Commission de vérité et de réconciliation : Uashat mak Mani-utenam demande des actions concrètes
UASHAT MAK MANI-UTENAM, QC, le 9 juin 2015 /CNW Telbec/ - Satisfait du rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam (ITUM) demande sa mise en œuvre et des actions concrètes de la part de tous les acteurs concernés.
« Nous sommes satisfaits des conclusions du rapport et nous croyons que la reconnaissance est un premier pas dans la bonne direction. Cependant, une fois que les torts ont été admis et que tous cherchent à comprendre, j'en appelle maintenant aux gouvernements provincial et fédéral, au clergé et à tous ceux et celles qui, de près ou de loin ont bénéficié de ce génocide, à faire un examen de conscience, à poser des gestes concrets et à mettre en œuvre la totalité des 94 recommandations du rapport », a déclaré le Chef d'ITUM, Mike McKenzie.
Il aura fallu six ans de consultations et de travaux avant que la Commission de vérité et réconciliation du Canada, présidée par l'ancien juge Murray Sinclair, arrive à mettre en lumière plus de 150 années d'humiliation, de cruauté et de mépris envers les premiers et légitimes occupants du territoire du Canada. Les Innus de Uashat mak Mani-utenam n'ont pas été épargnés et les plaies, loin d'être cicatrisées, sont encore vives dans les communautés dont les traumatismes ont encore aujourd'hui des conséquences palpables.
La volonté de « tuer l'indien dans l'enfant » était évidemment à la base de l'action des gouvernements de l'époque qui, comme le rapport le conclut, mentionne qu'un État qui détruit ou s'approprie ce qui permet à un groupe d'exister, ses institutions, son territoire, sa langue et sa culture, commet un génocide culturel. Des tactiques utilisées à l'époque pour concrétiser cette basse besogne, outre les pensionnats qui ont déchiré les familles, la sédentarisation et la destitution des territoires au profit de l'entreprise privée, continuent de jeter une ombre sur cette période sombre de l'histoire en perpétuant la souffrance et la marginalisation.
« Afin de démontrer concrètement sa bonne foi, le premier ministre Harper devrait immédiatement reconnaître la notion de génocide culturel et mettre en œuvre l'ensemble des recommandations du rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada », a-t-il précisé.
Pour ce faire, ITUM insiste sur la recommandation de la Commission de « concilier les affaires constitutionnelles et juridiques des peuples autochtones et de l'État ». Pour concrétiser cette recommandation et que les droits des Premières Nations soient véritablement reconnus par la Constitution canadienne, ITUM propose la tenue d'une nouvelle ronde constitutionnelle entre des représentants gouvernementaux et les peuples autochtones. « Notre statut au sein de la confédération canadienne est encore incertain et indéfini. Il est temps de le clarifier et de concilier nos souverainetés », a conclu le Chef McKenzie.
SOURCE Innu Takuaikan Uashat Mak Mani-Utenam (ITUM)
Jean-Claude Therrien Pinette, directeur, Bureau de la protection des droits et du territoire, ITUM, Tél.: 418-962-0327 #5245, Cell.: 418-409-5681
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