Coup de force au Conseil municipal: le changement de zonage du 1420
Mont-Royal - La ville de Montréal et l'Université de Montréal abdiquent leur
responsabilité citoyenne
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Syndicat général des professeurs et professeures de l'Université de Montréal22 févr, 2010, 10:53 ET
MONTRÉAL, le 22 févr. /CNW Telbec/ - Depuis plus d'un an, plusieurs groupes et personnes se sont farouchement opposés à la vente du Couvent Mont-Jésus-Marie (1420 Mont-Royal) à des intérêts privés. La transaction entre l'Université de Montréal et l'entrepreneur Catania a suscité de nombreuses réactions négatives: 254 signatures de professeur(e)s et chercheur(e)s, près de 2000 signatures de citoyens, présence massive d'opposants lors des audiences de l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM). Tout cela a incité les commissaires de l'OCPM à recommander à la direction de l'Université de Montréal d'entreprendre les démarches auprès des gouvernements pour maintenir la vocation publique de ce bâtiment patrimonial. Les partis d'opposition représentant les deux tiers des citoyens de Montréal se sont eux aussi prononcés contre le changement de zonage des terrains du 1420 Mont-Royal.
Mais voilà qu'à deux jours ouvrables du prochain Conseil municipal, on en modifie l'ordre du jour pour tenir un vote des élus sur le changement de zonage qui va autoriser l'entrepreneur Catania à aller de l'avant. Le Conseil municipal se réunit, en effet, lundi le 22 février à l'Hôtel-de-ville de Montréal pour modifier la vocation du 1420 Mont-Royal d'institutionnelle à résidentielle.
Ce n'est malheureusement que le début d'un long processus de privatisation, puisque la direction de l'Université de Montréal considère dans son Plan directeur des espaces la possibilité de se départir de bâtiments à proximité du 1420 Mont-Royal, soit les pavillons accueillant la Faculté de musique et la salle Claude-Champagne.
Prétextant qu'il s'agit d'une transaction privée, la Ville de Montréal laisse, en réalité, à la direction de l'Université de Montréal le soin de déterminer la vocation du flanc nord du Mont Royal. Cette attitude de la part du maire Tremblay et de son équipe est inacceptable. En acceptant le dézonage, la Ville de Montréal contourne l'esprit qui a prévalu à la création de l'Arrondissement historique et naturel du Mont-Royal et va à l'encontre de l'esprit et de la lettre du projet de Loi sur le patrimoine culturel (Projet de loi no 82) déposé récemment par le gouvernement du Québec à l'Assemblée nationale. Elle donne ainsi le feu vert au développement immobilier sur le versant nord du Mont-Royal. Les citoyennes et citoyens de Montréal se sont largement exprimés contre la privatisation du Mont-Royal lors de récents sondages. La mairie de Montréal irait donc contre le souhait de la population.
Puisque l'actuelle direction de l'Université de Montréal et son recteur sont en fin de mandat, que la vente du 1420 Mont-Royal suscite une controverse majeure et nuit à l'image publique de l'institution, l'Exécutif du SGPUM exige que le maire et le Conseil municipal reportent la décision concernant le changement de zonage du 1420 Mont-Royal.
Nous invitons tous les professeurs et les membres de la communauté universitaire qui s'élèvent contre la privatisation de ce joyau patrimonial à se présenter en grand nombre à la séance du Conseil municipal lundi le 22 février 18h30, à l'Hôtel-de-ville, entrée par le côté ouest de l'édifice, via la Place Vauquelin. Les journalistes sont aussi invités, il y aura un point de presse au même endroit et à la même heure.
L'Exécutif du Syndicat des professeurs et professeures de l'Université de Montréal (SGPUM)
Renseignements: Michel Seymour, secrétaire du SGPUM, (514) 343-6636, Cellulaire: (514) 770-2845
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