MONTRÉAL, le 19 juin 2015 /CNW Telbec/ - Le Musée d'art contemporain de Montréal (MAC) « s'apprête à rendre hommage à deux artistes montréalais extraordinaires, très appréciés ici et admirés dans le monde entier », annonçait récemment John Zeppetelli, directeur général et conservateur en chef du MAC. Les artistes dont il est question ont en effet le vent dans les voiles : il s'agit du sculpteur David Altmejd, dont l'exposition montréalaise constitue la première collaboration entre le Musée d'art moderne de la Ville de Paris et le MAC, et de Jon Rafman, un explorateur de la culture Web dont il matérialise les phénomènes dans diverses formes inattendues. Présentées du 20 juin au 13 septembre, les deux expositions invitent le public montréalais, et les nombreux touristes qui sillonnent nos rues en période estivale, à une incursion dans deux univers tout aussi éclatés que fascinants.
David Altmejd - Flux : de Sarah à The Flux and the Puddle
C'est avec fierté que le Musée d'art contemporain se fait l'hôte du brillant retour au pays de David Altmejd dont la reconnaissance s'étend déjà des États-Unis jusqu'en Europe. Flux, grande exposition à caractère rétrospectif, réunit une trentaine d'œuvres réalisées au cours des quinze dernières années par ce sculpteur montréalais présentement établi à New York. L'exposition propose également une intervention murale in situ, de même qu'une autre nouvelle œuvre fraîchement sortie de l'atelier de l'artiste à New York.
Considéré aujourd'hui comme l'un des artistes les plus talentueux sur la scène internationale, David Altmejd propose un univers à la fois fantasmagorique et organique où diverses décompositions et renaissances se côtoient dans un cycle de vie fabuleux. De son travail, il dit : « une tension perpétuelle doit être là, entre le séduisant et le dégoûtant, comme les deux pôles nécessaires pour maintenir l'énergie vitale ».
C'est Sarah Altmejd, œuvre réalisée en 2003 au moment où l'artiste termine ses études à New York, qui inaugure l'exposition et qui permet de comprendre l'ensemble de la démarche du sculpteur. Ce portrait en buste de sa sœur (la personne qu'il aime le plus au monde, dit-il), vu de dos, montre une longue chevelure retenue par un élastique bleu et une oreille droite ornée d'un anneau portant en son centre une étoile. De face, la sculpture fait voir, en place du visage, un vide orné de paillettes bleues, argentées et corail. Ce trou noir, qui pourrait être terrible, l'artiste le veut une métaphore du début de toute chose, le Big Bang d'où commencera l'existence. On retrouvera d'ailleurs cette métaphore sous différentes formes dans nombre des créations de l'artiste.
Œuvre phare dans le corpus d'Altmejd et qui a inspiré le titre de l'exposition, The Flux and the Puddle, de 2014, est un éblouissant condensé - rétrospective en soi et reflet de son atelier-laboratoire - des principaux motifs et sujets dont se nourrit l'imaginaire unique et puissant de ce créateur. Dans une immense structure en Plexiglas, on aperçoit le maelstrom organisé d'êtres mythiques (loup-garou, homme-oiseau), d'animaux, d'insectes et de végétaux qui composent son univers. C'est avec un savoir-faire et une inventivité incomparables que l'artiste les a produits à l'aide de multiples matériaux synthétiques et naturels (argile époxy, résine, quartz, paillettes, miroir, cheveux, plumes, noix de coco, grains de café, etc.). Le recours au miroir fracassé lui permet, par ailleurs, de démultiplier les points de vue, d'offrir au regard un spectacle structurel et viscéral qui pourrait s'apparenter à un tableau éclaté dans l'espace.
De ses études en biologie, Altmejd a conservé envers les métamorphoses de la vie une curiosité infinie qui se combine à sa fascination pour le monde du rêve et du cauchemar. Par exemple, ses figures (les bodybuilders, entre autres) semblent se créer de leurs propres mains, se transformer par elles-mêmes. Il dit également : « c'est à cause de mon expérience du rêve que je suis capable de comprendre l'importance de l'espace intérieur ». Et ce sont ces espaces intérieurs explosés, aux allures d'écosystèmes de toutes dimensions, qu'il nous propose dans l'exposition du MAC.
