Cinq ans après que Santé Canada ait approuvé la pilule abortive, la sensibilisation des femmes québécoises est faible, selon un sondage de Léger English
- 61 % des Québécoises ne savent pas qu'il existe une option d'avortement non chirurgical
- Près de la moitié des répondantes québécoises ne connaissent pas la différence entre la pilule abortive et la pilule du lendemain
- 89 % des Québécoises déclarent que si elles devaient avoir recours à l'avortement, elles souhaiteraient pouvoir choisir entre une pilule et une intervention chirurgicale
TORONTO, le 17 nov. 2021 /CNW/ - Comprendre les options thérapeutiques est essentiel lorsqu'il est question d'avortement, et les Canadiennes devraient être pleinement informées. Elles devraient également bénéficier d'un accès égal à ces options, mais cela n'est peut-être pas le cas au Québec.
Près d'une Canadienne sur trois subira un avortement provoqué au cours de sa viei. Bien que la pilule abortive, une option non chirurgicale pour interrompre une grossesse, ait été approuvée par Santé Canada en 2015, il n'était pas évident de savoir dans quelle mesure cette option thérapeutique était connue ou comprise. En plus d'offrir aux femmes une procédure alternative ainsi qu'un meilleur accès dans les circonstances où un avortement chirurgical n'est pas disponible, l'avortement médicamenteux a le potentiel de diminuer l'âge gestationnel au moment de l'avortementii.
Selon une récente étude en ligne menée par Léger auprès de 800 Québécoises pour le compte de Linepharma International, la méconnaissance des options s'offrant à elles pourrait être un facteur important du faible taux d'avortement médicamenteux dans la province. Toutefois, il est probable que ce ne soit pas la seule raison. Une étude qualitative antérieure, menée par le Groupe canadien de recherche sur l'avortement et la contraception auprès de médecins généralistes, d'obstétriciens et de gynécologues peu après que la pilule abortive a été rendue disponible au Québec, a mis en évidence des obstacles supplémentaires rencontrés par les professionnels de la santéiii.
Le sondage de Léger, mené auprès de femmes âgées de 18 à 54 ans, a révélé que près du deux tiers d'entre elles ignorent la possibilité de recourir à une option médicale ou pharmaceutique pour interrompre une grossesse. De plus, 89 % des Québécoises déclarent que si elles devaient avoir recours à l'avortement, elles souhaiteraient pouvoir choisir entre une pilule qu'elles pourraient prendre à la maison et une intervention chirurgicale pratiquée dans un hôpital ou une clinique d'avortementiv.
Lorsqu'il a été question de leur connaissance quant à la différence entre la pilule du lendemain (Plan B) et la pilule abortive (Mifegymiso), un peu plus de la moitié des personnes interrogées ne savaient pas que ces médicaments étaient utilisés à des fins totalement différentes. Cela souligne encore plus la nécessité de sensibiliser les femmes sur la santé reproductive.
La pilule abortive MifegymisoMC combine deux principes chimiques actifs, la mifépristone et le misoprostol, et est indiquée pour mettre fin à une grossesse jusqu'à 63 jours ou 9 semaines d'aménorrhée. Elle constitue la norme internationale de référence pour l'avortement médicamenteux au cours du premier trimestrev et figure sur la liste des médicaments essentiels pour l'avortement médicamenteux de l'Organisation mondiale de la Santé. Elle a été approuvée par Santé Canada en 2015 et est commercialisée depuis janvier 2017. Cependant, des années après son approbation, la sensibilisation des femmes québécoises à l'avortement médicamenteux reste faible, selon l'étude Léger.
Contrairement au reste du Canada, où les médecins généralistes peuvent obtenir une formation en ligne et où plusieurs directives restrictives initiales ont été levées, les professionnels de la santé du Québec sont confrontés à des obstacles qui ne sont pas conformes aux directives canadiennes actuelles en matière de pratique clinique. Il en résulte un accès moins équitable à l'avortement médicamenteux que dans les autres provinces.
"Je trouve décourageant que, cinq ans après son autorisation par Santé Canada, et malgré son remboursement par la RAMQ, la sensibilisation à l'avortement médicamenteux reste faible au Québec", a déclaré le Dr Dustin Costescu-Green professeur associé et spécialiste de la santé sexuelle et de la planification familiale au département d'obstétrique et de gynécologie de l'université McMaster. Le Dr Costescu est également chercheur dans un essai de phase 4 sur Mifegymiso. "Les résultats de Léger suggèrent que nous avons un long chemin à parcourir en ce qui a trait à la sensibilisation et de soutien à l'éducation sur la santé reproductive pour s'assurer que les femmes au Québec et dans tout le pays connaissent les options et peuvent faire un choix éclairé."
