MONTRÉAL, le 23 oct. 2018 /CNW Telbec/ - Plutôt que d'annoncer des mesures ciblées pour attirer l'investissement au pays lors de la prochaine mise à jour économique, Ottawa devrait rétablir la compétitivité des entreprises canadiennes face à leurs concurrents américains en baissant le taux d'imposition des entreprises. C'est ce qui ressort d'une étude publiée aujourd'hui par l'IEDM.
« Il faut faire face à la réalité », dit Mathieu Bédard, économiste à l'IEDM et auteur de la publication. « La compétitivité de nos entreprises est en forte baisse et les États-Unis sont aujourd'hui un endroit beaucoup plus accueillant pour les investisseurs. Si on ne donne pas un coup de barre, nos entreprises et nos travailleurs vont en souffrir ».
Jusqu'à récemment, le taux combiné moyen de l'impôt sur le revenu des sociétés était de 39 % chez nos voisins contre seulement 27 % ici. Ce net avantage a disparu avec les baisses d'impôt américaines, qui ont fait chuter le taux américain à 26 %, légèrement sous le taux canadien. Les efforts de déréglementation au sud de la frontière contribuent aussi à rendre les investissements aux États-Unis plus attirants.
« Ottawa doit rétablir l'avantage canadien et baisser le taux d'imposition des entreprises afin de stimuler l'investissement privé, créer des emplois et faire progresser les salaires », ajoute M. Bédard. « On est d'ailleurs bien placé au Canada pour savoir qu'une réduction du taux d'imposition n'entraîne pas nécessairement une baisse des recettes fiscales. »
En effet, l'histoire récente montre que les craintes de voir l'État subir un manque à gagner sont infondées. Entre 2001 et 2012, les gouvernements libéraux et conservateurs qui se sont succédé ont diminué de presque la moitié le taux d'imposition fédéral du revenu des sociétés. Malgré cette importante réduction, les recettes fiscales, à terme, se sont maintenues.
« Cela s'explique par le fait que les baisses d'impôt ont conduit à plus d'investissements des entreprises et plus de croissance économique, sans parler des salaires plus élevés », soutient Kevin Brooks, analyste en politiques publiques à l'IEDM.
D'ailleurs, les salariés sont ceux qui auraient le plus à gagner d'une telle politique. Les études sur le sujet sont claires : ce sont eux qui, ultimement, paient la plus grande partie de cette charge fiscale.
« Si nos décideurs publics entretenaient encore des doutes sur la nécessité d'agir maintenant pour rétablir la compétitivité canadienne, les changements fiscaux récents aux États-Unis devraient les avoir fait tomber. Les premiers à payer le prix de l'inaction fiscale seront les travailleurs canadiens », conclut Mathieu Bédard.
La Note économique intitulée « Rétablir la compétitivité canadienne passe par une baisse de l'impôt des entreprises » est signée par Mathieu Bédard en collaboration avec Kevin Brookes, respectivement économiste et analyste en politiques publiques à l'IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
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L'IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques. Par ses publications et ses interventions, l'IEDM alimente le débat sur les politiques publiques au Québec et à travers le Canada en proposant des réformes fondées sur les principes de l'économie de marché et de l'entrepreneuriat.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : Pascale Déry, Vice-présidente, Communications et développement, IEDM. Tél. : 514-273-0969 p. 2233, Cell. : 514-502-6757, courriel : [email protected]
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