Cinq raisons de ne pas aller de l'avant avec le REM
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)02 mars, 2017, 07:20 ET
MONTRÉAL, le 2 mars 2017 /CNW Telbec/ - Le manque de vision à long terme dans le développement du transport en commun pourrait coûter cher, tant aux citoyen·ne·s qu'au gouvernement. C'est ce que résume la dernière note de l'Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS), qui se penche sur le cas du réseau électrique métropolitain (REM) proposé par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).
1- Indifférence aux besoins criants : Au lieu de développer le transport collectif dans les communautés ayant des besoins importants, comme dans le nord-est de Montréal, le projet de la CDPQ Infra rejoint des zones moins densément peuplées dans l'ouest de l'île.
2- Diminution de l'efficacité du réseau de transport collectif : La création du REM amputera la ligne de train de Mascouche, qui ne pourra plus rejoindre le centre-ville. Pourtant, cette ligne a été inaugurée en 2014 au coût de 700 millions de dollars. Dans la même veine, la construction d'un corridor pour train dans l'échangeur Turcot (136 millions) ne servira finalement à rien. Finalement, parce que la CDPQ refuse de partager la voie, le projet du REM bloquera net celui mis de l'avant par Via Rail visant à instaurer un train à grande fréquence entre Montréal et Québec qui passerait lui aussi par le tunnel sous le Mont-Royal.
3- Service insuffisant : La mouture actuelle du REM diminuera l'offre de transport par train de banlieue en matinée lors de l'heure de pointe. Par exemple, la ligne de Deux-Montagnes transporte actuellement plus de 7 000 personnes entre 8 heures et 9 heures alors que le REM ne pourra qu'en transporter 6 000, une diminution de près de 15 %.
4- Fardeau de rendement sur les usagers et usagères : Selon les documents de la CDPQ obtenus grâce à une demande d'accès à l'information, nous constatons que le taux de rendement espéré se situe entre 10 % et 11 % sur cinq ans. Pourtant, les indices de performance dans les fonds d'investissement en infrastructures oscillent présentement entre 5 % et 6 %. Cet écart laisse présager que de hauts tarifs seront exigés des usagers et usagères.
5- Privatisation à rabais : La seule raison qui permette à la CDPQ Infra de présenter un tel projet, c'est la vente à perte pour l'État d'actifs précieux. Pour l'ensemble des actifs de la ligne Deux-Montagnes et l'exclusivité de l'accès au tunnel Mont-Royal, CDPQ Infra ne versera que 585 millions de dollars à l'Agence métropolitaine de transport (AMT), prétendant qu'il s'agit du prix du marché. Or, nous sommes loin des 787 millions investis sur ces actifs par le gouvernement et le réseau public dans les 20 dernières années. La seule valeur d'acquisition du tunnel Mont-Royal est généralement estimée à plus d'un milliard de dollars.
CDPQ et le REM, un projet qui démantèle le réseau de transport en commun de Montréal est disponible gratuitement sur www.iris-recherche.qc.ca. Le SCFP a participé au financement de la note.
SOURCE Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Gabrielle Brais Harvey, responsable aux communications, 438 862-6662, [email protected]
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