MONTRÉAL, le 30 juin 2020 /CNW Telbec/ - Les mesures de confinement ont été mises en place dans l'urgence et apparemment sans prendre en considération leur coût économique et social. Dans une publication lancée aujourd'hui par l'Institut économique de Montréal, des chercheurs tentent de chiffrer l'impact réel des mesures de confinement.
« Une façon facile d'estimer les pertes d'emploi est d'analyser les données sur le chômage rendues publiques par Statistiques Canada. Au Canada, le taux de chômage a presque triplé entre le début de la crise et avril, passant à 13,7 % », affirme Peter St. Onge, chercheur associé senior à l'IEDM. « Au Québec, le taux de chômage a presque quadruplé, passant à 17 %. Cela représente 820 000 emplois perdus en mars et avril », poursuit M. St. Onge.
« Il est facile de voir que le confinement est la cause de ces pertes d'emplois, puisqu'il y a eu un rebond immédiat lorsque les interdictions visant des domaines comme celui de la construction ont été levées », fait valoir Peter St. Onge. « Le Québec a déconfiné plus rapidement certains secteurs économiques associés au travail manuel, comme la construction, et a connu une baisse du chômage en mai alors que celui-ci continuait de grimper ailleurs au pays », ajoute l'économiste.
« Le coût du confinement s'évalue également en observant le bilan fiscal du Canada. En effet, on comptait déjà pour 257 milliards $ de dépenses additionnelles au mois d'avril de la part du gouvernement fédéral », déclare Gaël Campan, économiste senior à l'IEDM. « Le directeur parlementaire du budget parlait en mai dernier d'un déficit qui pourrait atteindre 260 milliards $ pour l'année fiscale en cours, ce qui est du jamais vu », continue M. Campan.
« Considérant la récente baisse de la cote de crédit du Canada, on peut s'attendre à que cela coûte cher au contribuable. En fait, le directeur parlementaire du budget a déjà sonné l'alarme en ce qui a trait à des augmentations d'impôts probables de la part du gouvernement fédéral afin de combler le gouffre budgétaire », observe M. Campan. « De telles mesures pourraient exacerber les effets à long terme de la crise sur la croissance économique et nous faire payer bien longtemps le confinement strict que nous avons connu », conclut M. Campan.
Le Point intitulé « Mettre fin à la dépression du confinement » a été préparé par Peter St. Onge, chercheur associé senior à l'IEDM, en collaboration avec Gaël Campan, économiste senior à l'IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
L'Institut économique de Montréal est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l'IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l'économie de marché et sur l'entrepreneuriat.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : Daniel Dufort, directeur principal aux relations externes, communications et développement, IEDM. Tél. : 438-886-9919 / courriel : [email protected]
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