CULTIVER L'ESPOIR récolte 30 000 légumes pour les plus démunis - Choux et rutabagas cultivés à Senneville seront remis à deux banques alimentaires
Nouvelles fournies par
Regroupement des Magasins-Partage de l'île de Montréal13 oct, 2015, 13:00 ET
MONTRÉAL, le 13 oct. 2015 /CNW Telbec/ - La Ville de Montréal et le Regroupement des Magasins-Partage de l'île de Montréal (RMPIM) ont annoncé ce matin que plus de 30 000 légumes biologiques cultivés dans le cadre du projet CULTIVER L'ESPOIR sur les terres agricoles du Bois-de-la-Roche, à Senneville, seront remis aux banques alimentaires Moisson Montréal et Jeunesse au Soleil pour nourrir 15 000 familles démunies de Montréal.
Lancé au printemps dernier CULTIVER L'ESPOIR est un projet unique et novateur d'agriculture urbaine, le plus important en son genre au Canada. Il a été initié par le RMPIM en partenariat avec la Ville de Montréal. D-Trois-Pierres (entreprise d'insertion sociale en agriculture biologique) y collabore ainsi que L'ŒUVRE LÉGER et la Fondation J.A.DeSève à titre de partenaire financier.
CULTIVER L'ESPOIR produit des légumes en régie biologique sur des terres agricoles non exploitées que possède la Ville de Montréal à Senneville. Le projet vise à assurer un approvisionnement durable en légumes aux organismes en sécurité alimentaire de Montréal, durant les périodes creuses de l'hiver. Les banques alimentaires s'approvisionnent à partir des surplus des producteurs et distributeurs de légumes frais, mais un grand nombre d'entre eux disent manquer de ce type de denrées alimentaires.[1]
« Les ménages pauvres dépensent de 60 à 80% de leurs revenus pour se nourrir, ce qui les rend très vulnérables lorsque le prix des denrées alimentaires augmente ou lorsque leurs revenus baissent. Les personnes sans emploi ou ayant recours à l'aide sociale ainsi que celles vivant au salaire minimum n'ont simplement pas un revenu suffisant pour l'achat d'un panier d'épicerie nutritif, a souligné Mme Sylvie Rochette, directrice du Regroupement des Magasins Partage de l'île de Montréal. CULTIVER L'ESPOIR est une solution originale, durable, économique et écologique pour résoudre en partie le problème d'insécurité alimentaire que vivent de nombreux Montréalais ».
« En avril dernier, nous annoncions le lancement de ce projet novateur en agriculture urbaine. Six mois plus tard, je suis heureux de constater que le partenariat entre la Ville, le Regroupement des Magasins-Partage de l'Île de Montréal et D-Trois-Pierres a donné des résultats concrets et a répondu aux objectifs que nous nous étions fixés. En plus de fournir une alimentation de meilleure qualité à de nombreuses familles de la métropole, ce projet permet d'augmenter les superficies de terres cultivées dans l'agglomération montréalaise, l'un des objectifs visés dans le Plan de développement de la zone agricole », a déclaré M. Réal Ménard, responsable du développement durable, de l'environnement, des grands parcs et des espaces verts au comité exécutif de la Ville de Montréal.
Cet été, un peu plus de deux hectares ont été cultivés. D'ici quelques années, quelque 24 hectares de terrain seront exploités et produiront l'équivalent de 250 000 sacs de légumes de 5 lb/2,27 kg, soit 550 000kg. Dès l'an prochain, la moitié des récoltes sera remise à des organismes communautaires qui distribueront gratuitement des légumes frais à des familles montréalaises démunies. L'autre moitié sera vendue à des grossistes locaux de légumes biologiques qui les vendront aux Québécois. Ceci assurera une partie du financement du projet. Les légumes racines cultivés (choux et rutabagas cet été, carottes l'an prochain et betteraves en 2017) sont des aliments couramment utilisés autant dans les cuisines des différentes communautés culturelles présentes sur l'île de Montréal que dans celles des Québécois de souche.
