TORONTO, le 9 mars 2016 /CNW/ - Notre système de santé peut être un endroit incroyablement complexe, même pour quelqu'un qui travaille en pharmacie.
Comme beaucoup d'entre nous, madame Emily Musing, qui est la directrice générale de la pharmacie, des risques cliniques et de la qualité du University Health Network, a dû aider ses propres parents et beaux-parents à obtenir des soins médicaux dans divers milieux de soins et auprès d'un personnel soignant varié. Au terme de chaque visite, il leur était difficile de suivre l'évolution de leurs médicaments. Pour les aider, Emily a développé une série de questions qu'ils devaient poser à leur médecin. Elles étaient conçues pour les aider à comprendre ce qu'ils devaient faire de leurs médicaments après avoir quitté le cabinet ou l'hôpital, ce qui contribuait également à faciliter la conversation avec les professionnels de la santé suivants.
S'inspirant de l'expérience de madame Musing dans l'accompagnement de ses parents et beaux-parents au sein du système de santé, l'Institut pour utilisation sécuritaire des médicaments du Canada, l'Institut canadien pour la sécurité des patients, Patients pour la sécurité des patients du Canada, l'Association des pharmaciens du Canada et la Société canadienne des pharmaciens d'hôpitaux ont conjointement élaboré une liste de cinq questions visant à aider les consommateurs et leurs aidants à discuter de médicaments et à entretenir une meilleure communication avec le personnel soignant. Ces cinq questions ont été testées par de nombreux intervenants.
Ces cinq questions sont les suivantes :
- Des médicaments ont-ils été ajoutés, retirés et modifiés, et pourquoi?
- Quels médicaments dois-je continuer à prendre, et pourquoi?
- Comment dois-je prendre mes médicaments et pendant combien de temps?
- Comment vais-je savoir si mon médicament fonctionne et quels effets secondaires dois-je surveiller?
- Aurai-je besoin de tests et quand dois-je planifier ma prochaine visite?
Les médicaments constituent l'intervention la plus fréquente en soins de santé dans le monde entier. Lorsqu'ils sont utilisés de manière sécuritaire et appropriée, ils contribuent à une amélioration significative de la santé et du bien-être des patients. Mais l'Étude canadienne sur les événements indésirables (Baker et al 2004) a révélé que les incidents liés aux médicaments et aux liquides arrivaient en deuxième position des événements indésirables les plus courants dans les hôpitaux canadiens, avec 23,6 % du total. Le coût des incidents médicamenteux indésirables a été évalué à 4028 $ par événement (Etchells et al 2012). En outre, plus de la moitié des Canadiens utilise des médicaments d'ordonnance sur une base régulière et 36 % en prennent deux médicaments ou plus (Conseil canadien de la santé, 2014). Comme il en existe des millions de variétés, dont beaucoup se ressemblent ou portent des noms similaires, les médicaments portent incroyablement à confusion. La mauvaise gestion de vos médicaments peut avoir des conséquences graves.
Du point de vue du patient et des membres de sa famille, Maryann Murray espère que ces questions ne serviront pas seulement à inspirer aux patients des questions à poser à leur personnel soignant, mais, mais aussi à rappeler aux professionnels l'importance d'impliquer leurs patients dans la discussion portant sur leurs médicaments et leurs soins. La fille de Maryann, Martha, est décédée en 2002, après une série d'erreurs. En raison de cette expérience, Maryann est membre de Patients pour la sécurité des patients du Canada, un programme de l'Institut canadien pour la sécurité des patients dirigés par les patients eux-mêmes. « Je pense qu'il était important pour nous de comprendre que Martha a fait tout ce qu'elle pouvait pour aller mieux, a déclaré Maryann. Elle était dans le système de santé pour prendre du mieux. Et il s'est produit une série d'erreurs qui lui ont ultimement coûté la vie. »
Certaines de ces erreurs concernaient le lithium, dont les divers professionnels de la santé évaluaient différemment le risque pour Martha. Le médicament était contre-indiqué pour elle, mais il a tout de même été prescrit, ce qui a contribué à son décès. Martha s'est mise à souffrir d'arythmie cardiaque et elle y a succombé 13 jours après que sa dose ait été augmentée.