L'inégalité d'accès est mal perçue par les Québécoises. Plus de neuf personnes interrogées sur dix sont d'accord pour dire que les Québécoises devraient avoir le même accès à un avortement non chirurgical que les femmes des autres régions du Canada. Considérant que Mifegymiso est disponible et entièrement remboursée par la RAMQ, les femmes qui ont besoin ou souhaitent avoir accès à un avortement médicamenteux devraient pouvoir choisir la meilleure option pour elles, ont déclaré les répondants.
« En tant qu'entreprise dédiée à l'amélioration de la santé sexuelle et reproductive, nous voulions mieux comprendre le niveau de sensibilisation et de compréhension existant chez les Québécoises quant aux options thérapeutiques qui leur sont offertes », déclare Marion Ulmann, directrice générale de Linepharma International. « Les résultats sont clairs : une majorité de personnes au Québec ne connaissent pas les options qui s'offrent à elles et il faut davantage les informer pour qu'elles puissent prendre une décision bien informée », ajoute-t-elle.
Autres conclusions de l'enquête
L'enquête a également révélé que les Québécoises sont environ deux fois plus susceptibles de préférer une pilule qu'elles peuvent prendre à la maison. Plus de quatre Québécoises sur dix déclarent que si elles étaient confrontées à une situation où elles voulaient ou devaient avorter, elles préféreraient l'option de la pilule, ce qui représente environ deux fois plus que celles qui préféreraient une intervention chirurgicale pratiquée dans un hôpital ou une clinique d'avortement (23 %).
Comment les femmes obtiennent-elles les informations dont elles ont besoin pour prendre une décision éclairée? Selon l'enquête, les Québécoises accordent une grande confiance à leur médecin. Un total de 92 % des personnes interrogées pensent que leur médecin leur présenterait toutes les options disponibles et 85 % pensent que leur médecin leur expliquerait qu'elles ont le choix entre la pilule abortive et un avortement chirurgical. Elles sont cependant moins nombreuses (74 %) à se sentir à l'aise pour contester ou remettre en question la recommandation de leur médecin.
Méthodologie
Un sondage en ligne a été mené auprès de 800 Québécoises du même âge entre le 16 et le 21 juillet 2021 à l'aide du panel en ligne de Léger. À des fins de comparaison, un échantillon aléatoire de 800 répondantes aurait une marge d'erreur de ±3,5 %, soit 19 fois sur 20.
À propos de Linepharma International
Linepharma International est une entreprise pharmaceutique et un leader mondial dans la distribution de produits d'avortement sûrs et non chirurgicaux, approuvés par certaines des autorités sanitaires les plus strictes au monde. Créée en 2010, Linepharma a développé des produits d'avortement médicamenteux de haute qualité dans le but de rendre l'avortement sécurisé et les soins de santé sexuelle et génésique accessibles à toutes les femmes à travers le monde. Pour de plus amples renseignements à propos de Linepharma International, rendez-vous sur www.linepharma.com. Pour plus d'informations au sujet de l'avortement, rendez-vous sur www.monavortementmesoptions.ca
________________________________________ |
|
i |
Norman WV. Induced abortion in Canada 1974-2005: trends over the first generation with legal access. Contraception 2012; 85:185-91. |
ii |
Costescu D, Guilbert E, Bernardin J, et al. Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. Avortement médicamenteux. J Obstet Gynaecol Can 2016; 38:366-89. |
iii |
Barriers and Facilitators to the Implementation of first Trimester Medical Abortion with Mifepristone in the Province of Québec: A Qualitative Investigation Marie-Soleil Wagner, MD, MS; Sarah Munro, PhD; Elizabeth S. Wilcox, MA; Courtney Devane, RN, MN; Wendy V. Norman, MD, MH Sc; Sheila Dunn, MD, MSc; Judith A. Soon, RPh, PhD; Edith Guilbert, MD, MSc. |
iv |
Données internes de l'étude Léger. |
v |
Barriers and Facilitators to the Implementation of first Trimester Medical Abortion with Mifepristone in the Province of Québec: A Qualitative Investigation Marie-Soleil Wagner, MD, MS; Sarah Munro, PhD; Elizabeth S. Wilcox, MA; Courtney Devane, RN, MN; Wendy V. Norman, MD, MH Sc; Sheila Dunn, MD, MSc; Judith A. Soon, RPh, PhD; Edith Guilbert, MD, MSc. |
SOURCE Linepharma International Limited
Pour convenir d'un entretien, veuillez contacter : 514 288-8500 poste 226
Partager cet article