Commission Chamberland - La culture policière doit changer
MONTRÉAL, le 11 sept. 2017 /CNW Telbec/ - La Fédération nationale des communications (FNC-CSN), dont la plupart des journalistes épiés par les services policiers sont membres, est intervenue aujourd'hui dans le cadre de la commission Chamberland sur la protection de la confidentialité des sources journalistiques afin de soumettre ses recommandations.
La présidente de la FNC, Pascale St-Onge, souligne que le temps est venu de renforcer la protection des sources journalistiques. « Avec les moyens dont disposent les corps policiers pour l'espionnage, on ne peut se permettre de ne pas agir. Ils doivent modifier leurs pratiques dans leurs rapports avec les journalistes et régler certains problèmes internes qui ont entraîné des chasses aux sorcières qui ont mis à mal la capacité des journalistes de faire leur travail, tout en protégeant la confidentialité de leurs sources », insiste-t-elle.
Parmi la dizaine de recommandations, la FNC souligne notamment l'introduction d'une formation relative à l'obtention des autorisations judiciaires, la formation d'un comité de surveillance sur les méthodes d'enquêtes policières et le resserrement de la procédure pour l'obtention des autorisations judiciaires impliquant des journalistes. Ainsi, la FNC recommande que le média ou le journaliste soit avisé avant que l'autorisation judiciaire soit octroyée par le juge afin d'avoir la possibilité d'émettre ses observations en amont. En somme, actuellement, la protection des sources journalistiques intervient après l'obtention de l'autorisation judiciaire.
La FNC souhaite également la mise en place d'une charte régissant les relations entre les médias et corps policiers afin de préciser l'information qui peut être donnée aux journalistes par les policiers. Cela permettrait de trouver le juste équilibre entre le droit discrétionnaire et le droit du public à l'information, qui est une composante essentielle de la liberté de presse.
« La protection des sources journalistiques a un impact déterminant sur rôle fondamental des journalistes et des médias dans la libre circulation de l'information, souligne Mathilde Baril-Jannard, conseillère au service juridique de la CSN. Cette protection est vitale dans le maintien d'une saine démocratie. La Commission d'enquête est donc une opportunité extraordinaire de mieux protéger la liberté de presse et le droit du public à l'information dans notre société. »
La Fédération nationale des communications-CSN, qui défend sans relâche l'indépendance journalistique et le droit du public à l'information a toujours milité en faveur d'un renforcement de ces protections afin éviter les diverses intrusions. Elle représente regroupe 6000 membres dans 88 syndicats œuvrant dans les domaines des communications et de la culture.
SOURCE Fédération nationale des communications (FNC-CSN)
Pierre-Luc Bilodeau, conseiller à l'information, FNC-CSN : (514) 216-2017
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