Commission d'enquête judiciaire indépendante provinciale - «M. Couillard, il est temps d'écouter les Premières Nations» - Manon Massé
QUÉBEC, le 22 nov. 2016 /CNW Telbec/ - La députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé, Pénélope Guay, coordonnatrice de la Maison communautaire Missinak, Donna Larivière de Femmes autochtones du Québec et Marielle Vachon, conseillère au Conseil des Innus de Pessamit ont uni leur voix pour réclamer une commission d'enquête judiciaire indépendante provinciale pour faire la lumière sur les relations entre les Premières Nations et les forces policières. L'objectif serait de dégager des solutions qui permettraient d'assainir ces relations et mèneraient à une véritable réconciliation.
«Le gouvernement a la responsabilité d'agir rapidement pour reconstruire les ponts avec les membres des communautés autochtones qui se sentent à nouveau trahi. Ils et elles lancent un cri du cœur et demandent un geste de réparation clair. Si on veut réellement agir contre le racisme systémique, on doit commencer par le reconnaître. Pour cela, il faut mettre sur pied une commission d'enquête publique et indépendante. M. Couillard a laissé sous-entendre aujourd'hui qu'il ne fermait pas la porte à l'idée d'une telle enquête et qu'il prendrait une décision après sa rencontre avec les leaders des Premières Nations. J'espère qu'il ne souffle pas le chaud et le froid seulement pour faire des relations publiques. Je compte sur mes frères et sœurs autochtones pour lui faire entendre raison », a déclaré Manon Massé en conférence de presse à l'Assemblée nationale. Elle était pour l'occasion accompagnée d'une dizaine de femmes des Premières Nations.
À l'approche des 12 jours d'action contre la violence faite aux femmes qui débute le vendredi 25 novembre et pour souligner le premier anniversaire des dénonciations de Val d'Or à l'émission Enquête, Mme Massé a accepté de marrainer une pétition au nom de Femmes Autochtones du Québec concernant la création d'une commission d'enquête judiciaire indépendante provinciale afin d'enquêter sur la relation entre les femmes autochtones du Québec et les institutions policières. Cette pétition est maintenant en ligne, et ce jusqu'au 17 février 2017.
«Les événements des derniers jours nous bouleversent toutes et tous. Nous sommes déçues de la décision du DPCP, mais l'important reste que la peur des femmes autochtones s'est exprimée, rompant le silence de l'indifférence. Malgré les limites imposées par la justice québécoise, nous pensons qu'il y a lieu de se pencher sérieusement sur la question du racisme systémique envers les autochtones, spécifiquement ici au Québec. Un racisme systémique qui, avec les années, s'est installé bien confortablement dans l'indifférence et l'ignorance générale. Il est grand temps d'oser regarder ensemble ces pratiques qui en plus de faire souffrir les autochtones, choquent les allochtones. Je sais qu'ils et elles sont nombreux à être en colère », a exprimé Pénélope Guay de la Maison Communautaire Missinak.
«Les statistiques affirment que nous, les autochtones, vivons trois fois plus de violence. Mais qui est violent? Les femmes de Val-d'Or agressées à qui on reproche d'avoir parlé? Ces jeunes Innus qui n'ont plus le droit de parler leur langue maternelle dans les centres jeunesse? Tous ces manques de considération font de nous des citoyens de seconde zone et nous font violence. Cette violence, quand elle est tolérée par le système social, devient systémique et nous détruit petit à petit. Il est temps de faire la lumière sur cette réalité et c'est pour cette raison que nous croyons qu'il faut une commission d'enquête», a affirmé Marielle Vachon, conseillère au Conseil des Innus de Pessamit.
«M. Couillard et M. Kelley nous disent qu'une commission d'enquête indépendante provinciale n'est pas nécessaire parce qu'il y a déjà l'enquête nationale sur les femmes disparues et assassinées. Ce n'est pas la même chose. Nous pensons qu'il faut se pencher plus spécifiquement sur les relations entre les policiers et les autochtones en plus du racisme systémique que subissent nos frères et sœurs autochtones, ici au Québec. Nous pensons que l'enquête du gouvernement fédéral ne sera pas assez pointue pour réellement faire la lumière sur les enjeux qui sont spécifiques à la situation vécue dans nos communautés », a déclaré Donna Larivière de Femmes autochtones du Québec.
En Conseil national la fin de semaine dernière, Québec solidaire a adopté à l'unanimité une motion qui réitère la solidarité de ses membres avec les peuples autochtones. Québec solidaire exige du gouvernement qu'il agisse de façon urgente pour contrer le racisme systémique et qu'il pose des gestes de réparation envers les Premières Nations. Québec solidaire est conscient qu'une commission d'enquête indépendante ne règlera pas tout et qu'il ne s'agit que d'une première étape. Il faudra poser d'autres gestes concrets pour assainir nos rapports de nation à nation.
SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire
Nicolas Lévesque, Aile parlementaire Québec solidaire, 418 454-5229 c., [email protected]
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