Coordination verticale dans les secteurs québécois du porc et des légumes de transformation : statut, motivations et enjeux
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Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO)18 févr, 2015, 08:00 ET
MONTRÉAL, le 18 févr. 2015 /CNW Telbec/ - Dans la littérature récente consacrée à l'évolution du secteur agricole, la coordination verticale suscite un grand intérêt, non pas parce que son existence vient d'être mise à jour, mais parce qu'elle tend à devenir de plus en plus « coordonnée ». La coordination par le marché au comptant est délaissée au profit d'une coordination plus étroite, c'est-à-dire une coordination qui se fait au moyen de contrats, d'alliances, de partenariats et d'intégration verticale. Le Québec n'échappe évidemment pas à ces dynamiques. Certains secteurs agricoles semblent d'ailleurs particulièrement concernés par les phénomènes de contractualisation et d'intégration verticale, notamment les secteurs du porc et des légumes de transformation. Qui plus est, ces secteurs montrent une grande diversité de modes de coordination, particulièrement de types de contrat, et leur expérience par rapport à ces phénomènes est très différente.
Le principal objectif de cette recherche est donc d'améliorer notre compréhension des phénomènes de contractualisation et d'intégration verticale en rassemblant des connaissances théoriques et empiriques qui nous permettent d'identifier les enjeux qui découlent d'une coordination plus étroite dans ces deux secteurs. Pour ce faire, nous avons dans un premier temps opéré une vaste revue de littérature sur la coordination verticale de ces secteurs aux États-Unis, au Canada et en Europe. Nous avons ensuite procédé à des entretiens avec des experts et des acteurs des secteurs visés, ainsi qu'à une enquête téléphonique auprès de producteurs. Au total, une quinzaine d'intervenants ont été rencontrés dans les deux secteurs et plus d'une quarantaine de producteurs ont été interrogés. La dernière phase de la recherche a consisté en une analyse globale et une réflexion sur les enjeux que posent la contractualisation et l'intégration dans ces secteurs au Québec. Cette réflexion s'articule notamment sur l'efficacité de la coordination verticale dans chacun des deux secteurs, en tenant compte des caractéristiques qui leur sont spécifiques, dans une perspective d'amélioration de la compétitivité des filières.
Les principaux constats de notre étude sont que l'intégration et la contractualisation ont un impact différent selon que la production sous intégration ou contrat constitue l'activité agricole principale du producteur ou une production secondaire. De la même façon, les conséquences de la contractualisation et de l'intégration seront différentes si la production contractualisée peut être facilement remplacée par une autre production ou pas.
Dans le secteur des légumes de transformation, la présence d'options alternatives de production, comme l'utilisation des terres pour la grande culture, réduit grandement la dépendance du producteur face à son contractant. Dans le secteur porcin, et les productions animales en général, la conversion des actifs vers d'autres productions est plus coûteuse, ce qui rend le producteur beaucoup plus dépendant de sa relation avec son contractant, entrainant des enjeux très différents. De fait, des acteurs de la filière porcine, surtout du côté du maillon de la production, s'interrogent sur l'équité de certains contrats et le manque général de transparence dans les pratiques contractuelles. De répondre à cette préoccupation représente une option à envisager, que la question de l'équité perçue soit réelle ou pas, afin de réussir à maintenir un climat favorable au développement de mécanismes de coordination verticale efficaceselle soit fondée ou pas, es de ces acteurs rencontrés ont manifesté une relative satisfaction quant aux relations contractuelles.
Par ailleurs, la question de l'avenir de la production porcine indépendante n'est pas une question de choix d'un mode de coordination ou l'autre, il s'agirait davantage d'une question de contrôle sanitaire dans les élevages et de fragilité financière des entreprises à la suite de plusieurs années de crises sanitaires et de marché. L'avenir de la production porcine indépendante ne pourra être garanti que si des processus de coordination verticale efficaces s'y développent afin de permettre de contrôler ou à tout le moins de réduire la prévalence de risques sanitaires.
En conclusion, notre analyse ne conduit pas à envisager des options de grands bouleversements de la coordination verticale des deux filières analysées. Les acteurs de ces deux filières sont déjà bien au fait des contraintes auxquelles ils font face et de la nécessité d'y maintenir une coordination verticale efficace, voire améliorée, afin d'assurer un processus continu d'amélioration de leur compétitivité.
Pour en savoir plus :
Consultez le rapport : Coordination verticale dans les secteurs québécois du porc et des légumes de transformation : statut, motivations et enjeux produit par Annie Royer, Daniel-Mercier Gouin
À propos du CIRANO
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SOURCE Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO)
Annie Royer, CIRANO, Tél. : 514-985-4000, [email protected]
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