De la prévention partout - La CSN-Construction réclame des employeurs qu'ils prennent leurs responsabilités
MONTRÉAL, le 28 avril 2012 /CNW Telbec/ - Encore cette année, l'industrie de la construction aura été la plus meurtrière pour les travailleuses et les travailleurs. En 2011, pas moins de 53 personnes y ont perdu la vie, des suites d'un accident ou d'une maladie professionnelle soit plus du quart des 204 décès lié au travail, bien que les 150 000 travailleuses et travailleurs de l'industrie occupent environ 5 % des emplois au Québec. Ce 28 avril, la CSN-Construction profite de la Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail pour interpeller les associations d'employeurs de l'industrie : leur obstruction est la seule raison expliquant que l'industrie de la construction soit encore aujourd'hui le seul secteur économique au Québec où la prévention systématique n'est pas obligatoire.
« Malgré un bilan franchement inacceptable en matière de santé et de sécurité au travail, les associations patronales de notre industrie refusent d'étendre à toute l'industrie des mesures simples comme assurer la présence d'un représentant à la prévention sur les chantiers. Pourtant, nous savons que cela permettrait de sauver des vies et de diminuer le nombre de drames qui surviennent et qui touchent des milliers de familles québécoises. L'an dernier seulement, 7 407 familles ont été touchées par des accidents de travail ou des maladies professionnelles dans l'industrie, et l'on ne parle ici que des événements qui ont été dûment déclarés et acceptés par la CSST », souligne le président de la CSN-Construction, Aldo Miguel Paolinelli.
Construction : le travail qui tue
Devant les bureaux de l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ), quelques dizaines de militantes et de militants de la CSN-Construction ont posé 52 silhouettes noires symbolisant qu'une personne meurt chaque semaine sur les chantiers de construction. « Le secteur de la construction résidentielle est particulièrement problématique. Et ce sont les représentants patronaux de ce secteur qui se montrent les plus réfractaires aux changements qui permettraient une amélioration notable de la santé et de la sécurité du travail, poursuit le président de la CSN-Construction. Nous le constatons par exemple au comité de révision du Code de sécurité où les représentants de l'APCHQ font de l'obstruction. Nos patrons devraient reconnaître que les travailleuses et les travailleurs de la construction méritent des mécanismes de prévention comparables à ceux existant dans tous les autres secteurs d'activité, mais ils s'en lavent les mains complètement ».
Un enjeu de solidarité
Toute la CSN appuie les travailleuses et les travailleurs de la construction dans leur lutte pour de la prévention partout. Pour le vice-président du Conseil central du Montréal métropolitain, Francis Lagacé, l'obstruction patronale à l'instauration de la loi dans la construction est un non-sens : « Ces travailleurs sont les premiers que nous devons protéger. Il n'est jamais acceptable qu'il y ait des morts, des maladies, des blessures causés par le travail. Toutefois, lorsqu'on sait que certains de ces drames auraient pu être évités avec une meilleure prévention, c'est beaucoup plus frustrant. Et ça devient scandaleux quand, face au problème concret, certains acteurs refusent de prendre les moyens qui s'imposent. Nous sommes en 2012 et, dans la construction, c'est encore la culture du profit sur le dos de la santé et de la sécurité des travailleurs. Ce climat d'impunité doit absolument changer ».
Rappelons que le gouvernement a présenté, il y a quelques semaines, un projet de réforme de la santé et de la sécurité du travail au Québec et que celle-ci n'inclut pas de mesures supplémentaires de prévention dans la construction. La CSN-Construction est d'avis que les travailleurs devraient compter sur un représentant ou une représentante à la prévention. Pour la CSN-Construction, il est clair que c'est l'intense lobby patronal qui retarde la mise en application de telles règles partout au Québec.
À propos
La Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail est l'occasion de poser un geste symbolique pour ne pas oublier les personnes qui sont mortes ou qui se sont blessées au travail. L'an passé, 204 personnes sont mortes au travail au Québec, des suites de maladies professionnelles ou d'accidents, dont 53 dans l'industrie de la construction.
La journée du 28 avril est soulignée partout dans le monde. L'an dernier, quelque 10 000 activités ont été organisées dans 110 pays.
La CSN-Construction, ce sont 18 000 travailleuses et travailleurs de la construction, partout au Québec.
Source : CSN-Construction
Pour information :
Jean-Pierre Larche, Communications-CSN 514 605-0757
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