Commission sur les enjeux énergétiques du Québec - L'industrie de l'aluminium en péril - Le monde a changé, le tarif L n'est plus dans la course English
MONTRÉAL, le 30 sept. 2013 /CNW Telbec/ - « Alors que le prix de l'énergie a diminué partout dans le monde où l'on produit de l'aluminium, le tarif L payé par les alumineries du Québec a continué d'augmenter à contre-courant de ses marchés de référence comme aux États-Unis où l'on signe des contrats à la moitié du prix du L. L'industrie de l'aluminium québécoise ne pourra croître pour assurer son avenir si le tarif L n'est pas ajusté aux coûts de l'énergie au niveau mondial », a soutenu lundi M. Jean Simard, président-directeur général de l'Association de l'aluminium du Canada (AAC) devant la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec (CÉÉQ).
Le danger vient de la concurrence de nouveaux joueurs très agressifs aux États-Unis, au Moyen-Orient, en Chine et en Russie, qui bénéficient de vastes réserves d'énergie fossile et où les coûts de l'énergie sont nettement plus bas qu'au Québec. Conséquence : d'ici 2022, plus des 2/3 de la croissance de la production de l'aluminium dans le monde se fera en Chine, en Asie et au Moyen-Orient, à 95 % à partir de combustibles fossiles. Rien que l'impact environnemental découlant de ce changement devrait inciter le Québec à préserver, « des milliers d'emplois verts bien rémunérés, tenus par des hommes et des femmes dans nos usines qui participent à cette fierté de produire les lingots les plus verts au monde. Si la production québécoise était déplacée en Chine, ça génèrerait 31M de tonnes eq/CO2 de plus par année soit deux fois l'objectif de réduction du Québec à l'horizon 2020 » a illustré Jean Simard.
L'aluminium pilier de l'économie québécoise
Fondant son exposé sur une étude menée par la firme d'experts-conseil Deloitte sur l'industrie de l'aluminium au Québec, le PDG de l'AAC a souligné que renoncer à la croissance des alumineries au Québec en n'ajustant pas la tarification de l'énergie pour la rendre compétitive équivaut à une lente et irréversible érosion de notre parc d'usines, et de toute la chaîne de valeur et des milliers d'emplois qui la constitue : c'est une remise en cause du modèle de développement économique du Québec. Pour l'AAC, « l'aluminium est un pilier de l'économie québécoise. » Après avoir largement contribué au financement des grands barrages hydroélectriques, l'industrie de l'aluminium continue de jouer son rôle de moteur économique en assurant 10 000 emplois directs, 20 000 emplois indirects et 10 % des exportations du Québec. À elles seules, les alumineries injectent chaque année près de 3G$ dans notre économie.
Afin de préserver sa présence au Québec, l'industrie de l'aluminium a consenti des efforts majeurs en matière de productivité, de rémunération, d'efficacité énergétique et de performance environnementale qui la classent dans le 1er quartile mondial dans chacun de ces domaines.
«Le seul intrant sur lequel l'industrie n'a aucun contrôle, c'est celui du coût de l'énergie et c'est le seul élément pour lequel nos alumineries ne sont plus concurrentielles, se situant dans les derniers quartiles mondiaux, avec pour conséquence que les nouveaux projets se font ailleurs, comme le démontre la fermeture récente de deux usines d'aluminium au Québec. » a affirmé Jean Simard.
Le Québec doit préserver une industrie essentielle à son économie et à son engagement écologique
« Le Québec doit tenir compte des changements survenus dans le monde de l'énergie sur la planète, Nous devons prendre toutes les dispositions pour éviter de mettre en péril l'industrie de l'aluminium, qui contribue largement à l'économie du Québec et à la réduction des émissions de GES au niveau mondial », a conclu M. Jean Simard en présentant cinq recommandations de son association.
L'industrie de l'aluminium demande donc au gouvernement de revoir la tarification de l'énergie, pour les grands clients industriels dont les alumineries de sorte à intégrer le 1er quartile mondial dans la perspective d'améliorer la compétitivité du tissu industriel et manufacturier québécois. Il invite le gouvernement à maintenir l'appui à la transformation de l'aluminium en soutenant les centres de recherche, la nouvelle grappe industrielle de l'aluminium, et les centres de formation, ainsi qu'à favoriser l'octroi de blocs d'énergie aux industries électro-intensives assortis d'ententes de création de richesse. Enfin, le gouvernement devrait utiliser la disponibilité d'importants surplus d'électricité renouvelable, à coûts compétitifs par rapport aux marchés mondiaux, pour favoriser l'établissement, au Québec, d'entreprises à forte valeur ajoutée. L'AAC recommande que l'aluminium à faible empreinte carbone du Québec devienne un produit d'appel utilisé par le gouvernement dans la prospection d'entreprises manufacturières.
L'étude de Deloitte et le mémoire de l'AAC sont disponibles sur http://ledialoguesurlaluminium.com.
À propos de l'Association de l'aluminium du Canada
L'Association de l'aluminium du Canada (AAC) est un organisme à but non lucratif. Elle a pour mission de représenter l'industrie canadienne de l'aluminium auprès de la population, des pouvoirs publics, des utilisateurs actuels et potentiels d'aluminium, ainsi que des autres intervenants du monde économique.
Créée il y a plus de 20 ans, l'AAC rassemble aujourd'hui trois sociétés au Canada qui comptent parmi les plus importants producteurs d'aluminium au monde : Alcoa Canada Groupe Produits primaires, Aluminerie Alouette et Rio Tinto Alcan.
SOURCE : Association de l'aluminium du Canada
Leïla Copti
514.661.6134
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