Consultations sur les soins de fin de vie - « Le pharmacien a une responsabilité professionnelle lorsqu'il remet un médicament. Le projet de loi n° 52 doit en tenir compte. »
QUÉBEC, le 17 sept. 2013 /CNW Telbec/ - C'est aujourd'hui que l'Ordre des pharmaciens du Québec a présenté ses commentaires concernant le projet de loi n° 52 sur les soins de fin de vie, dans le cadre de la Commission portant sur la question. D'entrée de jeu, les représentants de l'Ordre ont salué la volonté de gouvernement d'offrir aux personnes en fin de vie un accès légitime et légal à l'aide médicale à mourir et ont précisé être en faveur du projet de loi.
« L'Ordre est d'accord sur le principe du projet de loi n° 52. Toutefois, nous désirons attirer l'attention des parlementaires sur les trois points suivants : l'importance de la dimension des soins et services thérapeutiques et de la responsabilité professionnelle des pharmaciens qui seront impliqués dans les soins de fin de vie, le délicat équilibre devant être respecté entre les droits individuels et collectifs ; une responsabilité collective, et l'importance que la Commission sur les soins de fin de vie relève de l'Assemblée nationale » a souligné Diane Lamarre, présidente de l'Ordre, lors de son intervention en commission.
Rôle et responsabilités du pharmacien
On oublie trop souvent que le pharmacien a une responsabilité professionnelle de surveillance lorsqu'il remet un médicament ou donne une information sur la thérapie médicamenteuse. La jurisprudence fait état de pharmaciens ayant été sanctionnés pour avoir remis des médicaments ayant causé des préjudices, même lorsque la teneur intégrale de l'ordonnance du médecin avait été scrupuleusement respectée. Dans un tel contexte et considérant que ce sera le pharmacien qui préparera et remettra les médicaments à administrer en fin de vie, l'Ordre a tenu à souligner l'importance que le consentement écrit du patient lui soit transmis. « Le pharmacien doit savoir dans quel contexte clinique il s'acquitte de ses responsabilités professionnelles » a mentionné Diane Lamarre. De plus, l'Ordre considère essentiel que le pharmacien puisse faire valoir son objection de conscience. « À l'instar du Collège des médecins du Québec, nous considérons que nous ne pouvons pas contraindre, sur un plan déontologique, un pharmacien à servir des médicaments dans un contexte de fin de vie. Il est important que le projet tienne compte de cet aspect » a-t-elle poursuivi.
L'équilibre entre droits individuels et collectifs
« L'obtention du consentement du patient désirant se prévaloir de son droit de mettre fin à ses jours nous met face à des enjeux éthiques d'une nature peu commune » a évoqué Diane Lamarre. Considérant l'obligation morale de notre société de protéger les plus vulnérables, l'Ordre recommande que, pour l'aide médicale à mourir, le médecin traitant du patient obtienne en plus de l'avis d'un autre médecin, tel que prévu, l'avis d'une équipe interdisciplinaire composée minimalement d'un médecin reconnu pour son expertise en soins de fin de vie, d'une infirmière ou d'un travailleur social en relation avec le patient, d'un psychologue et d'un pharmacien, avant d'accéder à la demande. « La thérapie médicamenteuse de fin de vie se complexifie. Elle dépasse le simple besoin d'opioïdes. L'ajustement individualisé par des équipes d'expérience tout comme le soutien social, peuvent faire une différence dans l'expérience de fin de vie du patient et de ses proches » a poursuivi la présidente de l'Ordre.
L'importance d'assurer l'indépendance de la Commission sur les soins de fin de vie
L'Ordre est satisfait de la création de la Commission sur les soins de fin de vie. Le projet de loi n° 52 prévoit que les membres de cette commission soient nommés par le gouvernement. Considérant l'importance de la commission et des enjeux éthiques liés, l'Ordre est d'avis que les membres devraient être nommés par l'Assemblée nationale et que leur rapport devrait également être transmis à l'Assemblée nationale.
Le mémoire de l'Ordre est disponible sur son site Web.
L'Ordre des pharmaciens du Québec
L'Ordre des pharmaciens du Québec a pour mission de veiller à la protection du public en assurant la qualité des soins et des services pharmaceutiques offerts à la population et en faisant la promotion de l'usage approprié des médicaments au sein de la société. Il regroupe 8400 pharmaciens. Près de 6000 d'entre eux exercent à titre de salarié ou de propriétaire dans 1800 pharmacies privées et 1500 pratiquent au sein des établissements publics de santé du Québec. Près de 1000 pharmaciens œuvrent notamment à titre d'enseignant ou pour des organismes publics, associatifs ou communautaires.
SOURCE : ORDRE DES PHARMACIENS DU QUEBEC
Julie Villeneuve, chef du Service des communications
Ordre des pharmaciens du Québec
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