Conclusions de l'enquête de la CNESST - Explosion mortelle chez Pétro-Max, à Notre-Dame-du-Bon-Conseil : la CNESST conclut à une mauvaise planification des travaux de soudage
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Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail17 nov, 2016, 10:30 ET
DRUMMONDVILLE, QC, le 17 nov. 2016 /CNW Telbec/ - Le 30 mai 2016, M. David Joyal, soudeur au service de l'entreprise Pétro-Max 1995 inc., à Notre-Dame-du-Bon-Conseil, a perdu la vie dans une explosion survenue lors de travaux de soudage dans un réservoir d'un camion-citerne. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause des lacunes dans la planification des travaux de soudage en espace clos.
Au Québec, depuis 5 ans, 69 personnes ont perdu la vie dans un accident du travail. Dans la seule région de la Mauricie−Centre-du-Québec, 28 travailleurs sont ainsi décédés au cours de la même période.
Des explosions se produisent dans le réservoir
Le jour de l'accident, M. Joyal avait comme tâche de réparer une fissure dans le réservoir no 4 d'une citerne routière à éléments multiples. Dans ce type de camion, qui permet le transport de plusieurs types de produits pétroliers en même temps, les réservoirs sont séparés par une double cloison nommée « entre-deux ». Pour ce faire, le fond du réservoir a été vidé, et l'intérieur du réservoir et de l'entre-deux a été nettoyé avec un jet de vapeur d'eau, avant d'être asséché avec de l'air comprimé.
M. Joyal est ensuite entré dans le réservoir pour commencer la réparation avec une meuleuse électrique, une torche à souder ainsi qu'un pistolet à souder, aidé par un assistant posté sur le dessus du réservoir. En procédant à l'inspection, le soudeur a constaté que la soudure d'une pièce de recouvrement datant d'une réparation antérieure était brisée. Il a donc entrepris de corriger le tout. M. Joyal avait réalisé environ la moitié de la soudure quand une première explosion s'est produite. Immédiatement après, une seconde explosion, plus puissante que la première, a projeté l'assistant au sol. L'assistant et le propriétaire du garage Pétro-Max ont pu maîtriser le feu avec un extincteur et un boyau d'arrosage. Après avoir évacué la fumée avec un tuyau d'aspiration, ils ont retrouvé M. Joyal étendu au fond du réservoir. Les secours ont été appelés sur les lieux. Le décès du travailleur a été constaté à l'hôpital.
Deux causes expliquent l'accident
L'enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l'accident. D'abord, des travaux de soudage ont été effectués dans le réservoir d'une citerne routière adjacent à un autre réservoir contenant du diesel, provoquant ainsi une explosion.
Ensuite, la planification déficiente des travaux de soudage en espace clos a exposé le travailleur à un danger d'explosion. En effet, la préparation des travaux, la méthode de communication, la surveillance des travaux et les équipements utilisés étaient inadéquats.
Exigences de la CNESST
À la suite de l'accident, la CNESST a interdit tout travail en espace clos jusqu'à ce que l'employeur mette en place des procédures de travail sécuritaires et qu'il prévoie de la formation pour son personnel. L'employeur a depuis mis en place des procédures de travail conformes à la réglementation concernant les procédures de travail à chaud et les procédures de travail à chaud en espace clos. Il a aussi élaboré une formation destinée aux travailleurs devant préparer et effectuer le travail en espace clos.
Relativement à cet accident, la CNESST a délivré un constat d'infraction à l'employeur, Pétro‑Max 1995 inc. Pour ce type d'infractions, le montant de l'amende varie de 16 317 $ à 65 269 $ pour une première offense, et pourrait atteindre 326 349 $ en cas de récidive.
Comment éviter un tel accident
La CNESST rappelle qu'il ne faut jamais entrer dans un espace clos sans la formation, la supervision et les équipements nécessaires. De même, il faut s'assurer de bien planifier les travaux à chaud à proximité de liquides combustibles et mettre en place les mesures de sécurité adéquate.
De plus, par la loi, tout employeur a l'obligation de s'assurer que l'organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l'accomplir sont sécuritaires. L'employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivi de l'enquête
Pour éviter qu'un tel accident se reproduise, la CNESST informera l'Association Québécoise des Indépendants du Pétrole (AQUIP) ainsi que les entreprises qui effectuent les mêmes activités que celles mentionnées dans les conclusions de l'enquête.
De plus, le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, dans le cadre de son partenariat avec la CNESST visant l'intégration de la santé et de la sécurité dans la formation professionnelle et technique, diffusera, à titre informatif et à des fins pédagogiques, le rapport d'enquête dans les établissements de formation qui offrent le programme d'études Soudage‑montage.
Pour en savoir plus
Rapport d'enquête : http://www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ed004119.pdf
Photo (libre de droits) : cnesst.gouv.qc.ca/salle-de-presse/communiques/PublishingImages/petro-max.jpg
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Source : |
Amélia Larin, responsable des communications |
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SOURCE Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail
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