Commission parlementaire sur l'aide sociale - Le ministre Blais doit mettre cartes sur table
QUÉBEC, le 14 mars 2016 /CNW Telbec/ - La Coalition Objectif Dignité demande au ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, M. François Blais, de mettre cartes sur table en faisant connaître le plus rapidement possible l'ensemble de ses amendements au projet de loi 70, alors que débute aujourd'hui la commission parlementaire chargée d'en étudier chacun des articles.
En point de presse, les porte-parole de la Coalition ont invité de nouveau le ministre à abandonner l'approche punitive. « Si la volonté du ministre Blais est d'aider réellement les jeunes à intégrer le marché du travail, il doit investir davantage dans les mesures d'employabilités, leur en offrir qui répondent à leurs besoins et à leurs réalités. Couper la prestation d'un jeune qui fait une première demande d'aide sociale comme le prévoit le projet de loi 70, ça ne peut que l'exposer à encore plus de pauvreté et d'exclusion sociale », d'expliquer Yann Tremblay-Marcotte, porte-parole de la Coalition Objectif Dignité, qui rassemble plus d'une vingtaine de regroupements nationaux communautaires.
Serge Petitclerc, lui aussi porte-parole de la Coalition, précise : « Les raisons qui poussent un jeune de 18 ans à faire une demande d'aide sociale sont structurelles. Ce n'est pas parce qu'il a hérité de sa famille une supposée "culture de dépendance", comme aime à le répéter le ministre. C'est d'abord et avant pour une question économique. »
En effet, lorsqu'un jeune atteint l'âge de 18 ans, sa famille (souvent monoparentale) perd en revenu environ 650 $ par mois, n'étant plus admissible aux différents programmes de soutien du revenu pour enfants ni au programme Allocation-logement. « Deux choix s'offrent donc à ce jeune : priver sa famille de manger ou "piler sur son orgueil" et déposer une première demande d'aide sociale », ajoute M. Petitclerc.
La Coalition Objectif Dignité rappelle au ministre Blais que la très grande majorité des intervenantEs ayant participé aux consultations publiques s'est opposée à l'approche punitive et aux coupes dans la prestation d'aide sociale, déjà trop basse.
« Il n'y a pas que les groupes communautaires qui ont exprimé des critiques à l'endroit du projet de loi, notamment en raison du workfare qui y est mis de l'avant. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, la Protectrice du citoyen et même des organisations patronales ont émis des craintes et des réserves. Maintenir la ligne dure, ce serait faire preuve d'une rigidité idéologique assez hors du commun! », de s'exclamer M. Tremblay-Marcotte.
La Coalition soutient qu'avec le projet de loi 70, le ministre met la charrue devant les bœufs. Pourquoi un tel empressement à imposer des changements à l'aide sociale, alors que le gouvernement doit voir au cours des prochains mois à la publication d'un troisième plan d'action en matière de lutte contre la pauvreté? La Coalition demande au ministre Blais de faire connaître tous les amendements qu'il compte déposer au projet de loi 70, afin que les parlementaires et la population sachent à quoi s'en tenir.
SOURCE Collectif pour un Québec sans pauvreté
Stéphane Lessard, responsable des communications, Cellulaire : 418-930-5969, Courriel : [email protected], Site Internet : www.objectifdignite.org
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