GUELPH, ON, le 27 oct. 2014 /CNW/ - Une nouvelle étude montre que les contenants de plastique réutilisables (CPR) qui servent à acheminer les fruits et légumes d'un océan à l'autre ne sont pas nettoyés adéquatement et présentent des traces d'E coli.
Menée par Keith Warriner, chercheur et professeur du programme de sécurité alimentaire et d'assurance qualité de l'Université de Guelph, l'étude indique pour la deuxième année consécutive que les normes régissant le nettoyage des CPR sont inadéquates : « Nous avons constaté un état sanitaire alarmant, qui pose des risques potentiels significatifs de contamination alimentaire ».
L'étude se fonde sur les normes en vigueur au Royaume-Uni, vu l'absence de telles normes au Canada. En fait, 43 % des CPR échouent aux tests de salubrité. Les taux d'adénosine triphosphate (ATP) sont anormalement élevés. Plus précisément, une présence accrue d'indicateurs fécaux a été détectée par rapport aux résultats de 2013. Les taux dans la province de Québec sont spécialement alarmants. Keith Warriner, qui avait aussi dirigé l'étude de 2013, s'est dit inquiet : « Les indicateurs révèlent la présence d'E coli et d'agents pathogènes entériques, y compris des virus, des protozoaires et des bactéries. »
Au Canada, depuis quelque temps, des commerces de détail se sont mis à exiger des agriculteurs qu'ils acheminent les fruits et légumes dans des CPR. Ce sont les fermes qui assument les frais de location et d'entretien. Après la livraison des aliments, les contenants doivent retourner aux États-Unis pour être nettoyés.
La première étude de 2013 constituait une réponse aux préoccupations des producteurs maraîchers, obligés d'utiliser les CPR, plutôt que les emballages de carton ondulé habituellement utilisés. La seconde étude, aussi commandée par le secteur maraîcher, devait mesurer les améliorations survenues depuis.
L'étude de 2014 présente un échantillon aléatoire de 160 contenants, contrairement aux 15 contenants testés l'an dernier. Les photos montrent clairement des souillures. Par ailleurs, environ 30 % des contenants observés portaient encore de vieilles étiquettes. Cette situation met en cause les stations de nettoyage étasuniennes.
Il est intéressant de noter qu'un redressement des normes de nettoyage des CPR a été annoncé récemment par les fabricants de CPR, qui ont établi des microstandards à utiliser comme indicateurs sanitaires. Vu l'état des contenants, Keith Warriner se demande même « si les CPR se rendent vraiment aux stations de nettoyage ». Il faut rappeler qu'il n'existe pas de telles installations au Canada.
John Kelly, le vice-président exécutif de l'Association des fruiticulteurs et des maraîchers de l'Ontario, souhaite que les produits alimentaires soient « acheminés sans risque, peu importe s'il s'agit de carton ondulé ou de plastique ».
Quant à Mike Harwood, président du conseil d'administration de la World Containerboard Organization, il affirme que le secteur du carton ondulé et du carton-caisse fait tout ce qui est en son pouvoir pour offrir les emballages les plus sûrs qui soient. Il vante les mérites des emballages de carton ondulé, qui sont personnalisables, esthétiques et prêts à vendre. Selon lui, le secteur ne fait aucun compromis sur la sécurité alimentaire, le coût-efficacité et la durabilité.
À propos de l'étude
Le professeur Keith Warriner s'est donné pour mandat d'évaluer la conformité aux normes microbiologiques des CPR utilisés par les stations d'emballage de produits frais. Pendant dix semaines, l'équipe s'est rendue dans des installations du Québec et de l'Ontario. À chaque visite, un échantillon aléatoire de dix CPR était observé.
Grâce aux tests d'adénosine triphosphate (ATP) et aux analyses microbiologiques, on a déterminé l'état sanitaire des CPR. La mesure des ATP a permis d'estimer la présence de cellules viables sur les surfaces des CPR. La grille d'analyse reprenait les normes de salubrité de l'industrie agroalimentaire pour les surfaces en contact avec les aliments. Selon ces normes, une marge de 20 % d'échec aux tests de salubrité est jugée acceptable. Les contenants étaient échantillonnés à leur arrivée à la ferme. Ils étaient donc exempts de tout contaminant de la station d'emballage.
SOURCE : Smithcom
Audrey Leduc, Smithcom, Téléphone : 647 633-8705, Courriel : [email protected]
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