Concilier études et travail : Quels sont les risques et les bénéfices pour l'élève-employé ?
MONTRÉAL, le 14 févr. 2023 /CNW Telbec/ - Occuper un emploi durant les études est bénéfique pour la majorité des élèves qui souhaite le faire. Cependant, le cumul des études et du travail peut avoir d'importantes conséquences négatives sur la réussite éducative et la santé des jeunes lorsque certaines conditions ne sont pas respectées. Ces différents aspects du travail des jeunes sont présentés dans le nouveau dossier thématique de Réseau réussite Montréal, publié dans la foulée du lancement de la 13e édition montréalaises des Journées de la persévérance scolaire.
Se familiariser avec le marché du travail et ses exigences, acquérir des compétences ou développer son sens des responsabilités et son autonomie : autant de bénéfices possibles pour un jeune qui fait l'expérience d'un emploi durant les études. Cependant, il faut s'assurer que le cadre dans lequel s'effectue ce travail permette au jeune de bien concilier tant son projet scolaire que sa vie personnelle.
En ce sens, le nombre d'heures de travail hebdomadaire fait souvent office de cadre pour se repérer. Bien qu'il n'y ait pas de consensus sur le seuil exact, il semble que les effets négatifs soient souvent observés à partir de 15 heures par semaine et que les conséquences deviennent nettement plus nuisibles à partir de 20 heures.
Cependant, cette balise ne peut être considérée seule. « Un jeune qui travaille quelques heures par semaine mais qui vit des situations tendues avec ses collègues ou des clients, ou qui évolue dans un environnement mettant sa santé physique à risque, peut vivre plus d'impacts négatifs qu'un jeune qui travaille davantage d'heures mais bien encadré et dans de bonnes conditions », souligne Andrée Mayer-Périard, directrice générale de Réseau réussite Montréal.
Le dossier propose aussi de toutes nouvelles analyses liées au portrait du travail chez les jeunes. Entre autres :
- Les jeunes de 15 à 19 ans sont près de deux fois plus nombreux qu'il y a 30 ans à concilier les études et le travail à temps partiel et leur taux d'emploi en 2022 est supérieur au niveau prépandémique.
- La proportion d'élèves et d'étudiant.e.s de 15 à 19 ans qui travaillent 15 heures et plus est passée de 35 % dans les années 80 à 45 % dans les années 2000.
- Les emplois occupés par les jeunes sont reconnus pour leur haut taux de roulement du personnel, leur faible rémunération et le peu de protection sociale offerte.
Selon une étude de 2019 (menée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et Réseau réussite Montréal, en partenariat avec le Regroupement des cégeps de Montréal), de nombreux jeunes seraient prêts à abandonner leurs études si une offre d'emploi bien rémunéré leur était proposée, proportion qui varie de façon importante selon l'ordre d'enseignement.
- Formation générale des jeunes : 45 %
- Formation professionnelle : 30 %
- Formation générale des adultes : 69 %
- Cégep préuniversitaire : 47 %
- Cégep technique : 49 %
« Malheureusement, nos partenaires montréalais nous confirment que plusieurs jeunes sont passés de la parole aux actes, en reportant leur projet d'études au profit d'un emploi, possiblement à cause d'un accès plus aisé au marché du travail », observe Mme Mayer-Périard.
D'après le rapport L'encadrement du travail des enfants au regard de leurs droits et libertés (Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse - 2022), le taux d'emploi des élèves de 1re secondaire est passé de 38 % à 46 % en six ans. « Cet enjeu émergent est encore peu documenté. Si la conciliation études-travail peut être ardue pour un jeune de 16 ou 17 ans, on peut imaginer que les plus jeunes dans cette situation doivent impérativement être soutenus », poursuit-elle.
« L'enjeu de la conciliation études-travail est sur notre radar depuis longtemps. Cependant, il s'est intensifié avec l'attractivité du marché du travail et avec la pression économique sur les familles. C'est en partageant nos connaissances et nos données que nous aurons un portrait juste de la situation, afin de soutenir les jeunes et de leur permettre de réussir leurs études », conclut la directrice-générale de Réseau réussite Montréal.
Une publication de Réseau réussite Montréal, en collaboration avec les experts de la Direction régionale de santé publique de Montréal et Michaël Gaudreault, enseignant-chercheur, Centre d'étude des conditions de vie et des besoins de la population - ÉCOBES, Cégep de Jonquière.
https://www.reseaureussitemontreal.ca/dossiers-thematiques/conciliation-etudes-travail/
Les Journées de la persévérance scolaire - JPS, tenues annuellement en février, constituent une occasion privilégiée de souligner l'importance de la persévérance scolaire pour le bien-être tant des individus que de la société. Les JPS célèbrent également le travail essentiel de celles et ceux qui épaulent nos jeunes dans le développement de leur plein potentiel. Ce mouvement panquébécois du Réseau québécois pour la réussite éducative est porté régionalement par les instances régionales de concertation en persévérance scolaire.
Réseau réussite Montréal, coordonnateur des JPS pour la région de Montréal, réunit 32 acteurs régionaux d'envergure dont les actions intersectorielles visent l'amélioration de la persévérance scolaire et de la réussite éducative des jeunes.
https://www.reseaureussitemontreal.ca/
SOURCE Réseau réussite Montréal
Brigitte Gauvreau, 514 235-1983, [email protected]
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