Consultation de la CMM sur le projet d'oléoduc Énergie Est de TransCanada - Péril en la demeure
MONTRÉAL, le 24 sept. 2015 /CNW Telbec/ - Le projet d'oléoduc Énergie Est de TransCanada, qui fait actuellement l'objet d'une consultation publique par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), doit être rejeté. C'est la position que le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) a défendue lors de la présentation de son mémoire, hier, le 23 septembre.
Considéré comme l'un des plus grands projets de pipeline en Amérique de Nord, l'oléoduc passera par neuf régions administratives du Québec. « Le tracé de TransCanada passe à proximité de régions très urbanisées, où vivent plusieurs milliers de personnes. Il traverse aussi des bois, des milieux humides, des terres cultivées et d'importants cours d'eau », a soutenu Alain Ouimet, vice-président du CCMM-CSN, lors des audiences de la CMM. « L'oléoduc traversera au moins 256 cours d'eau, dont le fleuve Saint-Laurent et plusieurs rivières majeures : un seul déversement dans l'un de ces importants cours d'eau menacerait la santé humaine, la biodiversité et l'environnement. Nous nous inquiétons particulièrement d'un déversement dans le fleuve Saint-Laurent, une source majeure d'approvisionnement en eau potable pour une grande partie des Québécoises et des Québécois », a renchéri M. Ouimet.
Faux arguments
Le CCMM-CSN estime qu'il est faux de prétendre que le développement des énergies fossiles crée de la richesse. Une étude produite par le Centre canadien de politiques alternatives fait la démonstration que des investissements « verts » comme dans la construction et la rénovation, l'éducation et les services sociaux ou la gestion des matières résiduelles, par exemple, crée de 3 à 34 fois plus d'emplois par million de dollars investis que l'industrie des hydrocarbures.
Les questions de sécurité, de conformité et de qualité des installations pétrolières sont également au centre du débat. « Une section du pipeline, conçu il y a 60 ans, est constituée de parois minces et non adéquates à ce type d'hydrocarbures » a fait valoir le représentant du CCMM-CSN, qui a ajouté que les gaz à effet de serre (GES) produits par le projet sont estimés entre 30 et 32 millions de tonnes annuellement. « Le pétrole des sables bitumineux constitue la première source d'augmentation des émissions de GES au Canada. À l'approche de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Paris (COP21), des projets comme celui de TransCanada doivent être rayés de la carte. Sinon, à terme, c'est nous qui risquons de disparaître », a conclu le porte-parole du conseil central.
Le mémoire est également signé par le Conseil central de Lanaudière-CSN et celui des Laurentides.
Autre enjeu : les matières résiduelles
Le CCMM-CSN a aussi participé à la consultation publique de la CMM sur le projet du Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles 2015-2020. Dans un mémoire cosigné par quatre conseils centraux affiliés à la CSN (Montréal, Montérégie, Lanaudière et Laurentides), plusieurs enjeux ont été ciblés, notamment la réduction et le tri à la source, les centres de tri, la consigne et la réglementation.
La gestion des matières organiques demeure un défi de taille, car encore aujourd'hui, nos poubelles contiennent jusqu'à 40% de ces matières. L'enfouissement des matières organiques est responsable de la formation de biogaz qui peuvent être transformés en combustible énergétique. Non récupérés, les biogaz sont une source d'émission de polluants atmosphériques comme le méthane, un gaz à effet de serre 21 fois plus puissant que le CO2. Ces matières sont aussi responsables de la production de lixiviat, un liquide toxique qui peut contaminer la nappe phréatique, les eaux de surface et les écosystèmes. « La CMM doit se donner les moyens de favoriser la récupération et le recyclage des matières organiques afin d'éviter qu'elles se retrouvent dans des sites d'enfouissement », a affirmé M. Ouimet, lors de l'audience lundi soir, le 21 septembre.
Le CCMM-CSN a également insisté sur le rôle des travailleuses et des travailleurs dans les milieux de travail pour la mise sur pied de différents programmes poursuivant les objectifs des 3RV-E (réduction, réutilisation, recyclage, valorisation et enfouissement qu'il faut éviter). On a ainsi donné l'exemple des employés du Casino de Montréal qui mettent en œuvre un programme de compostage en milieu de travail.
Pour consulter les deux mémoires : http://www.ccmm-csn.qc.ca/textes-de-reflexion.
À propos du CCMM-CSN
Organisme régional affilié à la CSN, le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN regroupe près de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.
SOURCE CONSEIL CENTRAL DU MONTREAL METROPOLITAIN (CCMM-CSN)
Emmanuelle Proulx, conseillère syndicale, CCMM-CSN, 514 598-2012, [email protected], www.ccmm-csn.qc.ca, Fb : Conseil.Central.Montreal.Metropolitain.CSN
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