Né à Montréal en 1974, David Altmejd vit et travaille à New York. Il a représenté le Canada à la 52e Biennale de Venise en 2007 et s'est mérité le Prix Sobey pour les arts en 2009. Il a participé, notamment, à la 8e Biennale d'Istanbul en 2003, à la Whitney Biennial de New York en 2004 et à la première Triennale québécoise du MAC en 2008. Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections au Canada, aux États-Unis, en France et au Luxembourg. En 2015, il a été fait Compagnon de l'Ordre des arts et des lettres du Québec.
Commissariat
Josée Bélisle, conservatrice de la Collection du MAC, est la commissaire de la présentation montréalaise de David Altmejd - Flux.
Catalogue
L'exposition est accompagnée d'un catalogue de 182 pages, abondamment illustré, et publié en coédition avec Paris Musées. On retrouve dans cet ouvrage, L'espace intérieur, un condensé de deux entretiens avec David Altmejd, menés par Robert Vifian et François Michaud, ainsi que Le Codex Altmejd, article signé Louise Déry. Ce catalogue est disponible à la Boutique du MAC au coût de 54,95$.
Microsite Altmejd
Pour enrichir l'expérience du visiteur, le MAC a réalisé un microsite mettant en lumière une dizaine d'œuvres dont Sarah Altmejd et The Flux and the Puddle. Ce microsite est accessible via le site du Musée à l'adresse flux.macm.org. Les commentaires sur les œuvres ont été enregistrés par l'artiste lui-même.
Organisation et remerciements
L'exposition David Altmejd - Flux a été conçue et organisée par le Musée d'art contemporain de Montréal en collaboration avec le Musée d'art moderne de la Ville de Paris et Paris Musées. L'exposition a été présentée à Paris du 10 octobre 2014 au 1er février 2015; et entre Paris et Montréal, le MUDAM Luxembourg a accueilli une version reconfigurée par l'artiste, du 7 mars au 31 mai 2015.
La présentation à Montréal de Flux a bénéficié du soutien de The Brant Foundation Art Study Center et de la Andrea Rosen Gallery, New York.
Pour plus de renseignements : www.davidaltmejd.com
Jon Rafman : l'attrait des communautés virtuelles
Le Musée d'art contemporain se réjouit de consacrer à l'artiste montréalais Jon Rafman sa première grande exposition muséale au Canada et de l'accompagner d'un important catalogue. S'étant fait connaître avec sa série The Nine Eyes of Google Street View, débutée en 2009, Rafman ne cesse depuis de s'imposer sur la scène internationale. Au MAC, l'exposition Jon Rafman regroupe un vaste corpus d'installations vidéographiques, de sculptures et de photographies réalisées depuis 2008.
À la manière d'un anthropologue ou d'un archiviste, Rafman explore avec passion et finesse les sous-cultures qui peuplent Internet, cherchant à questionner les distinctions entre virtuel et réel. Se qualifiant de « profondément humaniste », l'artiste s'intéresse aux effets de la technologie et à sa désuétude, à l'artificialité du monde numérique qu'il considère révélatrice d'un « ras-le-bol » actuel à l'égard du monde réel.
Devant l'abondance de sujets que lui offre le Web, Rafman ne ressent pas le besoin de créer ses œuvres de toutes pièces, mais travaille plutôt à partir de ce qui y existe déjà. « Mon art consiste à chercher, à choisir et à faire un montage de ce que je trouve, dit-il. Il ne s'agit pas de faire du tourisme fétichiste ou de choquer les gens avec ce qui existe dans les recoins du Net ; j'essaie plutôt de donner un traitement poétique au matériau d'origine. »
Parmi les œuvres réunies au MAC, la série vidéo Kool-Aid Man in Second Life, 2008-2011, se présente sous forme de visites dans Second Life au cours desquelles Kool-Aid Man, l'avatar de Rafman, nous guide parmi d'étonnantes micro-communautés. Œuvre narrative aux accents nostalgiques, Codes of Honor, 2011, est une docufiction qui rend hommage aux arcades vidéo. Le recours aux images trouvées dans des sites et forums est récurrent dans le travail de Rafman, mais il s'avère particulièrement percutant dans la trilogie vidéographique comprenant Still Life (Betamale), 2013, Mainsqueeze, 2014, et ERYSICHTHON, une nouvelle œuvre de cette année.
