Chute mortelle d'un agent de sécurité de l'entreprise Cannara Biotech inc., à Farnham : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
Nouvelles fournies par
Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail05 mai, 2021, 09:00 ET
SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU, QC, le 5 mai 2021 /CNW Telbec/ - La CNESST rend aujourd'hui publiques les conclusions de son enquête sur l'accident du travail ayant coûté la vie à M. Bernard Vaudry, agent de sécurité de l'entreprise Cannara Biotech inc., le 7 décembre 2020, à Farnham.
Chronologie de l'accident
Le jour de l'accident, deux techniciens-câbleurs devaient effectuer des travaux visant l'installation de fibre optique chez Cannara Biotech inc. M. Vaudry, agent de sécurité de l'entreprise, accompagnait les deux techniciens-câbleurs dans une zone non exploitée du comble (entretoit) du bâtiment. Pour ce faire, les trois travailleurs ont franchi la porte du garde-corps. Par la suite, M. Vaudry a laissé les deux techniciens-câbleurs accéder à leur espace de travail en restant en retrait. Alors qu'il circulait sur les panneaux architecturaux, M. Vaudry a dévié de sa trajectoire et a chuté sur un carreau (tuile) du plafond suspendu. N'ayant pas une capacité portante suffisante, le carreau s'est détaché du plafond sous le poids de M. Vaudry et a entraîné celui-ci dans une chute libre de 4,87 mètres sur le sol de béton. Les secours ont été appelés sur les lieux, et M. Vaudry a été transporté à un centre hospitalier, où son décès a été constaté.
Causes de l'accident
L'enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l'accident.
- Lors de l'accompagnement des techniciens-câbleurs dans le comble de l'établissement, le travailleur circulait sur des panneaux architecturaux qui servaient de voie de circulation et il a dévié de sa trajectoire. Il a été entraîné dans une chute libre vers le plafond suspendu, qui a cédé sous son poids.
- La gestion de la santé et la sécurité était déficiente puisqu'aucune évaluation du risque n'avait été réalisée et, par conséquent, cela a exposé le travailleur à un danger de chute de hauteur dans la zone non exploitée du comble du bâtiment.
À la suite de l'accident, la CNESST a interdit l'accès à la zone non exploitée du comble de l'établissement. Le 19 février 2021, cette interdiction a été levée, l'employeur ayant installé des garde-corps en bordure des tuiles de plafond suspendu et élaboré une procédure de travail sécuritaire pour contrôler l'accès à l'ensemble du comble.
Comment éviter un tel accident
Pour prévenir les accidents liés aux chutes de hauteur, des solutions existent, notamment :
- Tout travailleur doit être protégé s'il est exposé à un danger de chute de plus de 3 mètres depuis sa position de travail. L'utilisation d'équipement permettant une protection collective contre les chutes est donc à privilégier.
- Des garde-corps et des équipements d'accès comme des plateformes élévatrices peuvent être utilisés.
- En dernier recours, une protection individuelle, comme un harnais de sécurité, peut être utilisée.
Par la loi, l'employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l'intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l'obligation de s'assurer que l'organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l'accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l'employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l'enquête
Pour éviter qu'un tel accident se reproduise, la CNESST demandera à l'Association provinciale des agences de sécurité d'informer ses membres des conclusions de l'enquête. La CNESST rappellera notamment la nécessité de prévenir les chutes de plus de 3 mètres.
De plus, le ministère de l'Éducation et le ministère de l'Enseignement supérieur, dans le cadre de leur partenariat avec la CNESST visant l'intégration de la santé et de la sécurité dans la formation professionnelle et technique, diffuseront, à titre informatif et à des fins pédagogiques, le rapport d'enquête dans les établissements de formation délivrant une attestation d'agent ou d'agente de sécurité. L'objectif de cette démarche est de soutenir les établissements de formation et les enseignants dans leurs actions pédagogiques destinées à informer leurs étudiantes et étudiants des risques auxquels ils seront exposés et des mesures de prévention qui s'y rattachent.
La CNESST a délivré à l'employeur, Cannara Biotech inc., un constat d'infraction. Pour ce type d'infractions, le montant de l'amende varie entre 17 505 $ et 70 027 $ pour une première infraction, et pourrait atteindre 350 156 $ en cas de récidive.
Liens utiles
Rapport d'enquête : http://www.centredoc.cnesst.gouv.qc.ca/pdf/Enquete/ed004304.pdf
Photo (libre de droits) | Source : CNESST : https://bit.ly/3u56Oz6
Pour plus d'information sur la santé et la sécurité concernant les chutes de hauteur : https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/identifier-corriger-risques/liste-informations-prevention/chute-plus-3-metres
La CNESST, votre porte d'entrée en matière de travail
La CNESST offre aux employeurs ainsi qu'aux travailleurs et aux travailleuses une porte d'entrée unique et une expertise intégrée en matière de normes du travail, d'équité salariale et de santé et de sécurité du travail. Sa structure de gouvernance est paritaire. Elle a notamment pour mission de gérer le Fonds de la santé et de la sécurité du travail, un fonds entièrement autofinancé dont elle est fiduciaire.
Pour plus d'information, visitez notre site Web à cnesst.gouv.qc.ca et suivez-nous sur Facebook (facebook.com/cnesst), Twitter (twitter.com/cnesst) et LinkedIn (linkedin.com/company/cnesst).
Source : |
Marie-France Roulier, responsable des communications |
|
CNESST - Direction de la prévention-inspection Centre-Sud |
|
Téléphone : 450 542-0964 |
SOURCE Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail
Partager cet article