Commission d'examen sur la fiscalité québécoise : l'ADISQ demande la réévaluation de la coupe de 20 % sur les crédits d'impôt remboursables
MONTRÉAL, le 23 oct. 2014 /CNW Telbec/ - Convaincue que les crédits d'impôt sont un outil déterminant dans la décision d'un entrepreneur culturel québécois de prendre le risque d'une production d'enregistrement sonore ou de spectacle, l'ADISQ demande une réévaluation complète de la décision du gouvernement de sabrer 20 % dans les crédits d'impôt lors du dernier budget du Québec. L'ADISQ a porté très haut ce message aujourd'hui devant la Commission d'examen sur la fiscalité québécoise qui tient des audiences publiques à Montréal.
« Au cours des dernières années, produire un disque ou un spectacle d'un artiste québécois est devenu un pari de plus en plus téméraire, avec la baisse des revenus importante provoquée par la révolution numérique. Par leur nature stable, prévisible et structurante, les crédits d'impôt favorisent grandement le renouvellement continu de notre production culturelle en musique et en humour » a déclaré Claude Larivée, président de La Compagnie Larivée Cabot Champagne et président de l'ADISQ.
Malgré un contexte difficile, les entreprises d'ici ont su demeurer performantes, continuant de faire du Québec un marché d'exception : alors que partout dans le monde, ce sont trois multinationales qui dominent le marché, ce sont ici des entreprises indépendantes et québécoises qui sont responsables de 95 % de la production musicale. Les Québécois sont attachés à cette production : en 2013, plus de 40 % des albums physiques et 25 % des albums numériques vendus ont été produits par des indépendants d'ici, alors qu'en Alberta ou en Ontario, par exemple, les parts de marché des entreprises canadiennes indépendantes ne comptaient que pour 4 % ou 5 %.
Or, ces succès ne doivent pas éclipser les difficultés que rencontrent quotidiennement les producteurs québécois de musique et de spectacle, essentiellement des petites entreprises, dont les marges bénéficiaires sont en moyenne de 7 % et dont les aides publiques, toutes sources confondues, ne constituent que 16 % de leurs revenus. « L'équilibre financier des entreprises est fragile : la moindre diminution de l'aide gouvernementale le menace de façon déterminante. Dans ces circonstances, une coupe de 20 % des crédits d'impôt remboursables correspond à une véritable saignée qui minerait de façon importante et durable le développement de la musique et du spectacle québécois. » a pour sa part affirmé Solange Drouin, vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l'ADISQ.
Pour l'association, cette coupe sans nuance visant à faire épargner, dans son secteur, deux millions de dollars au gouvernement a, en plus, toutes les chances de rater sa cible. L'ADISQ est convaincue qu'une baisse du niveau d'activités induite par la coupe des crédits d'impôt engendrera une réduction des revenus fiscaux et parafiscaux du gouvernement du Québec dans son secteur. Il suffirait que les dépenses d'exploitation des entreprises diminuent de 10 % ou 20 % pour que le gouvernement perde 4,5 millions de dollars, voire 9 millions de dollars, rendant non seulement nulle, mais contreproductive la recherche initiale d'une économie d'environ 2 millions de dollars.
SOURCE : ADISQ
Source : Solange Drouin, vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l'ADISQ; Relations de presse : Elisabeth Roy, Roy & Turner Communications, [email protected] / 514.238-1965
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