Coup de chaleur mortel pour un abatteur manuel de Construction Tawich inc. au chantier Micoua-Saguenay d'Hydro-Québec, près de Baie-Comeau : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
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Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail22 mars, 2022, 10:00 ET
SEPT-ÎLES, QC, le 22 mars 2022 /CNW Telbec/ - La Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) rend aujourd'hui publiques les conclusions de son enquête sur l'accident du travail ayant coûté la vie à M. Jean-Charles Junior Wapistan, abatteur manuel pour l'entreprise Construction Tawich inc., le 17 août 2021, sur le chantier de construction Micoua-Saguenay, situé à environ 100 km au nord de Baie-Comeau.
Le jour de l'accident, M. Wapistan se trouvait au chantier et s'affairait à déboiser une partie de l'emprise de la future ligne électrique de 735 kV. En équipe avec deux autres travailleurs, il devait couper, ébrancher et tronçonner les arbres avec une scie à chaîne, puis procéder au débardage manuel et au ramassage des branches. Les travaux s'effectuaient lors d'une chaude journée d'été alors que la température de l'air était de plus de 30 degrés Celsius. Au terme de sa journée, M. Wapistan a pris le chemin du retour, en direction du véhicule, en suivant ses collègues de travail et en ayant une certaine distance avec eux. Quelques instants plus tard, M. Wapistan a bifurqué vers l'intérieur de la forêt. C'est alors qu'il s'est évanoui et qu'il est tombé face contre terre. Arrivés au véhicule, les deux premiers travailleurs ont constaté l'absence de leur collègue. Ils ont rebroussé chemin et sont partis à sa recherche. M. Wapistan a été retrouvé par l'un d'eux après quelques minutes. Les secours ont été appelés sur les lieux, et le travailleur a été transporté à un centre hospitalier, où son décès a été constaté.
L'enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l'accident :
- Le travailleur a subi un coup de chaleur à la fin de sa journée d'abattage manuel en forêt alors que la température de l'air était de plus de 30 °C.
- La gestion de l'exposition des abatteurs manuels aux contraintes thermiques était déficiente, ce qui a amené le travailleur à dépasser les valeurs limites admissibles d'exposition pour le travail effectué.
À la suite de l'accident, la CNESST a interdit la reprise des travaux de déboisement de la section 1 du chantier de construction. De plus, elle a exigé du maître d'œuvre du chantier, Hydro-Québec, qu'il définisse les mesures de sécurité pour les travailleurs exposés aux contraintes thermiques de chaleur ainsi que les mesures efficaces pour l'évacuation d'urgence d'un travailleur. Le maître d'œuvre s'est conformé à cette exigence.
Pour prévenir les accidents liés aux coups de chaleur, particulièrement lors des travaux de déboisement en forêt, des solutions existent, notamment :
- planifier l'organisation du travail lors des journées chaudes, par exemple confier aux travailleurs un travail plus léger et privilégier un autre moment ou une période plus fraîche de la journée pour effectuer les tâches physiques non essentielles, et ajuster le rythme de travail selon l'acclimatation des travailleurs;
- informer les travailleurs et les superviseurs des dangers d'un coup de chaleur (les risques, les signes, les symptômes), des premiers secours et des moyens de protection mis à leur disposition;
- fournir de l'eau fraîche aux travailleurs en quantité suffisante, s'assurer qu'ils y ont accès et qu'ils en boivent régulièrement;
- aménager des zones de travail et de repos à l'ombre ou dans un endroit frais ou climatisé;
- accorder aux travailleurs des pauses d'une durée appropriée et selon la température de l'air corrigée en se référant au document d'information intitulé Travailler à la chaleur… Attention! et s'assurer qu'elles sont prises dans des endroits frais, climatisés ou ombragés.
Par la loi, l'employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l'intégrité physique de ses travailleurs et travailleuses. Il a également l'obligation de s'assurer que l'organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l'accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs et travailleuses doivent faire équipe avec l'employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
- Afin d'éviter qu'un tel accident se reproduise, la CNESST transmettra les conclusions de son enquête au comité paritaire de prévention du secteur forestier ainsi qu'à ForêtCompétences, Prévibois et Rexforêt afin que leurs membres en soient informés. La CNESST informera également l'ensemble des associations sectorielles paritaires et les gestionnaires de mutuelles de prévention.
- Le rapport d'enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant des programmes d'études en abattage manuel et en débardage forestier, en aménagement de la forêt, en travail sylvicole ainsi qu'en technique forestière pour sensibiliser les futurs travailleurs.
Rapport d'enquête : www.centredoc.cnesst.gouv.qc.ca/pdf/Enquete/ed004330.pdf
Photo (libre de droits) | Source : CNESST : https://bit.ly/3u2lccM
Pour plus d'information sur la santé et la sécurité en lien avec les coups de chaleur :
www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/identifier-corriger-risques/liste-informations-prevention/coup-chaleur
La CNESST offre aux employeurs ainsi qu'aux travailleurs et aux travailleuses une porte d'entrée unique et une expertise intégrée en matière de normes du travail, d'équité salariale et de santé et de sécurité du travail. Sa structure de gouvernance est paritaire. Elle a notamment pour mission de gérer le Fonds de la santé et de la sécurité du travail, un fonds entièrement autofinancé dont elle est fiduciaire.
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Source : |
Isabelle Raymond, responsable des communications |
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SOURCE Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail
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