des travailleurs de la production atteindront l'âge de 60 ans. Le défi du renouvellement de la main d'œuvre et de la transmission des connaissances sera particulièrement crucial.
Les acquis santé-sécurité et sécurité d'emplois attaqués
Les demandes de la compagnie pour affaiblir les protections en matière de santé-sécurité pour les accidentés du travail et la protection de l'emploi face aux changements technologiques sont inacceptables pour l'inter-syndicale.
Ces demandes patronales détériorent le climat à la table de négociation et rendent les discussions improductives. De là, la poursuite des moyens de pressions lourds pour bien faire comprendre à l'employeur que les membres sont unis pour leurs acquis.
Mise au point sur la modernisation de l'usine
Lors d'un récent point de presse (Journal St-François du 18 mai 2010) donné par la direction de l'usine, une certaine confusion s'est installée quant à l'origine des fonds alloués (60 millions) à la modernisation de l'usine depuis 2001. L'inter-syndicale tient à rappeler que ces investissements pour la modernisation étaient de l'argent public. C'est-à-dire, des subventions gouvernementales (fédérale et provinciale) qui ont été négociées préalablement par la coopérative des travailleurs actionnaires et les syndicats. L'achat de l'usine par SNC a permis la mise en œuvre de la modernisation sur les plans de la santé-sécurité, de l'environnement et de l'efficacité opérationnelle de l'usine. La décision stratégique prise par les travailleurs de l'usine aura été salutaire pour l'avenir de l'entreprise. Les directions qui ont suivi ont livré la marchandise et se sont grassement payées. SNC qui a acheté l'usine 3,6 millions en 2001, l'a revendue 80 millions à General Dynamics en 2006.
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Renseignements: Conseil central de la Montérégie - CSN: Marc Laviolette, président du S.N.P.C.V. - CSN, (514) 893-7490; Source: Syndicat des employé-es de bureau des produits chimiques de Valleyfield - CSN; Syndicat des travailleurs(euses) de laboratoire Expro - CSN; Syndicat national des produits chimiques de Valleyfield - CSN
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