Voir les commentaires de la famille de Daphné ainsi que de l'avocat de la famille, Maître Marc Bellemare ; https://youtu.be/WsxnsThjm94
MONT ST-HILAIRE, QC, le 21 Juin 2020 /CNW Telbec/ - Coup sur coup, le Tribunal administratif du Québec (TAQ) vient de donner raison à Eric Boudreault, père de la jeune Daphné Huard Boudreault, assassinée le 22 mars 2017, à Mélanie Huard, sa mère et à Claudine Halde, conjointe du père.
Tous trois ont subi les refus répétés du service d'indemnisation des victimes d'actes criminels (IVAC) qui ne reconnaissait pas leur statut de « victimes » du seul fait qu'ils n'étaient pas témoins visuels du meurtre au moment précis où il a été commis.
« Je suis bien placé pour dire que, malgré les beaux discours des politiciens, les victimes sont traitées comme des moinsque rien au Québec. La police n'a rien fait pour freiner l'assassin qui menaçait, injuriait et harcelait Daphné depuisplusieurs jours. Puis, ce fut l'IVAC qui nous a ignorés et méprisés pendant trois ans, jusqu'à ce que les jugements tonnenten notre faveur. Je suis content du résultat, mais terriblement aigri de cette expérience dégradante face à IVAC. »
-affirme le père de Daphné, Éric Boudreault.
Sa conjointe, Claudine Halde, s'est dit tout à fait désillusionnée par le système :
« On nous répèteque l'IVAC met des millions au service des victimes. Je sais aujourd'hui que c'est faux. IVAC. Mensonges, ton glacial, lenteurs,mépris et obligation de revivre ces terribles événements au procès devant le TAQ.
C'est tout simplement odieux ! »
Les trois nouveaux bénéficiaires sont maintenant admissibles au remboursement intégral des frais de thérapie, tant pour le passé que pour l'avenir. Les importantes pertes de revenu accumulées seront également compensées et celles à venir le seront aussi, leur vie durant, si de nouveaux arrêts de travail s'avéraient nécessaires. Une rente à vie pour les séquelles permanentes leur sera versée au terme du processus thérapeutique.
« Les plaies sont encore vives, d'ajouter la mère de Daphné, Mélanie Huard. Je dors mal, je n'ai jamais récupéré monsommeil d'antan. Les cauchemars et les flashbacks meublent mon quotidien, la peur et l'anxiété ne me quittent pas. Cecombat contre l'IVAC a compliqué mon deuil. »
De son côté, l'avocat Marc Bellemare, qui a porté ce combat en justice depuis le début, estime que la procureure générale et le ministère de la Justice sont complices du dénigrement systématique des victimes de la part de l'IVAC, et ce de multiples façons :
« D'abord, elle délègue ses propres avocats pour contester systématiquement les demandes légitimes des victimes devantle TAQ. Ensuite, elle laisse dépérir les victimes pendant au moins deux ans avant une première audience devant la TAQ,faute du financement adéquat qu'il réclame à hauts cris depuis des années.
Enfin, elle laisse l'IVAC mentir ouvertementaux réclamants quant aux conditions d'admissibilité au régime d'indemnisation. Par exemple, les fonctionnaires de l'IVACcontinuent de dire tant au téléphone que sur leur site web, que pour être considéré comme victime et admissible auxindemnités, il faut être tué ou blessé dans un acte criminel. Or, c'est faux, comme le répètent les jugements rendusdepuis au moins six ans.
La simple implication dans la trame factuelle menant au drame ou la confrontationà la scène de crime suffisent. Ignorant cette réalité et trompés par les mensonges de l'IVAC, ce sont des centaines devictimes potentielles qui ne réclament pas chaque année, principalement des proches parents et amis. »
-dénonce l'avocat.
Me Bellemare et ses clients, maintenant reconnus admissibles, demandent à la ministre Lebel de mettre l'IVAC au pas, afin que cesse cette situation honteuse. Pendant la campagne électorale de 2018, la CAQ a promis de réformer l'IVAC, dont les frasques ont souvent fait la manchette ces dernières années.
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