Commissions scolaires du Grand-Portage - Les professionnelles et les
professionnels de l'éducation insatisfaits de ne pouvoir aider tous les
élèves ayant des besoins
RIVIÈRE-DU-LOUP, QC, le 24 févr. /CNW Telbec/ - Les professionnelles et les professionnels de l'éducation à l'emploi des Commissions scolaires de Kamouraska-Rivière-du-Loup et du Fleuve-et-des-Lacs, dans la région du Bas-Saint-Laurent, dénoncent les conditions difficiles dans lesquelles ils doivent travailler, alors qu'ils ne sont pas suffisamment nombreux pour aider les élèves dans le besoin dont plusieurs finissent par décrocher de l'école, faute d'avoir reçu le soutien professionnel demandé.
Telles sont certaines des conclusions d'une vaste consultation menée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ), dont le président, M. Jean Falardeau, a dévoilé aujourd'hui les résultats en compagnie de la présidente du Syndicat des professionnelles et professionnels des Commissions scolaires du Grand-Portage (SPGP), Mme Johanne Gingras.
Une tâche impossible à remplir
D'entrée de jeu, le président de la FPPE-CSQ, M. Jean Falardeau, a expliqué que chaque professionnel, qu'il soit conseiller d'orientation, psychologue, psychoéducateur, orthopédagogue, orthophoniste ou autre, se voit confier un trop grand nombre d'élèves pour pouvoir intervenir efficacement auprès de ceux-ci.
"Le sentiment d'être débordé par l'ampleur de la tâche est généralisé chez les professionnelles et les professionnels de l'éducation de la région. Ils dénoncent le fait de ne pas pouvoir intervenir auprès de l'ensemble des élèves qui ont des besoins, en même temps que leurs interventions ne sont pas suffisamment longues et soutenues chez ceux à qui ils viennent en aide, pour être pleinement efficaces", explique M. Falardeau.
Des services qui ne sont pas présents partout
M. Jean Falardeau précise que certains services professionnels sont même totalement absents dans certaines écoles.
"C'est particulièrement le cas des orthopédagogues qu'on ne retrouve pas dans certaines écoles. Le manque de psychologues et d'orthophonistes pose également de sérieux problèmes. Le pire, c'est que non seulement il n'y a pas suffisamment de professionnelles et de professionnels dans les écoles, mais il est également difficile de retenir celles et ceux qui y sont déjà, mentionne M. Falardeau.
Des professionnels qui abandonnent
Le président de la FPPE-CSQ précise en effet que plusieurs ont quitté le milieu de l'éducation à cause de la lourdeur et de la diversité des tâches qu'on leur demandait d'accomplir.
"Ces départs, qui sont très difficiles à remplacer, rendent encore plus complexe le défi que doivent relever celles et ceux qui restent. Dans les faits, il est impossible de rencontrer tous les élèves qui ont des besoins et plusieurs sont donc délaissés avec toutes les graves conséquences que cela aura tant pour leur réussite scolaire que pour leur avenir. Ce constat est moralement très difficile pour les professionnelles et les professionnels et cela a des conséquences sur leur motivation et leur satisfaction au travail", mentionne M. Jean Falardeau.
Des élèves avec des problèmes peu diagnostiqués
Pour sa part, la présidente du SPGP, Mme Johanne Gingras, précise que la rareté du personnel professionnel est accentuée par le fait du non-remplacement des personnes en congé.
"Il est évident qu'avec le nombre de professionnelles et professionnels que nous sommes, il est impossible de suffire à la tâche. De plus, les besoins liés aux troubles d'apprentissage sont de plus en plus nombreux, mais les élèves sont peu diagnostiqués pour identifier les causes (déficience intellectuelle, dysphasie, dyslexie, et autres). Et sans diagnostic, nous ne pouvons guère donner de service direct aux élèves", relate Mme Gingras.
Un pressant appel aux parents
Le président de la FPPE-CSQ, M Jean Falardeau, et la présidente du SPGP, Mme Johanne Gingras, croient que les différents acteurs du monde de l'éducation de la région, et plus particulièrement les parents, doivent s'unir pour dénoncer cette situation et réclamer d'une même voix que le gouvernement du Québec leur accorde les ressources professionnelles nécessaires pour assurer à tous leurs élèves des chances égales à la réussite scolaire.
"L'avenir de nos jeunes nous tient beaucoup trop à cœur pour qu'on tolère plus longtemps une telle situation. C'est bien beau de parler de lutter contre le décrochage scolaire, mais cela doit tout d'abord commencer par nous assurer qu'il y a suffisamment de ressources professionnelles dans nos écoles pour que TOUS nos jeunes ayant des besoins reçoivent du soutien et de l'aide", concluent M. Falardeau et Mme Gingras.
Profils
La CSQ représente quelque 170 000 membres, dont près de 100 000 dans le secteur public. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 20 syndicats regroupant 6000 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte, parmi ses membres, différentes catégories de personnel, dans les secteurs administratif, pédagogique et les services directs aux élèves.
Renseignements: Claude Girard, Agent d'information CSQ, Cell.: (514) 237-4432, [email protected]
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