Composer avec le stress provoqué par le tremblement de terre à Haïti
MONTRÉAL, le 15 janv. /CNW Telbec/ - À titre d'information publique, l'Association médicale du Québec diffuse des renseignements utiles pour aider les Québécois à composer avec le stress provoqué par le tremblement de terre à Haïti.
Faire face au stress provoqué par la situation du tremblement de terre à Haïti Renseignements à l'intention des Québécois
Les catastrophes d'origine humaine ou naturelle, comme le tremblement de terre à Haïti, peuvent provoquer du stress, même lorsque nous n'en sommes témoins qu'à la télévision. Si ces événements nous touchent plus directement (par exemple, s'ils se produisent près de chez nous ou touchent des gens que nous connaissons), ils peuvent provoquer de la détresse et beaucoup de crainte et d'anxiété. De tels événements peuvent également réveiller des souvenirs et des sentiments liés à des situations violentes ou douloureuses que nous avons connues par le passé. Le stress lié à une grande catastrophe peut aussi rendre encore plus difficile la gestion d'une situation pénible personnelle que nous vivons au même moment.
Il est important de comprendre qu'il est normal de ressentir du stress lorsque notre vie est touchée par une catastrophe, et que nous pouvons prendre certaines mesures pour nous sentir mieux.
Ce qu'il faut garder à l'esprit Il importe de savoir que : - quel que soit leur âge, les gens ont beaucoup de force et de résistance morale, et la plupart d'entre eux se rétablissent en peu de temps; - vous avez les connaissances et l'expérience nécessaires pour aider votre famille et votre collectivité à faire face au stress provoqué par des catastrophes; - l'une des démarches importantes pour aider les gens à faire face à la situation, c'est de les rassurer au sujet de leur sécurité et de leur expliquer les mesures qui sont prises pour les protéger; - la réaction des parents, des soignants et des chefs de file de la collectivité lors d'une catastrophe influence fortement la capacité de rétablissement des enfants et des autres membres de la collectivité. Voici quelques façons saines de prendre soin de vous et de votre famille - Ménagez-vous des moments où vous cesserez de penser à l'événement stressant. Vous voudrez vous garder au courant, surtout si vous avez des proches à Haïti, mais regarder sans cesse la couverture du désastre peut accroître votre détresse. - Maintenez autant que possible votre routine normale. En maintenant votre routine quotidienne et votre horaire habituel, qu'il s'agisse d'aller au travail ou à l'école ou de faire les repas, vous aurez des moments où vous penserez à autre chose qu'à la catastrophe. - Prenez le temps de bien manger, de faire de l'exercice et de dormir. Prenez des repas équilibrés, faites de l'exercice régulièrement, en prenant une marche, par exemple, et reposez-vous beaucoup. Évitez de consommer de l'alcool ou des drogues pour engourdir vos émotions. En prenant soin de votre santé physique, vous prendrez soin en même temps de votre santé émotionnelle, ce qui peut améliorer votre capacité à faire face au stress. - Si vous le pouvez, trouvez une façon productive d'aider. De nombreuses organisations offrent diverses formes d'aide aux survivants. En versant une contribution ou en faisant du bénévolat, vous prendrez une mesure positive qui pourra vous aider à faire une différence. - Exprimez vos pensées et vos sentiments. Parlez de vos pensées et de vos sentiments avec les membres de votre famille, vos amis, vos collègues de travail, vos enseignants, vos conseillers spirituels, vos professionnels de la santé ou les dirigeants de votre collectivité. - Prenez soin de votre famille. Les catastrophes peuvent être particulièrement perturbantes pour les enfants et les adolescents. Il est important d'en discuter avec eux et de leur permettre d'exprimer leurs préoccupations. Il importe aussi de leur dire la vérité, de les rassurer et de leur laisser savoir qu'ils peuvent compter sur vous et sur les adultes de leur entourage. Si vous remarquez des changements marqués de comportement chez votre enfant ou votre adolescent, à la maison ou à l'école, discutez de la situation avec lui ou communiquez avec un professionnel de la santé autorisé pour obtenir de l'aide additionnelle.
Émotions et réactions face aux événements stressants
Nos réactions face à un événement stressant, comme une catastrophe ou une attaque terroriste, peuvent nous toucher de diverses façons.
Nous toucher physiquement : nous pouvons avoir des maux de tête, des douleurs au dos, des maux d'estomac, de la diarrhée, de la difficulté à dormir, des raideurs dans le cou et les épaules, un manque d'énergie et une fatigue générale; nous pouvons perdre l'appétit ou avoir tendance à manger davantage de "gâteries" ou à consommer plus d'alcool, de drogues ou de tabac que d'habitude.
Nous toucher émotionnellement : nous pouvons nous sentir tristes, fâchés, coupables, impuissants, insensibles, confus, découragés, inquiets et anxieux devant l'avenir, et craintifs qu'une situation semblable se reproduise; ces émotions peuvent aller et venir par vagues, atteindre un sommet puis disparaître, pour revenir et repartir à nouveau; elles peuvent aussi se manifester subitement et de façon inattendue.
Toucher notre façon de raisonner : il peut être difficile de se concentrer, de cesser de penser aux événements, de se rappeler des choses routinières ; des souvenirs ou des situations tristes ou difficiles du passé peuvent refaire surface ; des pensées, tout comme des émotions, peuvent surgir de façon inattendue pendant que nous lisons, discutons, participons à une réunion, conduisons la voiture, etc.
Toucher notre sentiment de sécurité : nous pouvons trouver difficile de partir de la maison ou de quitter des êtres chers; nous pouvons avoir tendance à surprotéger nos enfants; nous pouvons craindre de voyager par avion.
Quand demander de l'aide
Si, à n'importe quel moment, vous vous sentez dépassés et incapables de faire face à la situation, il est important d'aller chercher plus d'aide. Voici quelques signes qui indiquent qu'il est temps de faire appel à un professionnel de la santé, comme un psychologue, un médecin de famille, un psychiatre, un travailleur social ou un membre du personnel infirmier :
- être incapable de revenir à la routine normale; - se sentir complètement impuissant; - penser à se blesser soi-même ou à blesser les autres; - consommer trop d'alcool ou de drogues.
Source et remerciements
Adapté par l'Association médicale du Québec avec l'aide de l'Association médicale canadienne, la Société canadienne de psychologie, de la brochure de l'Agence de la santé publique du
À propos de l'Association médicale du Québec
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Renseignements: Gilles des Roberts, Association médicale du Québec, (514) 866-0660, Cell: (514) 703-4910
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