Congrès du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN) - Le
gouvernement Charest vivement dénoncé
QUÉBEC, le 17 mai /CNW Telbec/ - Sur le thème S'inspirer d'hier pour mieux militer demain, environ 300 délégué-es provenant de la majorité des 262 syndicats regroupés au sein du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches sont réunis en congrès triennal, depuis ce soir, au Centre des congrès de Québec.
Le conseil central de cette grande région compte près de 40 000 membres et comprend tous les syndicats affiliés à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) du territoire. Il est un lieu de débats et de concertation syndicale et populaire, où s'organise et se manifeste la solidarité régionale.
Recommandations
Ainsi, les délégué-es du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches discuteront, tout au cours de la semaine, de différents aspects liés au thème du congrès. Ils auront finalement à se prononcer sur une série de recommandations concernant les droits syndicaux, l'appui aux luttes syndicales et sociales, la fiscalité et les services publics, une politique d'approvisionnement responsable (PAR), la santé et la sécurité, puis l'environnement et le développement durable.
"S'inspirer d'hier pour mieux militer demain signifie que la lutte pour la justice et l'égalité n'est jamais terminée et qu'elle prendra de nouvelles formes dans l'avenir", d'expliquer la présidente du conseil central, Ann Gingras, dans son allocution d'ouverture du congrès.
Poursuivre sur le chemin de la collectivité
Après avoir fait état de tout l'attirail mis en place par le gouvernement Charest, particulièrement dans le dernier budget pour démolir l'État social et ouvrir tout grand les portes à la privatisation, elle a signalé : "Nous avons la responsabilité absolue de poursuivre sur le chemin de la collectivité."
La présidente du conseil central a vertement dénoncé, en outre, "les faramineux et lucratifs contrats de construction qui font en sorte que leur réalisation coûte beaucoup plus cher au Québec qu'ailleurs en Amérique du Nord". Elle a aussi vilipendé ceux accordés au secteur privé pour le développement du réseau informatique de l'appareil gouvernemental, l'usage d'agences privées dans le secteur de la santé, "où il en coûte plus de 20 % que pour les mêmes services dispensés par des employé-es du secteur public", l'octroi des permis de garderies privées subventionnées, ainsi que le modèle de gouvernance calqué sur les grandes entreprises privées "qu'on veut imposer aux conseils d'administration des institutions d'enseignement supérieur".
Détournement de fonds
"Cette façon de faire, de dénoncer Ann Gingras, n'est ni plus ni moins que du détournement de fonds publics au profit des ami-es du parti. C'est ça qu'on tente de vendre à la population comme un modèle de gestion efficace et moins coûteux. Ne nous méprenons pas : l'entreprise privée ne travaille que pour ses propres intérêts et l'enrichissement de ses actionnaires. Elle n'a pas de mission liée particulièrement à la philanthropie.
"Les libéraux de Jean Charest, par leurs agissements et leur façon de faire de la politique, ont provoqué une crise de confiance et entraîné un cynisme inégalé dans la population. Cela est très préoccupant pour la démocratie..."
Rupture du pacte social
Présente à l'ouverture du congrès, le présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a fustigé elle aussi le budget Bachand, "qui marque une rupture du pacte social liant les Québécoises et les Québécois et leur gouvernement".
Elle a invité les délégué-es à se mobiliser et à se doter d'un plan d'action de longue portée. "Jamais nous n'accepterons de voir ainsi renier et mettre à mal les choix de société les plus chers à la population en matière de services publics, de capacité d'agir de l'État et de progressivité de notre système fiscal. Une longue lutte s'annonce et nous travaillerons d'arrache-pied à informer, à mobiliser et à développer les alliances les plus larges et solides possible pour contrer cette nouvelle tentative de démolition."
La présidente de la CSN croit qu'en refusant de revoir la progressivité du système fiscal, c'est la majorité des contribuables qui risque de crouler sous des mesures hautement régressives. Elle blâme aussi les compressions catastrophiques qui auront notamment pour conséquence de diminuer les services à la population et de réduire les personnels des secteurs de la santé et des services sociaux, "alors qu'on fait de plus en plus appel aux personnels des agences privées, aux sous-traitants et aux PPP qui coûtent les yeux de la tête".
Plus tu es malade, plus tu paies
Claudette Carbonneau a aussi dénoncé la mise en place d'un système de santé à deux vitesses, la taxe sur la santé et l'introduction d'un ticket modérateur. "Ce type de mesures frappe de plein fouet les femmes enceintes, les cancéreux, les malades chroniques, etc. La logique de l'utilisateur-payeur est odieuse quand on l'applique à la santé, parce qu'elle fait en sorte que plus tu es malade, plus tu paies.
"En choisissant de s'acharner à réduire la dette sous le fallacieux prétexte de laisser une comptabilité en ordre à nos enfants tout en charcutant les programmes sociaux et les services publics, c'est un bien pire héritage que nous léguons aux générations futures. L'équité intergénérationnelle commande, au contraire, de laisser à celles et à ceux qui nous suivent des systèmes de santé, d'éducation et de sécurité sociale qui se tiennent et un État qui peut encore agir pour le bien commun."
Renseignements: Benoit Aubry, Service des communications de la CSN, (514) 704-3297 (cellulaire)
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