Conseil confédéral de la CSN : Combattre la droite pour une société plus
solidaire
QUÉBEC, le 1er déc. /CNW Telbec/ - Devant quelque 250 délégué-es réunis en conseil confédéral, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a commenté la crise politique qui secoue actuellement le Québec. « Il ne fait aucun doute qu'un mal profond ronge le Québec et que Jean Charest attise la grogne en refusant une enquête publique sur l'octroi des contrats publics et le financement des partis politiques. En se cantonnant dans une attitude essentiellement partisane, il provoque une grave crise de confiance à l'égard des institutions et de l'État. Ce faisant, il permet aux forces de droite de trouver de nouvelles assises pour réclamer moins d'État, moins de syndicats, plus d'individualisme et de chacun pour soi », a indiqué la leader syndicale.
« Dans ce contexte, estime Claudette Carbonneau, le Réseau Liberté Québec ne fait que reprendre les vieux mantras répétés par les Reagan, Thatcher et Bush qui nous ont conduits tout droit à la crise et à la montée des inégalités. Il multiplie les "illusions tranquilles", mais la liberté dont il parle est celle des personnes riches et en santé. Rapidement, les mille et un choix que revendique le Réseau liberté apparaissent comme des mirages pour la classe moyenne et les plus démunis quand ils mesurent ce que signifie l'idée d'assumer chacun pour soi les coûts de la santé, de l'éducation. »
Pour elle, le camp progressiste doit forcer le débat, démystifier les intérêts particuliers que cette droite fait miroiter et poser la question du bien commun, de l'intérêt général et de la vision économique qui doit animer le Québec.
L'Alliance sociale
C'est ainsi que la CSN a participé au regroupement des forces progressistes à travers l'Alliance sociale pour favoriser une meilleure force de frappe en vue d'infléchir les orientations du prochain budget. La présidente de la CSN a annoncé que des discussions se poursuivent actuellement avec la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics en vue d'une jonction possible pour une grande manifestation avant le budget. Des activités d'interpellation des politiciens de tous les partis confondus et de tout le Québec auront lieu de concert dans les régions, la semaine du 13 décembre. Demain midi, une manifestation de l'Alliance sociale est prévue devant l'Assemblée nationale.
Revendications budgétaires
Alors que les budgets sont en préparation tant à Ottawa qu'à Québec, la présidente de la CSN a réclamé une décélération de la cadence de retour à l'équilibre budgétaire. « Nous déplorons notamment que le gouvernement du Québec garde le cap vers un retour à l'équilibre budgétaire pour le printemps 2013, alors que la reprise économique demeure fragile et que personne, ni au Canada, ni ailleurs dans les pays confrontés à des déficits, ne s'est donné un calendrier aussi contraignant. »
La présidente de la CSN se dit par ailleurs consternée de constater que le gouvernement Charest maintient le cap quant à la construction du CHUM en PPP. « Il est indécent que le gouvernement ne daigne même pas faire connaître le comité d'experts et les critères sur lesquels il s'appuie. »
La CSN réclame notamment la fin des compressions tous azimuts, le retrait de la contribution santé, un grand débat sur le financement de l'éducation postsecondaire - ce qui ne sera manifestement pas le cas lors de la rencontre des partenaires de l'éducation, le 6 décembre prochain - et la mise en place de véritables politiques agroalimentaire et industrielle. Ces politiques doivent favoriser la recherche, le développement, l'innovation, la gestion participative et la formation des travailleurs. « Nous devons conduire une véritable révolution industrielle postpétrolière en profitant des opportunités que recèlent les crises économique, énergétique et climatique actuelles. Tous les paliers de gouvernement doivent intervenir. Et que fait Ottawa ? Du lobbying international pour mieux vendre les sables bitumineux ! », a dénoncé la dirigeante syndicale.
Du côté fédéral
La CSN demande la prolongation du programme d'infrastructures, puisque les négociations entre Ottawa et Québec ont traîné en longueur, ce qui désavantage les municipalités du Québec qui pourraient perdre 200 millions de dollars.
Elle réclame aussi la fin des baisses d'impôt aux entreprises. « Au total, ce sont 10 milliards de moins sur les trois prochaines années dans les coffres de l'État. M. Flaherty, qui prône la frugalité, offre aux entreprises un taux d'imposition 10 % plus bas qu'aux États-Unis, le deuxième plus bas de tous les pays du G7. C'est totalement absurde », de tonner Claudette Carbonneau.
Manifestation - boycottage Journal de Montréal
La présidente de la CSN a terminé son discours en invitant le plus grand nombre de personnes possibles à venir manifester à Montréal, le 4 décembre prochain, en appui aux 253 lock-outés du Journal de Montréal. Rappelons que la centrale est en campagne depuis plusieurs mois pour une modernisation des dispositions anti-briseurs de grève. « La ministre du Travail doit cesser de se défiler et choisir son camp. Elle ne peut prétendre vouloir un règlement sans prendre ses responsabilités à l'égard du total déséquilibre du rapport de force », soutient Claudette Carbonneau. La CSN sera présente devant la commission parlementaire de l'économie et du travail qui entendra les pétitionnaires réclamant une modification des dispositions anti-briseurs de grève du Code du travail.
Renseignements:
Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN, cellulaire : 514 894-1326
Source : CSN
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