Le professeur Jean-François Naud lui succède à la tête du Laboratoire de contrôle du dopage de l'INRS
LAVAL, QC et QUÉBEC, le 31 mai 2024 /CNW/ - La chimiste, chercheuse et professeure Christiane Ayotte a annoncé son départ à la retraite. Figure de proue dans la lutte contre le dopage sportif, la professeure Ayotte était à la tête du Laboratoire de contrôle du dopage de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) depuis plus de 30 ans. Le professeur Jean-François Naud, proche collaborateur de la chercheuse, dirige dorénavant cette infrastructure de pointe dans la lutte au dopage sportif, qui respecte les plus hauts standards scientifiques.
En effet, le Laboratoire de contrôle de dopage de l'INRS est le seul laboratoire au Canada accrédité par l'Agence mondiale antidopage (AMA). Durant les dernières années, jusqu'à 35 000 échantillons y ont été traités afin de détecter l'utilisation de substances interdites, notamment pour le programme canadien de lutte au dopage en partenariat avec le Centre canadien pour l'éthique dans les sports, lors des Jeux olympiques de Vancouver, ainsi que par des organisations sportives internationales.
Pendant plusieurs décennies, Christiane Ayotte a su se démarquer mondialement par son dévouement à l'intégrité du sport, à la protection des athlètes et à l'avancement des connaissances scientifiques dans ce domaine en constante évolution.
« Au moment de faire mon postdoctorat dans les années 80, l'INRS s'est présenté comme l'établissement universitaire qui m'ouvrait le plus de possibilités. Je suis très reconnaissante envers cette institution qui m'a toujours appuyée dans mes projets et dans la poursuite de cette carrière atypique. C'est par désir d'émancipation que j'ai suivi la science et j'espère que j'ai pu inspirer des femmes, en chemin », déclare Christiane Ayotte, professeure retraitée de l'INRS, experte mondiale du contrôle du dopage.
L'INRS tient à saluer la carrière remarquable de Mme Ayotte et sa contribution inestimable à la société québécoise, au milieu sportif, ainsi qu'à toute une génération de scientifiques.
« Avec son expertise de pointe, sa détermination et son intégrité, Christiane Ayotte a créé ce qui est devenu un modèle pour l'ensemble des laboratoires antidopage dans le monde. Ses réalisations et sa carrière sont une source de fierté immense pour notre établissement universitaire et sa communauté », souligne Luc-Alain Giraldeau, directeur général de l'INRS.
Christiane Ayotte devient professeure à l'INRS en 1993, après y avoir évolué en tant que chercheuse postdoctorale dès 1983, puis comme associée de recherche. Elle prend la direction du Laboratoire de contrôle du dopage en 1991.
À l'époque, elle s'intéresse principalement à la caractérisation des métabolites urinaires des stéroïdes anabolisants en vue du développement d'une méthode de détection basée sur l'utilisation de la spectrométrie de masse. Ses travaux de recherche au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l'INRS, à Laval, ont largement contribué à l'amélioration des méthodes de dépistage des substances dopantes.
En tant que membre de plusieurs groupes de travail et comités de l'AMA, la professeure Ayotte a participé à la rédaction du standard international et des documents techniques encadrant les tests antidopage effectués dans les laboratoires agréés.
La chercheuse a également été invitée en tant qu'experte scientifique par la Commission médicale du Comité international olympique lors des Jeux olympiques de Salt Lake City, Beijing, Londres, Sotchi et Rio. Elle a également siégé à la Commission antidopage de la fédération internationale d'athlétisme. Son expertise est retenue par les autorités sportives internationales lors de contestations d'infractions antidopage; elle a ainsi témoigné au fil du temps dans plus d'une centaine de cas portés devant les tribunaux d'arbitrage.
Son expertise scientifique et sa grande expérience ont fait d'elle une figure incontournable du paysage médiatique sportif avec plusieurs milliers d'entrevues à son actif. Elle est sollicitée à titre de référence dans le domaine par les médias nationaux et internationaux lors de cas de dopage sportif.
Au fil des années, les travaux exemplaires de la professeure Ayotte lui ont valu plusieurs prix et distinctions, dont le titre de scientifique de l'année 1999, qui lui a été décerné par Radio-Canada. Elle est désignée membre du Cercle d'excellence de l'Université du Québec en 2000. Elle a reçu en 2006 la médaille d'honneur de l'Association médicale canadienne. Sa contribution au programme canadien est soulignée par le Centre canadien pour l'éthique dans le sport, en 2012. La chercheuse est aussi la lauréate du prix Hommage Jacques-Beauchamp remis par Sport Québec, en 2017.
Elle se voit remettre l'insigne d'officière de l'Ordre du Canada en 2018 « pour sa lutte incessante contre le dopage sportif ». Elle reçoit une médaille Hommage du 50e anniversaire du ministère des Relations internationales et de la Francophonie, la même année. Par ailleurs, elle vient de recevoir le Prix René Dussault 2024 décerné par le Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ), pour l'ensemble de sa prestigieuse carrière.
Depuis plusieurs années, Christiane Ayotte prépare sa relève avec Jean-François Naud, professeur agrégé à l'INRS, qui a repris les rênes du Laboratoire de contrôle du dopage. Ce transfert de connaissances est une preuve du professionnalisme dont la chercheuse a fait preuve tout au long de sa carrière.
« C'est un honneur de poursuivre ce que Christiane a entrepris durant plusieurs décennies. C'est une très grande marque de confiance de sa part de me laisser "son laboratoire" pour lequel je désire maintenir les plus hauts standards de qualité et d'intégrité qui ont fait notre réputation », confie le professeur Jean-François Naud, directeur du Laboratoire de contrôle du dopage.
Le professeur Naud joue un rôle essentiel dans la recherche et la compréhension des méthodes de détection du dopage dans le sport. Son expertise porte notamment sur les protéines et les hormones peptiques, dont l'érythropoïétine (EPO), une molécule qui stimule la production de globules rouges dont les dérivés peuvent être utilisés comme produits dopants dans le milieu sportif de haut niveau. Le chercheur participe également en tant qu'expert à certains comités scientifiques de l'AMA et dirige l'unité de gestion du passeport biologique de l'athlète pour le laboratoire de l'INRS.
« Christiane a su nous transmettre son dévouement et ses connaissances au cours de ces nombreuses années. C'est avec une solide équipe de scientifiques qui ont à cœur leur travail que nous poursuivons la lutte contre le dopage sportif », conclut le professeur Naud.
L'INRS est un établissement universitaire dédié exclusivement à la recherche et à la formation aux cycles supérieurs dans des créneaux stratégiques au Québec. Depuis sa création en 1969, il contribue activement au développement économique, social et culturel du Québec. L'INRS est 1er au Canada en intensité de recherche. Il est composé de quatre centres de recherche et de formation interdisciplinaires, situés à Québec, à Montréal, à Laval et à Varennes, qui concentrent leurs activités dans des secteurs stratégiques : Eau Terre Environnement, Énergie Matériaux Télécommunications, Urbanisation Culture Société et Armand-Frappier Santé Biotechnologie. Sa communauté compte plus de 1 500 membres étudiants, stagiaires au postdoctorat, membres du corps professoral et membres du personnel.
SOURCE Institut National de la recherche scientifique (INRS)
Julie Robert, Service des communications et affaires publiques, Institut national de la recherche scientifique, [email protected]
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