Cul-de-sac dans les négociations à la Commission de la construction du Québec - Le syndicat demande l'arbitrage
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Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau (SEPB)06 mars, 2012, 10:05 ET
La seule façon d'éviter la paralysie de la CCQ, croit le syndicat
MONTRÉAL, le 6 mars 2012 /CNW Telbec/ - Devant la menace d'un lock-out et l'enlisement des négociations pour renouveler la convention collective des employés de la Commission de la construction du Québec (CCQ), le Syndicat des employés et employées professionnel-les et de bureau (SEPB-573) demande l'arbitrage de différends pour démontrer sa bonne foi et éviter la paralysie de l'organisme, a annoncé aujourd'hui le Directeur exécutif du SEPB-Québec, M. Serge Cadieux.
« La convention collective est échue depuis deux ans, nous n'avons actuellement rien de concret sur la table, nous avons fait des propositions devant le conciliateur qui n'ont eu aucun écho de la part de l'employeur. Nous nous dirigeons tout droit vers un mur. Nous sommes donc prêts à nous en remettre à un arbitre de différends et à vivre avec la décision qui sera rendue », a indiqué M. Cadieux.
Silence radio à la CCQ
Le SEPB-Québec a tenu à rappeler que le syndicat s'était entendu avec l'ancienne administration sur tous les éléments de la convention collective sauf le régime de retraite. Mais à l'arrivée de la nouvelle présidente directrice générale en janvier dernier, la négociation a été interrompue et l'équipe de négociation a été remplacée. « Depuis l'entrée en fonction de Diane Lemieux, c'est le silence radio : aucune proposition ou contre proposition de la part de l'employeur, y compris lors de la séance de conciliation le 28 février dernier. Alors quand madame Lemieux affirme publiquement qu'elle « garde le cap sur le renouvellement de la convention collective des quelque 600 employés », on voit bien que c'est de la poudre aux yeux », a ajouté Serge Cadieux.
Arbitrage
Le SEPB-Québec est convaincu que l'arbitrage de différends constitue maintenant la meilleure solution pour dénouer l'impasse dans la mesure où le syndicat accepte d'emblée les paramètres financiers négociés dans le reste de la fonction publique, soit 7% sur cinq ans. Le seul élément en litige est le régime de retraite. « La CCQ dit vouloir revoir le régime de retraite, ce avec quoi nous sommes d'accord. Nous avons fait une proposition pour permettre à ce régime de retrouver l'équilibre, mais nous n'avons eu aucune réponse de l'employeur. En ce moment, il y a une totale absence de volonté de négocier, et en acceptant l'arbitrage, le gouvernement reconnaîtrait que les conflits de travail peuvent être résolus par autre chose qu'une grève ou un lock-out », selon le Directeur exécutif du SEPB-Québec.
Il précise que la décision rendue par un arbitre ne toucherait que 600 employés sur 900, puisque, en vertu de la Loi concernant la lutte contre la corruption, les 300 employés de la CCQ dotés d'un pouvoir d'enquête ne peuvent plus faire partie de la même unité d'accréditation que les 600 autres employés ni être affiliés à une des principales centrales syndicales québécoises. Cette partie du litige est actuellement devant les tribunaux.
Vase-clos
Pour le SEPB, la façon dont Diane Lemieux gère le dossier des relations de travail à la CCQ mène directement à l'affrontement et le gouvernement doit intervenir pour éviter le dérapage. Il est temps que les ministres responsables, mesdames Thériault au Travail et Courchesne au Conseil du trésor, regardent le dossier de la CCQ de plus près. La loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans les secteurs public et parapublic est pourtant claire : « Avant d'entreprendre avec une association de salariés la négociation d'une convention collective, un organisme gouvernemental soumet au ministre responsable un projet établissant les paramètres généraux d'une politique de rémunération et de conditions de travail. Le ministre soumet ce projet pour approbation au Conseil du trésor qui détermine, en collaboration avec celui-ci et l'organisme, les modalités selon lesquelles est assuré le suivi du déroulement des négociations. »
« Nous posons donc la question : Diane Lemieux a-t-elle un mandat de la ministre du Travail et de la présidente du Conseil du trésor pour agir de la sorte? Pour l'instant, elle semble être seule sur la patinoire », a conclu Serge Cadieux.
Paix industrielle
La Commission de la construction du Québec est la toute dernière organisation des secteurs public et parapublic à ne pas avoir réglé avec le gouvernement, rappelle le SEPB, au moment où la CCQ est la pierre angulaire de la stratégie gouvernementale pour mettre de l'ordre dans l'industrie de la construction. L'arbitrage assurerait une paix industrielle pour les prochaines années et permettrait à la CCQ de se concentrer sur ses nombreux mandats : le travail au noir, la fausse facturation, le blanchiment d'argent et l'infiltration de l'industrie par des réseaux illicites, sans compter la mise en place d'un programme de placement syndical sur les chantiers.
Le SEPB-Québec s'attend donc à une réponse rapide de la CCQ.
Source : SEPB-Québec
Contact médias : Marie-José Bégin (514) 994-0802
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