Consultation publique sur l'inversion du flux de l'oléoduc 9B d'Enbridge
Non aux bénéfices à l'ouest et aux risques à l'est : un moratoire s'impose!
QUÉBEC, le 2 déc. 2013 /CNW Telbec/ - La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a présenté aujourd'hui son mémoire à l'Assemblée nationale dans le cadre de la consultation publique sur l'inversion du flux de l'oléoduc 9B d'Enbridge que tient la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles. Son message est clair : que le gouvernement du Québec décide d'un moratoire complet et immédiat pour ce projet d'inversion, parce que non seulement il ne dispose pas actuellement d'études adéquates et indépendantes sur les impacts environnementaux, sociaux et économiques dudit projet, mais aussi parce qu'il n'a en mains aucune garantie financière ni expertise de la part d'Enbridge pour gérer les conséquences d'un déversement sur l'intégrité territoriale et environnementale du Québec.
« Pour nous, ce projet est inadéquat, par le caractère précipité de l'actuelle consultation, et inachevé, par le manque d'études portant spécifiquement sur l'oléoduc 9B d'Enbridge dont on veut inverser le flux. On ne peut, le plus sérieusement du monde, donner comme société québécoise son aval à un projet qui fait porter l'odieux des coûts environnementaux, sociaux et économiques à l'Est du Canada et qui octroie à l'Ouest et à Enbridge tous les bénéfices. Un moratoire s'impose donc et le gouvernement du Québec doit, à plus forte raison, se porter garant et protecteur de l'intégrité socio-économique et environnementale du territoire et des communautés du Québec », a martelé le trésorier de la CSN et responsable politique du dossier de l'environnement, monsieur Pierre Patry.
Le pipeline 9B d'Enbridge a été construit il y a près de 40 ans avec les normes de sécurité de l'époque et au moment où le pétrole brut était principalement de type conventionnel, dit « léger ». On parle aujourd'hui non seulement d'augmenter le nombre de barils par jour de 20 % mais on veut utiliser un nouveau type de pétrole brut plus « lourd » et abrasif, provenant des sables bitumineux de l'Alberta et contenant plus de soufre. L'entreprise Enbridge, faut-il le rappeler, a un bilan environnemental très peu reluisant : elle serait responsable de 804 déversements de pétrole en Amérique du Nord dans les dix dernières années.
« Le gouvernement nous demande de faire confiance à une entreprise qui affirmait que son pipeline 6B était en parfait état quelques mois seulement avant que ne survienne le drame de Kalamazoo, au Michigan », fait remarquer monsieur Patry, inquiet qu'Enbridge dans l'actuelle présentation de son projet d'inversion n'ait pas su démontrer qu'elle dispose des équipements, du personnel et de l'expertise nécessaires pour gérer ces situations efficacement et avec diligence.
Finalement, pour la CSN, c'est la filière toute entière des hydrocarbures qui mérite d'être examinée et ce, dans sa globalité. « Ce n'est pas en fractionnant le débat que la société québécoise se bâtira une vision cohérente concernant l'exploration, l'exploitation et l'utilisation de ces ressources polluantes et non-renouvelables », a conclu monsieur Patry.
À propos de la CSN
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est une organisation syndicale composée de près de 2 000 syndicats qui regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec, réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux. Les questions touchant les hydrocarbures l'interpellent, car en tant qu'acteur et partenaire social, la CSN est d'avis que l'utilisation de cette ressource doit se faire avec une empreinte écologique aussi faible que possible et une prospérité économique aussi grande que possible.
SOURCE : CSN
Philippe Leclerc, conseiller à l'information, CSN
(514) 216-9097
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