OTTAWA, ON, le 6 juill. 2023 /CNW/ - Les demandes de financement des PME ont bondi au cours de la dernière décennie, avertit la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI). Dans le plus récent rapport de recherche de sa série Financement des PME, on y apprend notamment que les coûts d'emprunt grimpent depuis trois ans, ce qui met à risque les PME.
« Les demandes de financement sont très compliquées pour les propriétaires de PME. On remarque que les institutions financières sont plus susceptibles d'approuver les demandes des plus grandes entreprises et de leur proposer des modalités de prêt plus avantageuses. Or, l'accès au financement est essentiel pour les PME. Privées de ces fonds, elles ne peuvent pas investir, innover ou prendre de l'expansion. Dans une période critique comme celle que nous traversons, certaines doivent emprunter simplement pour assurer leur futur », explique Jasmin Guénette, vice-président des Affaires nationales à la FCEI.
Plus de la moitié des PME (58 %) ont eu besoin de financement en 2022, alors que la proportion dépassait légèrement le tiers (35 %) en 2012. Les demandes de financement visent le plus souvent à augmenter le flux de trésorerie (52 %), à acquérir du capital physique (35 %) ou à acheter des stocks (25 %).
Plus l'entreprise est petite, plus sa demande risque d'être refusée. En effet, 94 % des moyennes entreprises ont été approuvées pour du financement, contre seulement 77 % des microentreprises.
Fait à noter, les petites entreprises sont les plus susceptibles de devoir fournir une forme ou une autre de garantie personnelle, ce qui met à risque la situation financière du propriétaire en cas de défaut de paiement sur les prêts d'entreprise. Pour obtenir du financement, plus de la moitié (54 %) des microentreprises ont dû fournir une garantie personnelle, et plus du quart (29 %) ont dû donner leur résidence principale en garantie.
« Les PME ont besoin de financement, mais l'accès est difficile et coûteux pour les propriétaires. Les prêteurs qui les approuvent leur demandent habituellement une forme ou une autre de garantie personnelle. Avant d'exiger cela des propriétaires de PME, les institutions financières devraient vérifier si c'est absolument nécessaire et s'il y a d'autres solutions », souligne Alchad Alegbeh, co-auteur du rapport et analyste de la recherche à la FCEI.
Les plus petites entreprises composent également avec des taux d'intérêt élevés, qui dépassent en moyenne de 2,1 % le taux de base.
Depuis que la Banque du Canada a commencé à hausser son taux directeur pour combattre l'inflation, la proportion de PME ayant du mal à assumer leurs coûts d'emprunt est passée de 21 % en janvier 2022 à 39 % en mai 2023. Les PME titulaires d'un prêt à taux variable paient environ 9,05 % d'intérêts par année, signe qu'elles sont frappées de plein fouet par l'augmentation des coûts d'emprunt.
Pour que les PME obtiennent le financement dont elles ont besoin, la FCEI recommande au gouvernement :
- d'élargir aux PME les dispositions de la Loi sur les banques qui concernent les consommateurs;
- d'améliorer le contexte d'investissement pour les sources de financement non traditionnelles en vue de diversifier les options des PME (p. ex., crédit d'impôt pour l'investissement dans une PME);
- d'accroître la flexibilité entourant le remboursement des prêts publics aux PME lorsque la situation économique est particulièrement difficile (p. ex., prolonger la période de remboursement du CUEC donnant droit à la portion subvention), sans toutefois renoncer à évaluer avec prudence la nécessité de subventionner les entreprises.
De plus, la FCEI recommande au secteur bancaire d'améliorer l'accessibilité du financement à faible coût pour les PME, d'adopter des pratiques de financement conformes au Code de conduite des banques à l'égard des PME et de ne pas promouvoir les cartes de crédit comme étant la principale source de financement de rechange à long terme pour les PME.
« Les PME sont dans une situation précaire. La plupart n'ont pas encore remboursé les dettes accumulées pendant la pandémie, sans compter les hausses de coûts d'exploitation ainsi que les pénuries de main-d'œuvre et de produits. Elles auront du mal à composer avec l'explosion des coûts d'emprunt. Il faut que les gouvernements et les institutions financières tiennent compte de l'état actuel des PME et de leurs besoins de financement afin qu'elles réussissent et continuent de contribuer à l'économie du pays », précise Alchad Alegbeh.
Les résultats présentés ici proviennent du deuxième rapport de recherche de la série Financement des PME, qui s'intitule Indicateurs de financement des PME et contient de plus amples renseignements. Le troisième et dernier rapport de la série évaluera la qualité des services des institutions financières.
La FCEI (Fédération canadienne de l'entreprise indépendante) est le plus grand regroupement de PME au pays, comptant 97 000 membres dans tous les secteurs d'activité et toutes les régions. Elle vise à augmenter les chances de succès des PME en défendant leurs intérêts auprès des gouvernements, en leur fournissant des ressources personnalisées et en leur offrant des économies exclusives. Visitez fcei.ca pour en savoir plus.
SOURCE Fédération canadienne de l'entreprise indépendante
Maud Larivière, attachée de presse, FCEI, Tél. : 514-861-3234 (poste 1808) | Cell. : 514-817-0228, [email protected]
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