Consultation sur les enjeux énergétiques du Québec - La politique énergétique doit en premier lieu être une politique économique
MONTRÉAL, le 30 sept. 2013 /CNW Telbec/ - Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) considère que l'approvisionnement énergétique du Québec est un enjeu hautement stratégique qu'il faut placer au premier rang des priorités politiques. « La rareté des ressources sera le principal facteur qui influencera à l'avenir la stabilité de nos approvisionnements. La politique énergétique du Québec doit être assez ambitieuse pour permettre l'augmentation de la production d'énergie et assez pragmatique pour que la l'indispensable mutation de notre économie vers une économie plus verte puisse être possible », a mentionné Simon Prévost, président de MEQ.
Indépendance énergétique et diversité des sources d'approvisionnement
MEQ salue le fait que le gouvernement québécois reconnaisse la nécessité de sécuriser nos approvisionnements en visant l'indépendance énergétique du Québec. Les avantages du renforcement de la production québécoise d'énergie sont multiples et peuvent aider à répondre à des problèmes importants de développement économique. Cependant, MEQ insiste sur l'importance de concevoir cette indépendance dans une stratégie de diversification, et sans laquelle il apparaîtra impossible d'assurer notre sécurité énergétique. Le document de consultation accorde une place de choix à l'hydroélectricité qui présente effectivement un avantage énorme sur le plan environnemental. Malgré la disponibilité d'hydroélectricité, cette source ne peut cependant pas répondre à l'ensemble des besoins, tant du côté des consommateurs que du côté industriel. MEQ demande au gouvernement d'envisager sa politique énergétique avec une approche plus large et plus diversifiée en ce qui concerne la production d'énergie.
Hydrocarbures : les énergies propres ne sont pas nécessairement renouvelables
Les nombreux débats qui ont récemment animé le Québec sur différents projets de développement énergétique ont mis en évidence une forte sensibilité environnementale qui ne s'est généralement pas trouvée réduite par les divers processus de consultation et d'évaluation. Pour MEQ, les énergies fossiles ne doivent aucunement être exclues des politiques de développement durable. Elles doivent faire l'objet de développement et d'investissements technologiques qui les rendront plus propres. « Si l'exploitation des ressources pétrolières et gazières du Québec s'avère non rentable, il faudra dans tous les cas en sécuriser nos approvisionnements. Nous demandons au gouvernement de manifester une ouverture beaucoup plus grande quant à l'exploitation des énergies fossiles au Québec », a ajouté M. Prévost.
Transport électrique : pas de réduction des émissions de gaz à effet de serre sans rentabilité
MEQ salue la volonté gouvernementale d'optimiser l'avantage énergétique du Québec en envisageant le développement de la filière du transport électrique. MEQ émet par contre un certain nombre de réserves sur la portée d'une telle orientation et suggère que des analyses approfondies soient envisagées avant d'accorder au transport électrique une place aussi centrale et directive dans une politique aussi névralgique que la politique énergétique. De nombreuses questions se posent sur la compétitivité de cette industrie, de sa place par rapport aux technologies concurrentes, sur le coût économique des subventions nécessaires à sa généralisation, sur la durabilité et l'efficacité des batteries ou encore sur les investissements nécessaires aux infrastructures de recharge. « Il faut continuer à développer cette filière manufacturière. Cependant, à ce stade de développement, elle serait beaucoup mieux encadrée dans la stratégie de l'innovation ou dans une stratégie industrielle. Nous nous interrogeons également sur l'opportunité que pourrait être celle de dévier les surplus d'hydroélectricité vers le transport électrique plutôt que de les réserver aux industries québécoises de manière générale, un choix qui pourrait être plus propice à notre avenir économique », selon Simon Prévost.
Efficacité énergétique et réduction des GES : les entreprises font leurs devoirs
Le document de consultation avance une série d'énoncés laissant supposer de nouvelles obligations sur les entreprises en matière d'efficacité énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Par ailleurs, le document de consultation envisage une nouvelle cible de réduction des émissions de GES à 25 % d'ici à 2020, et ce, alors que les entreprises ont établi leur plan d'investissement sur la base d'une cible de 20 %. MEQ s'oppose globalement à toute nouvelle approche obligataire et demande au gouvernement de renoncer à l'augmentation de la cible de 25 % qui est irréaliste, d'un point de vue économique comme d'un point de vue technique.
Recommandations de MEQ à la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec
- Le gouvernement doit envisager l'indépendance énergétique du Québec dans la perspective d'une diversification de sa production énergétique, en particulier en manifestant une volonté politique de laisser évoluer le développement des filières pétrolières et gazières avec les précautions réglementaires qui permettront l'intégration des meilleures pratiques environnementales et sociales.
- Le gouvernement québécois doit prévoir dans sa politique énergétique les leviers qui encourageront les technologies vertes pour toutes les sources d'énergie, y compris les énergies fossiles afin de les caractériser progressivement parmi les énergies propres.
- Le gouvernement doit envisager le cadre réglementaire environnemental en permettant un arbitrage qui reste pleinement attentif à la création de richesse afin d'éviter ainsi une réduction trop systématique des principes de développement durable à une préférence pour le non-développement.
- Dans l'objectif de sécuriser ses sources d'approvisionnement, le gouvernement devrait envisager une meilleure coordination de sa politique provinciale avec le reste du Canada afin de notamment profiter de l'avantage pétrolier de l'Ouest canadien.
- Dans un contexte de surplus d'hydro-électricité, le gouvernement du Québec devrait privilégier l'allocation de ces surplus au secteur industriel afin de mieux positionner sa politique énergétique comme levier de croissance économique.
- Le développement de la filière de transport électrique doit être appuyé par des études économiques rendues publiques avant d'être placé au centre la politique énergétique du Québec. Le gouvernement du Québec peut également envisager le cadre gouvernemental de cette industrie dans l'espace de sa stratégie d'innovation.
- Le gouvernement du Québec doit préciser les mesures envisagées dans les objectifs d'augmenter les efforts d'efficacité énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
- Le gouvernement du Québec doit renoncer à l'augmentation de la cible de réduction des émissions de gaz à effets de serre à 25 %. L'atteinte de cette cible d'ici à 2020 est de manière évidente irréaliste étant donné les avancées considérables qui sont déjà acquises par l'industrie québécoise.
- Le gouvernement du Québec doit envisager une réflexion sur les tarifs industriels d'hydro-électricité dans la perspective de favoriser la prospérité nécessaire à la migration de l'économie du Québec vers une économie plus verte.
Positionnement de MEQ dans le cadre des consultations sur les enjeux énergétiques du Québec : La politique énergétique doit en premier lieu être une politique économique
À propos de MEQ
meq.ca
Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) est une association dont la mission est d'améliorer l'environnement d'affaires et d'aider les entreprises manufacturières et exportatrices à être plus compétitives sur les marchés locaux et internationaux grâce à son leadership, son expertise, son réseau et la force de ses membres. Les cinq piliers de son action sont : représentation politique, information stratégique, occasions d'affaires, meilleures pratiques et réseautage. MEQ est une division de Manufacturiers et exportateurs du Canada (MEC), la plus importante association commerciale et industrielle au pays fondée en 1871.
SOURCE : Manufacturiers et exportateurs du Québec
Kareen Pate, Conseillère, affaires publiques
Manufacturiers et exportateurs du Québec
514-866-7774, poste 2125 / cell : 514-806-4621/ [email protected]
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