Cri du cœur pour la relève agricole et l'avenir de nos fermes
QUÉBEC, le 6 déc. 2023 /CNW/ - Environ mille productrices et producteurs agricoles et forestiers ont exprimé au gouvernement ainsi qu'aux parlementaires québécois leurs inquiétudes et leurs espoirs à l'occasion d'une marche rassembleuse et solidaire pour la relève agricole et l'avenir des fermes de chez nous, aujourd'hui à Québec en marge du 99e Congrès général de l'Union des producteurs agricoles (UPA).
« Les productrices et les producteurs participent chaque jour à un projet de société de toute première importance, celui de nourrir leurs concitoyennes et concitoyens. Ils souhaitent en retour être au cœur des discussions et décisions ayant un impact sur leur avenir ainsi que sur celui de la relève. Cet avenir est fragilisé plus que jamais et il est plus que temps que des solutions porteuses et pérennes soient identifiées et mises en œuvre. C'est l'assiette et le territoire des Québécoises et Québécois des 10, 20, 100 prochaines années qui sont en jeu », a déclaré le président général de l'UPA, Martin Caron, devant l'Assemblée nationale du Québec.
Rappelons que l'année 2023 a été difficile pour un grand nombre d'entreprises agricoles en raison, notamment, du contexte économique difficile et des événements météorologiques extrêmes. À ces difficultés mentionnons plusieurs défis et obstacles persistants, tels le soutien et l'accompagnement en deçà des attentes et des besoins, l'actualisation très attendue des programmes, la lourdeur administrative ainsi que les menaces grandissantes au territoire et aux activités agricoles et forestières.
« Nous sommes des passionnés de l'agriculture. Nous sommes de jeunes entrepreneurs résistants et déterminés. Nous devrions, cependant, être en mesure de vivre de notre métier. Les pressions financières et administratives sont énormes et pèsent sur nos épaules. Pour l'avenir nourricier du Québec, il est impératif que le gouvernement soutienne davantage la relève agricole et d'en faire une priorité de la politique bioalimentaire du Québec » a pour sa part déclaré la présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec, Julie Bissonnette.
L'UPA a dévoilé pour l'occasion, à la lumière de tous ces enjeux et compte tenu de la conjoncture économique, environnementale, climatique et sociale inégalée, un manifeste historique en faveur de la relève agricole et de l'avenir de nos fermes. En plus d'exprimer clairement la détermination et la passion des productrices et producteurs, ce manifeste demande notamment au gouvernement québécois de « prioriser notre mission si névralgique pour la société québécoise, à travers une nouvelle politique bioalimentaire forte et adaptée à l'ampleur de ces nouvelles règles économiques, environnementales et sociales, dans un contexte mondialisé déloyal et marqué par les changements climatiques ». Il stipule aussi que les productrices et producteurs souhaitent « être au cœur d'un projet de société nous permettant d'exercer notre métier avec des critères de viabilité, des filets de sécurité performants et un cadre soutenant une durabilité environnementale progressive ».
Pour le président général de l'UPA, à l'aube du 100e anniversaire de l'organisation (2024) et comme le mentionne le manifeste : « Notre agriculture est l'une des plus performantes en Amérique du Nord, la plus structurée collectivement, la plus familiale, et qui répond toujours plus fidèlement aux exigences sociétales et environnementales. Il est impératif que notre relève, nos terres agricoles, nos érablières, nos fermes familiales et nos forêts soient encore là dans 100 ans pour nourrir sainement les Québécoises et Québécois, occuper le territoire et participer activement au développement économique de nos régions ».
ANNEXE
Nous, les productrices et producteurs agricoles et forestiers du Québec, en appelons à un élan collectif des citoyens et du gouvernement pour une agriculture et une foresterie viables et durables.
Depuis plus de 100 ans, nous avons à cœur de nourrir le monde avec détermination et passion, et ce, malgré tous les défis que nous avons rencontrés à travers le temps.
Nous sommes aujourd'hui à un tournant de notre histoire : plus que jamais, la pérennité de nos fermes est remise en question. La conjoncture inégalée de paramètres économiques, environnementaux, climatiques et sociaux rend extrêmement vulnérables l'avenir de notre agriculture et notre capacité à assurer l'autonomie alimentaire du Québec.
Nous terminons une année éprouvante pour notre secteur, qui illustre bien cette réalité : prix des intrants très élevés causés par l'inflation, augmentation des taux d'intérêt, conditions météorologiques exécrables entraînant une perte importante de récoltes, le tout sur fond de resserrement réglementaire, de manque de main-d'œuvre et de pressions immenses sur le territoire agricole. Comment faire en sorte que la jeune génération d'agricultrices et d'agriculteurs ose encore se lancer avec confiance dans ce secteur?
Alors que ces nouveaux paramètres provoquent de fortes instabilités qui deviennent la norme, nos politiques provinciales et fédérales demeurent inchangées, avec un des plus faibles financements accordés parmi les pays de l'OCDE.
Aujourd'hui, nous, les 42 000 productrices et producteurs agricoles et forestiers du Québec, interpellons le gouvernement afin de prioriser notre mission si névralgique pour la société québécoise, à travers une nouvelle politique bioalimentaire forte et adaptée à l'ampleur de ces nouvelles règles économiques, environnementales et sociales, dans un contexte mondialisé déloyal et marqué par les changements climatiques.
Nous, les femmes et les hommes qui nourrissent la population, devons être au cœur d'un projet de société nous permettant d'exercer notre métier avec des critères de viabilité, des filets de sécurité performants et un cadre soutenant une durabilité environnementale progressive.
En ce sens, nous incitons les autorités publiques à nous placer réellement au centre des orientations déterminantes à prendre. Nous devons être au cœur des solutions!
Il y a 100 ans, nous nous sommes unis, et depuis, nous travaillons de concert avec les gouvernements successifs pour construire ce qu'est l'agriculture québécoise d'aujourd'hui : une des plus performantes en Amérique du Nord, la plus structurée collectivement, la plus familiale et en phase avec les demandes sociétales et les impératifs environnementaux.
Nous avons plus que jamais à cœur que cela se poursuive dans ce nouveau contexte, pour que notre relève, nos terres agricoles, nos érablières et nos fermes familiales soient encore là dans 100 ans pour nous nourrir sainement et prendre part activement à la résilience de nos territoires.
SOURCE Union des producteurs agricoles
Source : Maxim Labrecque, Coordonnateur relations publiques, médiatiques et gouvernementales, 438 402-9291, [email protected]
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