OTTAWA, le 29 mars 2017 /CNW Telbec/ - Selon le premier profil de l'industrie canadienne des services bancaires du Conference Board du Canada, la croissance du PIB dans le secteur bancaire canadien se limitera à 2,4 % cette année, sur fond de ralentissement de la croissance du crédit aux particuliers et aux entreprises. Le secteur devrait tout de même s'en tirer mieux que l'économie canadienne dans son ensemble, et les marges bénéficiaires demeureront confortables au cours de la période de prévision.
« Même si l'économie canadienne tourne au ralenti, le secteur bancaire a réussi à enregistrer de très bons résultats en 2016, grâce en grande partie à la forte croissance du secteur du logement et des marchés boursiers, déclare Kristelle Audet, économiste principale au Conference Board du Canada. Toutefois, sous l'effet de l'affaiblissement attendu de la croissance du crédit aux particuliers et aux entreprises, le secteur progressera à une cadence réduite par rapport à celle que nous avons pu observer au cours des dernières années. Cela dit, il fera quand même mieux que l'ensemble de l'économie canadienne. »
Faits saillants
- La croissance dans l'industrie canadienne des services bancaires se limitera à 2,4 % en 2017, en raison du ralentissement de la croissance du crédit aux particuliers et aux entreprises.
- Voyant la croissance du crédit à la consommation restreinte par les dettes élevées des ménages et les faibles taux d'intérêt, les banques se sont tournées avec enthousiasme vers les prêts aux entreprises au cours des dernières années. Toutefois, ce segment commence lui aussi à s'essouffler.
- Malgré le ralentissement de la croissance, le secteur bancaire réussira à maîtriser ses coûts, si bien que ses bénéfices avant impôt dépasseront les 80 G$ en 2017.
Puisque les taux d'intérêt sont à des niveaux historiquement bas, la performance remarquable du secteur ces dernières années a été attribuable surtout à des sources de revenus hors intérêts. Les intérêts gagnés, qui représentent plus de 40 % des revenus du secteur, sont demeurés pratiquement inchangés au cours des dernières années. Afin de stimuler la croissance de ses revenus, le secteur a dû miser sur d'autres sources, notamment en offrant des services de gestion des assurances et des investissements et en imposant des frais bancaires.
Au cours des dernières années, il a également profité ardemment des possibilités offertes par le segment des prêts aux entreprises. De fait, les prêts consentis au secteur privé par des banques à charte ont connu leur plus longue expansion jamais enregistrée, soit 24 trimestres consécutifs de croissance depuis la récession de 2009. Toutefois, les hausses à deux chiffres observées en 2016 ne se maintiendront pas à l'avenir, en raison du ralentissement prévu de la croissance des prêts au secteur privé cette année.
Par ailleurs, comme le marché du logement devrait perdre de la vigueur sous l'effet de nouvelles taxes et du resserrement des règles en matière de prêts hypothécaires, conjugué à une hausse probable, quoique modeste, des taux d'intérêt à compter de 2018, la croissance des dettes hypothécaires et non hypothécaires continuera de s'affaiblir. De fait, cette année, pour la première fois en 25 ans, la croissance du revenu disponible devrait dépasser celle de la dette des consommateurs.
La croissance au sein du secteur sera donc limitée par un ralentissement de la progression du crédit aux particuliers comme aux entreprises. Face à un contexte commercial de plus en plus complexe, le secteur déploie des efforts considérables pour juguler ses coûts, ce qui lui permettra de conserver une marge bénéficiaire confortable durant toute la période de prévision. Cependant, ces perspectives pourraient se détériorer. En effet, une correction du marché du logement ou des marchés boursiers aurait une incidence de taille sur les résultats du secteur.
En dépit de taux d'intérêt historiquement bas, la marge bénéficiaire du secteur s'est considérablement accrue ces dernières années et devrait s'établir en moyenne autour de 31 % au cours des cinq prochaines années. Entretemps, les bénéfices avant impôt continueront d'augmenter; ils dépasseront les 80 G$ cette année.
Le profil de l'industrie canadienne des services bancaires sera publié deux fois par année et accessible à partir de la bibliothèque virtuelle (e-Library) du Conference Board.
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SOURCE Le Conference Board du Canada
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