Rafman continue d'explorer de nouvelles manières d'expérimenter ses vidéos : en cabine. Il s'est servi d'armoires et d'autres pièces de mobilier inspirées d'objets autant issus du monde du design que du vernaculaire banlieusard qu'il a équipées d'écrans pour montrer son travail des deux ou trois dernières années.
Rafman manifeste également un intérêt pour les formes mineures et majeures de l'histoire de l'art dans You Are Standing in an Open Field, 2015, une série de tableaux photographiques de grande dimension dans lesquels les avant-plans sont jonchés de claviers d'ordinateurs et les fonds affichent des paysages puisés dans des tableaux de différentes époques.
Né en 1981, Jon Rafman vit et travaille à Montréal. Il détient un MFA de la School of the Art Institute of Chicago. Son travail a été présenté au New Museum à New York, au Palais de Tokyo à Paris, à la Saatchi Gallery à Londres et au Contemporary Art Museum de Saint-Louis. En 2014, Rafman était mis en nomination pour le prestigieux Future Generation Art Prize, décerné par la Victor Pinchuk Foundation à un artiste de moins de 35 ans et, en 2015, son nom figure parmi les finalistes du Prix Sobey. Ses œuvres font partie de collections publiques au Canada, aux États-Unis et en Europe.
En marge de l'exposition Jon Rafman
En parallèle à l'exposition, l'artiste présente une sélection d'œuvres tirées de la série The Nine Eyes of Google Street View hors les murs, soit aux abords du canal Lachine près du marché Atwater et le long du boulevard Monk dans l'arrondissement Sud-Ouest. Ces présentations sont une réalisation de la Maison de la culture Marie-Uguay.
Commissariat
Conservateur au Musée d'art contemporain de Montréal, Mark Lanctôt est le commissaire de Jon Rafman.
Catalogue
Dans le cadre de cette exposition, le Musée d'art contemporain de Montréal publie Jon Rafman, un catalogue de 192 pages, illustré de planches couleur et en noir et blanc. Cette publication regroupe un essai de Mark Lanctôt, commissaire de l'exposition, ainsi qu'un texte de Sandra Rafman. Vendue au coût de 35 $, la publication est disponible à la Boutique du MAC.
Rencontre avec l'artiste
Une conversation entre l'artiste Jon Rafman et le commissaire de l'exposition Mark Lanctôt aura lieu le jeudi 25 juin à 19 h dans la salle Beverley Webster Rolph. Cette rencontre se tiendra en anglais.
Remerciements
Le Musée d'art contemporain de Montréal est une société d'État subventionnée par le ministère de la Culture et des Communications du Québec et il bénéficie de la participation financière du ministère du Patrimoine canadien et du Conseil des arts du Canada. Le Musée les remercie ainsi que Collection Loto-Québec, partenaire principal du Musée. Le MAC remercie également La Presse, Cogeco Média et PACART Transport Québec.
SOURCE Musée d'art contemporain de Montréal
Bas de vignette : "David Altmejd, The Flux and The Puddle, 2014, Plexiglas, quartz, polystyrène, mousse de polyuréthane, argile époxy, gel époxy, résine, cheveux synthétiques, vêtements, souliers de cuir, fil, miroir, plâtre, acrylique, peinture au latex, fil de métal, œil de verre, sequin, céramique, fleurs artificielles, branches artificielles, colle, or, plumes d’oie domestique (Anser anser domesticus), acier, noix de coco, résine, toile de jute, système d’éclairage incluant néons, crayon feutre, bois, grains de café Photo : James Ewing Avec l’aimable permission d’Andrea Rosen Gallery, New York © David Altmejd (Groupe CNW/Musée d'art contemporain de Montréal)". Lien URL de l'image : http://photos.newswire.ca/images/download/20150619_C6384_PHOTO_FR_18257.jpg
Source et renseignements, Wanda Palma, MAC, Responsable des relations publiques, [email protected], Tél. : 514 847-6232; Visuels disponibles, www.macm.org, Salle de presse, Lien matériel visuel, Nom d'utilisateur : presse, Mot de passe : gtrcmedias
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