Contre vents et marées, La Tuque garde le cap - Le projet Manouane Sipi est mort pour le gouvernement
LA TUQUE, QC, le 3 avril 2013 /CNW Telbec/ - Comme tous les autres promoteurs des projets de mini-centrales hydroélectriques au Québec, Ville de La Tuque a reçu la semaine dernière une lettre du ministère des Ressources naturelles qui confirme la fin du projet Manouane Sipi. Le ministère donne 90 jours à Ville de La Tuque et au Conseil des Atikamekw de Wemotaci pour déposer les preuves écrites des frais à rembourser dans ce projet.
Pendant que les demandes de rencontres de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) avec le gouvernement au nom de toutes les municipalités touchées par la fin du programme des mini-centrales hydroélectriques sont toujours lettres mortes, l'espoir de pouvoir renverser la décision gouvernementale commence à s'amenuiser.
« Nous y croyons toujours et nous y croirons jusqu'au bout. J'ai discuté du dossier avec l'ensemble du conseil municipal la semaine dernière. Nous sommes tous d'accord sur ceci : dans les meilleurs intérêts du Haut-Saint-Maurice, il nous faut le projet Manouane Sipi et si le gouvernement ne veut pas reconnaître son erreur, il nous faut minimalement des engagements financiers de 106 millions $ pour compenser. Nous avons des projets et des idées à leur soumettre, mais même si nous en venons à un terrain d'entente, nous serons toujours convaincus que nous avons été victime d'une grande injustice dans cette histoire et qu'aucun compromis ne sera aussi payant pour notre région que si le gouvernement nous donne le feu vert pour réaliser Manouane Sipi », a précisé le maire de La Tuque, M. Normand Beaudoin, lors d'une conférence de presse cet après-midi.
Le maire de La Tuque ne regrette pas sa croisade pour défendre Manouane Sipi qui était selon lui tout à fait justifiée. D'ailleurs, Ville de La Tuque a reçu de nombreux appuis dans cette bataille. M. Beaudoin continue de croire que le projet a été rejeté uniquement par idéologie et qu'il n'y a aucune logique derrière cette décision, ce qui la rend encore plus difficile à accepter. Même s'il est déçu de l'attitude du gouvernement qui persiste et signe, M. Beaudoin est ouvert à une discussion avec les ministres concernés pour trouver des solutions. Le maire a l'appui du conseil municipal pour aller chercher le meilleur possible pour sa communauté.
«Le ministre Blanchet a dit qu'il allait nous aider. Nous sommes sceptiques, car nous avons vécu bien des déceptions, mais nous allons quand même travailler avec lui dans un esprit positif pour trouver des solutions. Des projets nous en avons plusieurs à lui présenter, reste à espérer que c'est vrai que le gouvernement a la volonté de nous aider », a ajouté M. Normand Beaudoin.
Le maire de La Tuque s'est dit aussi déçu de la décision du ministère des Ressources naturelles de rembourser seulement certaines dépenses et d'imposer des contraintes au remboursement. Ce ne sont donc pas toutes les dépenses du projet Manouane Sipi qui seront remboursées, contrairement à ce qui avait été dit par la ministre Martine Ouellet lors de l'annonce de la fin du programme.
« Nous allons voir dans les prochaines semaines jusqu'où le gouvernement est prêt à aller. Je vais aussi continuer de discuter avec nos partenaires atikamekw de Wemotaci pour voir avec eux comment ils voient la suite des choses de leur côté. Nous comptions beaucoup sur les revenus générés par la mini-centrale pour réaliser plusieurs projets dans nos communautés respectives. Maintenant que ce levier économique exceptionnel nous a été enlevé, nous allons déposer nos projets à la table du gouvernement puisque nous n'avons pas le choix. Par contre, même si nous sommes ouverts à discuter des autres options, nous allons continuer de dire que la meilleure solution est de changer d'idée et de nous donner le OK pour réaliser Manouane Sipi. C'est ça la solution la plus rentable pour le Haut-Saint-Maurice », a ajouté M. Beaudoin.
Parmi les pistes de solution lancées par le ministre Yves-François Blanchet dans les médias la semaine dernière, il a été question de nouvelle foresterie. Le maire de La Tuque a rappelé que La Tuque est depuis longtemps un modèle de nouvelle foresterie. La preuve : l'initiative TRIADE fait école partout dans le monde. Or, ce projet est mis en péril puisqu'il ne trouve pas sa place au sein du nouveau régime forestier. M. Beaudoin a aussi souligné que le volet II du programme de mise en valeur des ressources du milieu forestier, qui est le seul retour dont les communautés locales bénéficient pour l'exploitation des ressources naturelles sur leur territoire, n'a toujours pas reçu son financement gouvernemental pour 2013, alors qu'il s'agit d'un programme très important pour l'économie touristique du Haut-Saint-Maurice. C'est la raison pour laquelle Ville de La Tuque n'a pas encore lancé les appels de projets cette année pour l'entretien des chemins, des sentiers et des infrastructures qui sont essentiels à la motoneige, au quad et aux zecs. Donc, en plus de négocier le financement de ses nouveaux projets, La Tuque doit défendre ses acquis.
« Je suis ouvert à discuter avec le gouvernement et je suis d'accord avec le ministre Blanchet sur le fait qu'il faut se parler. Je vais continuer de défendre le dossier et aller chercher le maximum pour notre région. C'est le mandat que j'ai reçu du conseil municipal et de nos partenaires de Wemotaci. Je n'ai pas l'intention de baisser les bras. J'ai compris à travers cette expérience qu'ils ne connaissent pas bien les enjeux des régions ressources. Alors, je pense que nous pouvons profiter de leur ouverture à nous écouter pour faire avancer aussi la cause des régions ressources pour éviter que l'histoire se répète. Reste à espérer que ce ne sera pas un dialogue de sourds » a conclu le maire de La Tuque.
SOURCE : Ville de La Tuque
Hélène Langlais, directrice des communications
Ville de La Tuque
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