Martha n'a pas été informée de tous les risques et effets secondaires graves quand elle est allée se plaindre à son médecin des épisodes où son rythme cardiaque qui s'emballait; on n'y a vu que des attaques de panique et aucun test n'a été effectué. Maryann croit que si Martha avait pris part à la discussion et que si elle avait eu l'occasion de poser des questions sur ses médicaments et son traitement, le résultat aurait été bien différent.
« Un patient bien informé est un patient en sécurité. Ces cinq questions peuvent aider à amorcer l'importante conversation que les gens doivent avoir avec leur professionnel à propos de leur plan de soins », a déclaré David U, président et chef de la direction de ISMP Canada.
« Les soins que nous pratiquons actuellement ne sont pas aussi sûrs qu'ils pourraient ou devraient l'être. Nous devons reconnaître que les préjudices évitables constituent l'un des grands enjeux de notre industrie, déclare le Dr Peter Pisters, chef de la direction du University Health Network. Des questions comme celles-ci apportent à nos patients et aux membres de leur famille la possibilité d'améliorer la sécurité des patients d'une manière très significative. »
« Le recours aux médicaments est si banal et fait partie de routine de tellement de gens ces jours-ci que nous sommes obligés d'améliorer les moyens d'assurer la sécurité de la population, a déclaré Chris Power, directrice générale de l'Institut canadien pour la sécurité des patients. Nous croyons que ces cinq questions apporteront un éclairage nécessaire dans des situations complexes et nous invitons chacun à les poser dans tous les milieux de soins du Canada. »
Les cinq questions sont présentées dans un document téléchargeable sur www.safemedicationuse.ca. Le document comprend des rappels sur l'importance de maintien votre liste de médicaments à jour, ainsi que sur celle de demander à votre professionnel des soins de réévaluer tous vos médicaments pour voir s'il est possible de cesser ou de diminuer l'usage de certains.
La mémoire de Martha lui survit: http://bit.ly/1TEGbwj
À propos de l'Institut canadien pour la sécurité des patients (ICSP)
L'Institut canadien pour la sécurité des patients (ICSP) est un organisme sans but lucratif qui existe pour sensibiliser et faciliter la mise en œuvre des idées et de pratiques exemplaires, pour atteindre une transformation dans la sécurité des patients. Financé par Santé Canada, l'ICSP reflète le désir de combler l'écart entre les soins de santé que nous avons et ceux que nous méritons. www.patientsafetyinstitute.ca
À propos d'ISMP Canada
L'Institut pour l'utilisation sécuritaire des médicaments du Canada est un organisme national indépendant sans but lucratif voué à la promotion de la sécurité médicamenteuse dans tous les milieux de soins de santé. ISMP Canada travaille en collaboration avec la communauté des soins de santé, les organismes de réglementation et les décideurs politiques, les organisations provinciales, nationales et internationales de sécurité des patients, l'industrie pharmaceutique et le public pour promouvoir des pratiques médicamenteuses sûres. Le mandat de l'ISMP Canada comprend l'analyse des incidents médicamenteux, l'émission de recommandations pour la prévention des incidents médicamenteux nocifs et l'aide aux initiatives d'amélioration de la qualité. Pour plus de renseignements sur le travail d'ISMP Canada auprès des Canadiens pour prévenir les incidents médicamenteux, visiter : www.ismp-canada.org et aussi www.SafeMedicationUse.ca, un site Web conçu pour les consommateurs.
SOURCE L'Institut canadien pour la sécurité des patients
Cecilia Bloxom, Directrice des communications stratégiques, Institut canadien pour la sécurité des patients, Téléphone (780) 700-8642
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