Conséquence prévisible de la réduction des services psychologiques à l'hôpital Saint-Mary - Des patients à haut risque suicidaire n'ont plus accès à la psychothérapie
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Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)26 juin, 2015, 10:17 ET
MONTRÉAL, le 26 juin 2015 /CNW Telbec/ - Alors que l'Institut national de l'excellence en santé et en services sociaux (INESSS) conclut une étude commandée par le gouvernement libéral en recommandant un accès équitable pour tous à des services publics de psychothérapie, des patients en détresse du Centre hospitalier de Saint-Mary sont laissés à eux-mêmes en raison des compressions exigées par ce même gouvernement.
L'abolition en mai dernier d'un poste de psychologue dans cet établissement montréalais n'a pas tardé à avoir de graves répercussions, à commencer par une augmentation importante des listes d'attente en psychothérapie. « Les gens référés par un psychiatre que l'on voyait à l'intérieur d'un mois attendent désormais un minimum de neuf mois avant d'être évalués… Et c'est sans parler des délais pour obtenir un suivi », rapporte avec consternation Josée Asselin, responsable politique de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) dans cet établissement.
De plus, la diminution du tiers des ressources professionnelles de l'équipe fait en sorte que le service de crise censé établir rapidement un contact avec les personnes activement suicidaires ou dangereuses pour elles-mêmes… ne prend plus de nouveaux patients. « Sans cette bouée de sauvetage que représente le lien entre le psychologue et le patient, explique la porte-parole syndicale, les personnes rendues vulnérables par la maladie mentale sont exposées à des risques de décompensation dont les conséquences peuvent être dramatiques. Non seulement viennent-elles engorger l'urgence et l'unité de psychiatrie, mais elles peuvent passer à l'acte. C'est d'ailleurs précisément pour réduire le taux de mortalité par suicide que ce programme avait été créé. »
La réduction des services psychologiques menace également la thérapie de groupe reconnue pour être particulièrement efficace pour les gens aux prises avec des troubles de la personnalité. Offert à Saint-Mary depuis 15 ans, ce programme était très populaire. À travers des séances d'entraînement en groupe guidées par des psychologues, ces personnes apprennent par exemple à mieux contrôler leurs comportements autodestructeurs. Qu'adviendra-t-il du groupe qui devait initier une série de rencontres à l'automne?
Le rapport de l'INESSS met en lumière le fait qu'il est inéquitable que les gens qui ont les moyens de se payer une psychothérapie puissent y recourir alors que ceux qui sont économiquement moins favorisés n'auront d'autre choix que la médication. « Si le gouvernement ne donne pas suite à l'avis qu'il a lui-même sollicité, on pourra en conclure qu'il fait le choix d'une santé mentale à deux vitesses pour la population du Québec », conclut Josée Asselin.
À propos de l'APTS
L'APTS est une organisation syndicale qui regroupe 32 000 dans le réseau de la santé et des services sociaux à travers le Québec. Elles occupent des postes professionnels et techniques, comme technologiste médicale, technicienne en loisirs, technologue en imagerie médicale, physiothérapeute, ergothérapeute, orthophoniste, audiologiste, psychoéducateur, thérapeute en réadaptation physique, travailleur social, psychologue et diététiste-nutritionniste.
SOURCE Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)
Chantal Mantha, conseillère en communication, Téléphone : 514.236.9287
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