Consultations prébudgétaires du gouvernement du Québec - Faire le choix d'une relance économique prospère et durable
MONTRÉAL, le 5 févr. 2021 /CNW Telbec/ - Le CPQ a participé ce matin aux consultations du ministre des Finances dans le cadre de la préparation du prochain budget du gouvernement. Dans le mémoire qu'il a présenté, il propose toute une série de gestes qui permettront d'atténuer les incertitudes et les fragilités économiques, et qui renforceront la compétitivité, l'innovation, la productivité, le capital humain, l'investissement privé et la vitalité des économies régionales et locales.
Pour consulter le mémoire du CPQ
Une année entière sera bientôt écoulée depuis le début de la pandémie, avec ses restrictions inédites sur nos activités et sur l'économie mondiale. Maintenant que des vaccins circulent et que le nombre de cas est en baisse, on peut envisager une réouverture graduelle de notre économie.
« Si les gouvernements canadiens et québécois ont mis en place des mesures qui ont permis d'éviter un effondrement socio-économique, la reprise dans un contexte d'incertitude ne sera pas simple. Il faut miser sur des mesures qui amélioreront les conditions d'affaires et d'investissement des entreprises. Le CPQ place au premier rang des priorités le développement du capital humain, tant actuel que futur, et le rattrapage en matière d'intégration technologique et de virage numérique », a expliqué Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.
Une relance fragile, mais pleine d'opportunités
Parmi les mesures proposées pour donner aux entreprises le temps de s'ajuster à leur nouvelle réalité économique et commerciale, il est proposé de maintenir les aides directes sur les frais fixes et de soutenir l'intégration du numérique dans leurs activités. Afin d'assurer une équité fiscale pour les commerçants québécois, le CPQ est d'avis qu'il faut collecter la TVQ sur toutes les ventes en ligne. Pour la restauration, durement touchée, il est proposé d'éliminer les taxes de vente pour toute l'année 2021.
Pour encourager la reprise des investissements, notamment dans les secteurs stratégiques, il est proposé de rendre tous les actifs amortissables à 100%. On suggère également l'idée d'établir une forme de régime d'épargne-actions, propre à dynamiser l'écosystème boursier pour les entreprises québécoises. Le CPQ insiste sur l'importance de ne pas alourdir le fardeau des entreprises, qu'il soit de nature fiscale ou réglementaire.
Une série de mesures est proposée pour faire de la lutte aux changements climatiques un axe économique favorable à l'investissement, à la compétitivité des entreprises et à la croissance des PME. Par le biais du Plan pour une économie verte (PEV) du gouvernement, il est possible de stimuler encore davantage les investissements qui réduisent l'empreinte carbone. Le CPQ souhaite aussi que le gouvernement renforce son soutien financier dans le secteur des transports collectifs, en particulier ceux qui relient les régions, et qu'il soutienne l'extension du Réseau express métropolitain (REM) dans la couronne autour de Montréal. À cet effet, les enjeux qui touchent les gares de l'Aéroport Pierre-E. Trudeau et de la gare de train à Dorval doivent être rapidement réglés afin d'assurer une véritable connexion intermodale.
Le CPQ est fermement convaincu que la formation et l'amélioration des compétences des travailleurs est fondamentale dans le contexte actuel, alors que le monde du travail est en pleine transformation. C'est pourquoi il est proposé d'accroître les possibilités de formation en littératie, en numératie et en compétences numériques tant en entreprise que pour les personnes sans emploi. Pour combler les pénuries de main-d'œuvre qui perdurent, le Québec doit encourager le maintien ou le retour au travail des travailleurs d'expérience et miser davantage sur l'immigration économique permanente et temporaire.
La pandémie a renforcé comme jamais le besoin pour les entreprises d'investir en innovation et en intégration technologiques. L'automatisation, la robotisation et l'extension du numérique sont quelques exemples de gestes qui nécessiteront des incitatifs fiscaux. Le gouvernement doit davantage envisager des partenariats publics-privés mobilisateurs en R-D, notamment dans des secteurs innovants tels que l'aérospatial, et soutenir la relation entre les industries et le secteur de l'enseignement et de la recherche.
L'État doit aussi innover, tant dans son fonctionnement qu'au sein de ses missions. Le CPQ est d'avis que le gouvernement doit donner un coup de barre à la numérisation des services publics. Dans ses missions essentielles que sont la santé et l'éducation, le gouvernement doit optimiser l'apport de tous les acteurs publics, privés et sociaux, et favoriser les nouvelles technologies telles que la télémédecine. Il doit de plus renforcer les budgets publics dans le maintien à domicile et encourager le développement de logements de qualité accessibles pour les aîné.es. Dans les contrats publics qu'il accorde, il doit miser sur des modes d'octroi basé sur la qualité, la performance environnementale et la durabilité des ouvrages. Il doit également orienter ses approvisionnements vers l'achat local, et en particulier toute la chaîne d'approvisionnement biomédicale.
Une mobilisation des grandes organisations économiques
Par ailleurs, d'un geste commun avec trois autres organisations économiques, le CPQ a présenté 4 recommandations prioritaires communes pour faire face à la crise et stimuler la relance. Ainsi, avec la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), les Manufacturiers exportateurs du Québec (MEQ) et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante - Québec (FCEI), il a été proposé :
- D'offrir aux entreprises les capacités de rehausser les compétences des travailleurs notamment pour soutenir le virage numérique accentué par la pandémie;
- De voir à ce que les mesures du Plan pour une économie verte 2030 soient plus efficaces et accessibles; et renforcer les efforts en termes d'efficacité énergétique notamment dans le domaine du bâtiment (enveloppe thermique des édifices et mesures de soutien pour la rénovation écoénergétique, parc locatif compris);
- De stimuler l'innovation et améliorer la compétitivité des entreprises en bonifiant les crédits d'impôt à la R&D;
- Et d'assurer la compétitivité de l'environnement d'affaires en évitant d'alourdir le fardeau fiscal des entreprises - ce qui inclut l'abolition du critère excluant l'accès à la déduction pour petite entreprise (DPE) pour les secteurs des services et de la construction - et en soutenant davantage celles touchées par la pandémie, aussi longtemps que la crise perdure.
Le CPQ réitère finalement son appui au Fonds des générations, mais quant au délai pour le retour à l'équilibre budgétaire, comme prévu par la loi sur l'équilibre budgétaire, il est d'avis que le contexte actuel unique justifie qu'il soit repoussé.
« Le Québec peut se placer sur la voie d'une croissance solide, inclusive et durable, si l'État et les acteurs socio-économiques restent centrés et mobilisés sur les fondamentaux de l'entrepreneuriat, de l'innovation, de l'éducation et de la formation. Ce budget est l'occasion de soutenir la prospérité de nos entreprises, renforcer leur compétitivité, et de leur permettre d'aller conquérir de nouveaux marchés, tout en gardant un œil attentif sur la viabilité des finances publiques », a conclu Karl Blackburn.
À propos du CPQ :
Créé en 1969, le CPQ est une confédération de près de 100 associations sectorielles et de plusieurs membres corporatifs (entreprises, institutions et autres employeurs). Il représente ainsi les intérêts de plus de 70 000 employeurs, de toutes tailles et de toutes les régions, issus des secteurs privé et parapublic. www.cpq.qc.ca
SOURCE Conseil du patronat du Québec
Source : Arnaud Champalbert, Directeur - Affaires publiques et gouvernementales, Conseil du patronat du Québec, [email protected], Cell. : 438 886-9804
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