« L'insécurité alimentaire demeure une réalité pour un grand nombre de nos concitoyens et plus de 140 000 Montréalais, dont près de 60 000 enfants, ont recours chaque mois à des services d'aide alimentaire.[2] Les produits récoltés grâce à ce projet permettront à de nombreuses familles de bénéficier d'une alimentation plus saine et je suis très heureuse que la Ville ait pu contribuer concrètement à cette initiative qui répond parfaitement aux objectifs que nous nous sommes fixés en matière de lutte à la pauvreté. CULTIVER L'ESPOIR permet d'intégrer les notions de solidarité et d'utilité sociale à l'agriculture urbaine et positionne Montréal comme chef de file dans ce domaine », a ajouté pour sa part Mme Monique Vallée, responsable du développement social et communautaire, ainsi que de l'itinérance au comité exécutif de la Ville de Montréal.
- Montréal se situe au 2e rang des villes canadiennes où l'insécurité alimentaire touche une bonne partie de la population : une personne sur six qui ne mange pas toujours à sa faim.
- 43,5% de personnes à faible revenu (moins de 30 000 $) consomment moins de trois portions de légumes et de fruits par jour.
- De 70 à 75% des produits biologiques consommés au Québec sont importés, un marché qui croît de 15 % à 25 % par an.
- Les légumes bios issus de CULTIVER L'ESPOIR arriveront sur la table des consommateurs sans avoir parcouru de longs trajets en transport motorisé ce qui contribuera à diminuer l'émission de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre.
L'insécurité alimentaire, c'est quoi au juste? Il est reconnu que l'insécurité alimentaire a un effet nuisible au quotidien sur l'alimentation et la santé physique et mentale des personnes qui en souffre. En l'absence d'une alimentation suffisante, les risques de diabète, de « haute pression » et d'allergies alimentaires sont significativement plus élevés dans ces familles, de même que les problèmes comportementaux, affectifs et scolaires chez les enfants.
L'insécurité alimentaire c'est :
- Devoir choisir entre payer son loyer ou acheter des aliments ;
- Diminuer sa consommation alimentaire ;
- Se priver comme parents pour nourrir ses enfants ;
- Manquer d'aliments nutritifs et vivre avec les impacts sur sa santé ;
- Partir à l'école sans avoir déjeuné ;
- S'inquiéter d'un manque de nourriture.
À propos du Regroupement des Magasins-Partage de l'île de Montréal
Depuis sa création, il y a 18 ans, le Regroupement des Magasins-Partage de l'île de Montréal (RMPIM) a remis 11,2 millions de dollars en denrées, fournitures scolaires et produits de consommation courants à 330 000 Montréalais dans le besoin. Les Magasins-Partage de l'île de Montréal aident annuellement près de 25 000 personnes dans une vingtaine de quartiers montréalais.
Partenaires du projet CULTIVER L'ESPOIR
Ville de Montréal : Prêt de terres agricoles d'une valeur de près de 55 000 $ par an
D-Trois-Pierres : producteur agricole du projet
L'ŒUVRE LÉGER : partenaire financier
Pour faire un don : www.magasinpartage.org, (514) 383-2460.
_________________________
1 Bilan Faim Québec 2013 : 36 % des organismes d'aide alimentaire ont déclaré ne pas avoir de légumes frais ou surgelés en quantité́ suffisante pour répondre à la demande.
2 Ce nombre représente uniquement les gens qui utilisent les services d'organismes desservis par Moisson Montréal en mesure de tenir des statistiques. De nombreuses organisations (paroisse, école, entreprises, groupe de citoyens, famille, etc) qui ne font pas partie des organismes reconnus offrent également des services de dépannage à un grand nombre de citoyens montréalais moins bien nantis. De plus, plusieurs Montréalais dans le besoin (itinérance, problème de santé mentale, personnes âgées, personnes à mobilité réduite, etc) n'ont pas recours aux ressources existantes pour diverses raisons donc ne se retrouvent également pas dans les statistiques.
SOURCE Regroupement des Magasins-Partage de l'île de Montréal
André Beaulieu Communication, (514) 393-3444, [email protected].
Partager cet article