Comment trouver 2 milliards de dollars pour le système de santé publique?
MONTRÉAL, le 23 nov. 2012 /CNW Telbec/ - La Coalition des médecins pour la justice sociale propose au gouvernement de Québec d'adopter plusieurs mesures pour économiser et remettre de l'argent dans le système de santé publique. Un meilleur programme d'assurance publique et universelle remettrait jusqu'à 2 milliards de dollars dans le système de santé. Une des recommandations publiques sera la mise en place d'un pôle d'achats de médicaments. Les économies associées à cette approche seront générées par la détermination de prix de référence, des négociations croisées, des ententes sur les volumes, et la révision des politiques de prix et des appels d'offres pour les médicaments génériques. (Une proposition de Québec solidaire, Juin 2012, p.21)
La Nouvelle-Zélande nous offre un modèle exemplaire de réduction des prix des médicaments en mettant en place un mécanisme de concurrence d'achat pour réduire les coûts. Dans ce pays, l'achat des médicaments génériques se fait par appel d'offres ce qui a permis des réductions de coûts dans certains cas, de presque 90%. Plus près de nous, si la RAMQ appliquait la même grille de prix négociés par des consortiums d'hôpitaux québécois, elle économiserait plus d'un milliard de dollars.
Une autre source d'économie serait de fixer un prix de référence pour certains médicaments. Par exemple, lorsqu' un médicament pour abaisser le cholestérol est prescrit par les médecins, le montant remboursé par la RAMQ serait déterminé en fonction du prix du médicament qui offre le meilleur rapport coût/bénéfice. Un système semblable existe en Colombie-Britannique et il générerait des économies de plus de 600 millions de dollars au Québec.
Les familles qui sont actuellement couvertes par une assurance médicament privée feraient des économies en contribuant au régime d'assurance public dont les coûts sont inférieurs à ceux des assurances privées et contribueraient du même coup à augmenter les revenus du système public. L'économie est d'autant plus intéressante que l'on constate souvent que ceux qui souscrivent aux régimes privés sont souvent des travailleurs en meilleure santé et qui utilisent moins de médicaments.
Actuellement 4,5 millions de Québécois adhèrent à un régime d'assurance privé pour les médicaments. Un médecin peut contribuer jusqu'à 4000 $ par année par famille. Le droit d'adhérer au programme d'assurance dans le système public coûterait la moitié de ce prix pour le médecin et en même temps pourrait augmenter les revenus du gouvernement d'un montant de 200 millions de dollars.
Finalement, les médecins, les pharmaciens et la population peuvent travailler ensemble pour une meilleure utilisation des médicaments qui sont surconsommés tels les narcotiques et les anxiolytiques. Un telle politique pourrait permettre des économies d'au moins 200 millions de dollars advenant une diminution de 2,5% de l'utilisation des médicaments.
Une meilleure gestion de l'assurance-médicament pourrait donc contribuer à générer des sommes d'argent substantielles pour le système de santé et elle pourrait avoir également un impact positif sur la consommation de médicaments.
SOURCE : COALITION DES MEDECINS POUR LA JUSTICE SOCIALE
Dr. Paul Saba
Co-président de la Coalition des médecins pour la justice sociale
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