D'accord pour l'amélioration des pratiques prescriptives mais pas au détriment des patients
Lettre d'opinion de Dr Laurent Marcoux, président de l'Association médicale du Québec
MONTRÉAL, le 20 mars 2015 /CNW Telbec/ - C'est avec une certaine surprise que l'AMQ a pris connaissance ce matin de la déclaration du ministre de la santé faite à La Presse au sujet des profils de prescription des médecins. Si l'AMQ a accueilli favorablement le rapport du commissaire à la santé au sujet des médicaments d'ordonnance, elle juge qu'il serait inadmissible que le ministre et ses fonctionnaires édictent eux-mêmes les règles de prescription.
L'AMQ est en accord avec l'objectif du rapport du commissaire notamment en ce qui a trait à l'amélioration de la pratique prescriptive, la prise en charge pharmacologique et l'usage des médicaments. L'AMQ a sonné l'alarme dans son plan d'action sur le surdiagnostic rendu public en août dernier et nous applaudissons les recommandations du commissaire qui visent à revoir les façons de faire qui vont dans le même sens que nos actions des deux dernières années au sujet du surdiagnostic et du surtraitement. Le choix de prescription fait partie du jugement clinique du médecin. Il est donc le mieux placé pour instaurer les mécanismes et les règles d'amélioration de la pratique prescriptive puisqu'il est imputable des résultats de santé de ses patients.
Dans son plan d'action sur le surdiagnostic, l'AMQ avait déjà identifié la possibilité de comparer les profils de pratique (ordonnances, références, demandes de tests, etc.) entre les médecins, dans une optique d'autorégulation et d'amélioration de la pratique, et non pas de contrôle de la pratique. Sans attendre le soutien du ministre de la Santé, des initiatives locales sont déjà en cours dans plusieurs établissements grâce au professionnalisme des médecins.
Nous devons toujours garder en tête que le bien-être du patient est l'objectif ultime de l'optimisation de la pratique clinique. La pertinence et la qualité des traitements doivent être revues en fonction de cet objectif. Il serait déplorable que le coût du médicament soit le seul facteur d'analyse.
Voulons-nous que le gouvernement dicte seul le choix des traitements des patients ? Ne revient-il pas à la profession médicale de porter ce jugement sur la pertinence et la qualité des actes médicaux et des traitements prescrits ? Dans cette foulée, l'AMQ reconnaît qu'une amélioration des pratiques de prescriptions est nécessaire pour le mieux-être des patients et que les médecins sont prêts à s'y engager pleinement.
Le président,
Laurent Marcoux, M.D., M. Sc.
Association médicale du Québec
SOURCE Association médicale du Québec
Denise Pelletier, Coordonnatrice des communications, Association médicale du Québec, Tél. : 514 866-0660, Courriel : [email protected]
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