Commission parlementaire sur le projet de loi no 21, Loi visant l'optimisation de l'action gouvernementale en matière de prestation de services aux citoyens et aux entreprises - La fusion entre Services Québec et le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale (MESS) inquiète le SFPQ
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Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec19 mars, 2013, 15:00 ET
QUÉBEC, le 19 mars 2013 /CNW Telbec/ - Le peu de transparence dont le gouvernement a fait preuve jusqu'à présent dans la préparation de la fusion entre Services Québec et le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale (MESS) encourage la suspicion plutôt que la confiance de la part des citoyennes et des citoyens ainsi que du personnel touché par ce changement. C'est le message livré par la vice-présidente du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), Denise Boileau, devant la commission parlementaire mandatée pour étudier le projet de loi no 21, Loi visant l'optimisation de l'action gouvernementale en matière de prestation de services aux citoyennes et aux citoyens ainsi qu'aux entreprises.
« Malgré l'objectif d'améliorer les services et les promesses de la ministre de ne pas réduire les effectifs, les impacts de ce projet de loi sont préoccupants, tant sur la qualité des services que sur l'organisation du travail au sein du MESS et de Services Québec. Au-delà du brassage de structures, il est urgent de contrer une tendance lourde vers la déshumanisation des services publics, tendance qui s'observe depuis quelques années, et ce, particulièrement en regard de la sécurité du revenu », explique madame Boileau.
Le personnel de Services Québec et du MESS exprime beaucoup d'inquiétude face à un changement d'une telle ampleur avec si peu d'information pour s'y préparer. Selon les évaluations du SFPQ, le MESS a perdu près de 25 % de son personnel depuis dix ans. Pour pallier le manque d'effectifs, un nouveau modèle d'affaires a été introduit à l'aide sociale, ce qui a contribué à réduire l'accès aux services. Principalement, on a assisté à l'implantation d'un système de « gestion dédiée » et de centralisation du traitement des dossiers, le tout accompagné d'un usage croissant des technologies dans la prestation des services. Ces changements ont eu des conséquences concrètes sur les citoyens. « Les services du MESS visent une population vulnérable présentant des besoins particuliers qui ne peuvent être comblés seulement par une bonification des services web ou de téléphonie. Il est illusoire de penser que l'accompagnement humain et professionnel peut être remplacé par un accompagnement virtuel, aussi « personnalisé » soit-il. Quels sont les impacts que cette fusion aura sur la qualité des services publics rendus à cette population en particulier », questionne la vice-présidente.
La ministre Agnès Maltais a promis que les jeunes de moins de 25 ans seront désormais rencontrés systématiquement et régulièrement dès leur demande d'aide financière. Dans la même veine, face aux critiques essuyées quant aux récents changements apportés à l'aide sociale, elle s'engage à « n'échapper personne », et à rencontrer individuellement les 11 300 personnes touchées par les coupes, et ce, sans augmenter les effectifs au MESS. Le SFPQ souhaite que le mandat de Services Québec, soit celui d'offrir une porte d'entrée aux services gouvernementaux, soit maintenu et développé. Mais il est indispensable de renforcer aussi l'accompagnement réel, et non pas seulement virtuel, des citoyens plus vulnérables. « Ces promesses de la ministre semblent complètement irréalistes, dans la mesure où les fonctionnaires du MESS croulent déjà sous la tâche. Si l'intention de la ministre est réellement de favoriser l'intégration des personnes assistées sociales, elle doit mettre le cap sur l'accompagnement à toutes les étapes du processus, de la demande d'aide à la réintégration en emploi. L'efficacité ne passe pas par le minutage des appels téléphoniques, mais par des interventions adaptées et souples », conclut Denise Boileau.
SOURCE : Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec
Éric Lévesque
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