Dans la foulée de la condamnation de Maria Ressa, Liberté de la presse Canada demande à Ottawa d'exercer des pressions pour l'application de sanctions contre le président philippin Rodrigo Duterte
Selon le président de Liberté de la presse Canada, en tant qu'organisateur de la prochaine conférence internationale sur la liberté de la presse, le Canada doit démontrer son opposition à cette agression autocratique contre la liberté de la presse
OTTAWA, le 18 juin 2020 /CNW/ - La poursuite motivée par des raisons politiques de la grande journaliste philippine Maria Ressa renforce la nécessité d'appliquer des sanctions internationales pour protéger les droits de la presse, selon Liberté de la presse Canada.
Un régime de sanctions internationales ciblées en réponse à la persécution de journalistes et aux restrictions à la liberté de la presse a été proposé dans un rapport instauré par la première Conférence mondiale sur la liberté de presse, évènement organisé conjointement par les gouvernements du Canada et du Royaume-Uni l'an dernier.
En tant qu'organisateur de la deuxième conférence, un rassemblement mondial en ligne qui aura lieu du 16 au 18 septembre, le Canada devrait utiliser son rôle de chef de file pour promouvoir la proposition de sanctions qui figure dans le rapport du groupe d'experts rédigé par l'avocate Amal Clooney. En plus d'agir à titre de vice-présidente du Groupe d'experts juridiques de haut niveau sur la liberté de la presse, madame Clooney est également l'avocate de Maria Ressa.
Madame Ressa, le site d'information Rappler dont elle est la rédactrice en chef et l'auteur Reynaldo Santos Jr. ont été reconnus coupables de « cyber diffamation » devant un tribunal de Manille le 15 juin dernier, dans le cadre de la plus récente de nombreuses poursuites judiciaires intentées contre la journaliste par le gouvernement Duterte, qu'elle a elle-même qualifié de « guerre de droit » motivée par des raisons politiques.
Shawn McCarthy, président de Liberté de la presse Canada, a déclaré aujourd'hui que le Canada devrait être le fer de lance d'un régime de sanctions internationales. Le gouvernement devrait se servir des Philippines comme exemple d'un endroit où de telles sanctions pourraient s'appliquer, tout en déterminant les mesures que pourrait imposer le Canada de façon unilatérale afin d'indiquer son opposition aux poursuites dont fait l'objet Maria Ressa.
« Si le Canada tient vraiment à jouer un rôle de chef de file à l'échelle mondiale, il ne suffit pas qu'Ottawa lance des banalités sur l'importance de la liberté de la presse pour la démocratie sans envoyer un signal clair de notre mécontentement en ce qui concerne les régimes délinquants », a déclaré M. McCarthy.
Comme l'a expliqué l'avocate de la défense de madame Ressa, Amal Clooney, cette condamnation "est un affront à la primauté du droit, un avertissement très clair à la presse et une atteinte à la démocratie aux Philippines." Il s'agit avant tout d'une préoccupation pour le Canada. »
M. McCarthy demande également à Ottawa d'aborder le cas de Maria Ressa lors du sommet du G7 qui doit avoir lieu en septembre à Washingon, et devant les Nations Unies.
Le rapport rédigé par Amal Clooney souligne que le Canada, en réponse aux violations de la liberté de la presse, a imposé des sanctions financières et en matière d'immigration contre 17 ressortissants saoudiens sous prétexte que ces individus étaient « responsables ou complices de l'exécution extrajudiciaire » du journaliste Jamal Khashoggi.
Des sanctions ont également été imposées à des fonctionnaires et personnalités militaires responsables ou complices de violations des droits de la personne au Venezuela, dont une campagne de répression contre des manifestants et d'autres dissidents, y compris les exécutions extrajudiciaires de dissidents et la privation de la liberté de presse.
Vous pouvez consulter le rapport du groupe d'experts (en anglais) à l'adresse suivante : https://www.ibanet.org/Media-Freedom-Sanctions-report-launch-2020.aspx.
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SOURCE Liberté de la presse Canada
Pour obtenir de plus amples renseignements, communiquez avec : Shawn McCarthy, 613 294-4491, [email protected]
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