"Crise alimentaire dans la Corne de l'Afrique en 2011 : des milliers de vies et des millions de dollars perdus en raison de la lenteur de la réponse" English
Tirer les leçons de la crise pour mieux prévenir des futures catastrophes et sauver des vies
OTTAWA, le 17 janv. 2012 /CNW/ - Des milliers de personnes ont perdu la vie et des millions de dollars supplémentaires ont du être dépensés parce que la communauté internationale s'est montrée incapable de prendre les mesures nécessaires pour répondre aux signaux d'alertes annonçant une crise alimentaire en Afrique de l'Est, affirment les ONG Oxfam et Aide à l'enfance dans un rapport commun, publié le 18 janvier.
« Ce rapport, publié en amont des sommets internationaux de Davos et de l'Union Africaine, rappelle à la communauté internationale la nécessité d'agir au plus vite pour prévenir d'autres crises, explique Nicolas Moyer, Directeur général de la Coalition humanitaire. Les membres de la Coalition humanitaire soulignent d'ailleurs une fois de plus la catastrophe qui s'annonce en Afrique de l'Ouest, où une crise alimentaire se prépare et menace des millions de personnes. Les donateurs internationaux doivent tirer des leçons des expériences passées. Il faut agir pour que la faim ne devienne pas famine. »
Selon le rapport intitulé « Un retard dangereux : Le coût d'une réponse tardive à des alertes précoces lors de la sécheresse de 2011 dans la Corne de l'Afrique », la culture de l'attentisme a retardé de six mois la mise en place d'une opération d'urgence de grande ampleur. Les organisations humanitaires comme les gouvernements ont mis trop de temps à intensifier leurs efforts. Plutôt que d'agir en amont, de nombreux bailleurs gouvernementaux ont préféré attendre d'avoir des preuves qu'une crise était en cours.
Bien que des systèmes d'alerte précoces et particulièrement sophistiqués avaient commencé à annoncer une possible crise dès le mois d'août 2010, aucune réponse d'ampleur n'a été déclenchée avant juillet 2011, moment où les taux de malnutrition de la région étaient déjà bien au-delà du seuil d'urgence et où la crise était largement couverte dans les médias.
Il est indispensable que davantage de fonds pour répondre aux urgences alimentaires soient rendus disponibles et effectivement débloqués dès que les signes avant-coureurs d'une crise sont clairement identifiés. Dans le système actuel, les interventions d'urgence de grande échelle ne trouvent de financements que lorsque les taux de malnutrition atteignent un stade critique, au prix de nombreuses vies. Le coût de la réponse devient lui aussi bien plus important. Aide à l'enfance et Oxfam exhortent les Etats à revoir leurs modes de réponses aux crises alimentaires, conformément à ce qui est prévu par la Charte pour éradiquer la faim, un document déjà approuvé par nombre de personnalités influentes dans le monde.
« Les actions rapides sauvent des vies, dit Denise Byrnes, directrice des programmes internationaux d'Oxfam-Québec. Il est irresponsable d'attendre que les crises fassent les grands titres pour agir alors qu'elles sont connues bien avant. Les sécheresses surviennent quand l'absence de pluie se fait cruellement sentir. Les famines, elles sont le résultat d'un échec de l'intervention des gouvernements, qui ne soutiennent pas assez leurs petits producteurs et qui ne réagissent pas assez vite pour soutenir les familles les plus vulnérables. »
« On savait qu'une crise alimentaire s'amplifiait des mois avant que des équipes de télévision de diffusent les premières images des camps de réfugiés, déclare Patricia Erb, directrice générale d'Aide à l'enfance. Les enfants ne devraient pas en arriver à une situation si extrême alors que les signes avant-coureurs de la crise étaient extrêmement clairs. Nous devons tout d'abord améliorer les systèmes d'alertes précoces, et également renforcer la capacité des Nations unies à débloquer des fonds avant qu'une crise ne se transforme en catastrophe humanitaire. »
Bien qu'il reste difficile d'évaluer très exactement combien sont morts de la sécheresse, le gouvernement britannique estime que près de 100 000 personnes sont décédées entre avril et août 2011. Plus de la moitié étaient des enfants âgés de moins de cinq ans. A l'heure actuelle, la Somalie est le pays où la crise alimentaire sévit le plus fortement, avec des centaines de milliers de personnes menacées.
Si un certain nombre d'opérations ont été rapidement déclenchées, ces actions se sont vite révélées insuffisantes face à une crise d'une telle ampleur. Des interventions plus onéreuses ont donc dû être déployées à un stade ultérieur. Acheminer 5 litres d'eau par jour pour 80 000 personnes en Ethiopie pour sauver des vies en urgence revient à plus de 3 millions de dollars alors qu'il ne coûte pas plus de 900 000 dollars de réhabiliter les points d'eau hors d'usage de la région pour prévenir une sécheresse annoncée. Agir de façon proactive sauve plus de vies et coûte moins cher. Alors que la redevabilité, l'efficacité de l'aide et les résultats probants sont des priorités de la communauté internationale, cette approche doit être systématique.
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