Colloque annuel de l'Union des producteurs agricoles : « De la terre à l'alimentaire... Défi 9 G »
QUÉBEC, le 17 févr. 2012 /CNW Telbec/ - Le nombre d'êtres humains devrait dépasser les 9 milliards en 2050, nécessitant un accroissement majeur de la production agricole. Nourrir la population de la Terre deviendra un véritable défi, une invitation pour l'humanité à se dépasser et un vaste chantier de développement pour l'agriculture et l'agroalimentaire.
Comment nourrir toutes ces bouches? Les acteurs de la chaîne agroalimentaire parviendront-ils à répondre aux besoins d'une population sans cesse grandissante et de plus en plus exigeante? Pourrons-nous offrir un accès équitable pour tous à une alimentation saine, de qualité et en quantité suffisante? Comment transformer les tendances qui se dessinent en marchés porteurs, au Québec?
C'est pour répondre à toutes ces questions que l'Union des producteurs agricoles a réuni, les 15 et 16 février derniers à Québec, des intervenants du secteur agricole et alimentaire québécois ainsi que des leaders d'organisations agricoles du Canada, de l'Europe et des États-Unis dans le cadre d'un colloque intitulé « De la terre à l'alimentaire ... Défi 9 G ». Les tendances et leurs impacts sur le secteur agroalimentaire (démographie, innovation, tendances de consommation, politiques agricoles), les attentes du secteur, autant de sujets déterminants à l'ordre du jour.
Le pourcentage de la population des pays développés diminue, constate M. Christian Bourque, vice-président associé chez Léger Marketing, alors qu'il explose dans les pays d'Asie et d'Afrique qui devront compter sur les importations alimentaires pour nourrir leur population. Même la migration des populations ne renverse pas cette tendance.
Pour Mme JoAnne Labrecque (Ph.D. Cornell), professeure agrégée, Service de l'enseignement du marketing, HÉC, le Québec est un exemple de marché « mature » : les consommateurs ayant un meilleur pouvoir de dépenser, exigent des produits répondant à de nouvelles attentes ou exigences (biologiques, bien-être animal, de proximité, etc.). La prise de conscience « santé » est là pour rester, encourageant les activités en recherche et développement en produits neutraceutiques, fonctionnels. Des opportunités de marché s'offrent au Canada, autant dans les produits de masse ou de niche.
La technologie, les réseaux sociaux, sont au cœur du mode de vie de la jeune génération, plus éduquée, mais aussi plus pressée. Les jeunes veulent de l'exotisme dans leur assiette tout en cherchant des aubaines sur tout ce qu'ils achètent.
Les participants ont également eu l'occasion d'entendre le point de vue d'acteurs privilégiés du paysage agroalimentaire mondial, dont M. Jacques Carle du groupe Momagri1, qui défend l'idée que la production agricole devrait être considérée comme un bien public à l'abri de la spéculation, de la volatilité des prix et des crises alimentaires. Il plaide en faveur d'une forme d'autorité mondiale liée à l'alimentation, un « Conseil de sécurité alimentaire mondiale » analogue au Conseil de sécurité de l'ONU, capable de réguler les marchés et assurer un revenu aux agriculteurs du monde entier.
Au nombre des conférenciers de renom, notons également M. Patrick Ferrère, directeur général de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles de la France (FNSEA), M. Robert Carlson, représentant du National Farm Union (NFU) aux États-Unis et président de l'organisation mondiale des agriculteurs (OMA), Mme Hildegunn Gjengedal, Conseillère senior, Norwegian Farmers Union, et plusieurs représentants d'organisations agricoles canadiennes. Tour à tour, ils ont rappelé la nécessaire intervention de l'État, par le biais de politiques adaptées et adaptables en fonction des régions et des secteurs de production et permettant aux agriculteurs d'aller chercher un maximum de revenu pour leur produit dans le marché.
L'agriculture sera en première ligne du défi colossal que représente la hausse fulgurante de la population mondiale, alors que les pressions se feront de plus en plus sentir sur nos ressources eau-sol et que nous devrons composer avec des phénomènes tels l'accaparement des terres.
Au Québec, nous avons la chance d'avoir des sols arables, de l'eau en abondance, d'excellents moyens de production et une expertise enviable. Mais, pour saisir les opportunités que représente ce grand défi démographique, il faudra faire plus pour développer l'agriculture : il faudra cesser de considérer le soutien à l'agriculture comme une dépense et reconnaître qu'il s'agit ici d'un investissement autant pour les générations actuelles que futures. « Peut-on continuer à traiter les produits agricoles tels des biens commerciaux comme les autres? La réponse est non », a conclu le président général de l'Union, M. Marcel Groleau. « Je souscris à l'idée que l'agriculture et l'alimentation doivent être vues comme des biens publics mondiaux. Ça n'empêche ni le commerce ni l'OMC, mais ça exige de mettre sur pied une organisation mondiale qui s'occupera prioritairement des questions alimentaires au plan agricole (financement, production, mise en marché, distribution, etc.) et de l'environnement ».
1« Think tank » dont la mission est de promouvoir une libéralisation régulée des marchés agricoles en créant de nouveaux outils d'évaluation (modèle économique, indicateurs, …) et en formulant des propositions pour une politique agricole et alimentaire internationale.
Source :
Éliane Hamel
Directrice, Service des communications
Union des producteurs agricoles
Téléphone : 450 679-0540, poste 8235
Information :
Patrice Juneau
Conseiller aux affaires publiques
Union des producteurs agricoles
Téléphone : 450 679-0540, poste 8591
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