De plus en plus de voix s'unissent pour demander à Ottawa de dire « non » à l'acquisition d'Astral Media inc. par Bell Canada English
Lancement du site web ditesnonabell.ca afin d'alerter le public à propos des risques liés à une concentration sans précédent de la propriété des médias
OTTAWA, le 7 août 2012 /CNW/ - Les Canadiens demandent au gouvernement fédéral de désapprouver la prise de contrôle d'Astral Media inc. que Bell Canada propose d'effectuer pour un montant de 3,38 milliards de dollars.
Des consommateurs aux grandes sociétés de communication, les Canadiens s'inquiètent de plus en plus à propos de la concentration des actifs médiatiques sous un même toit et de la domination du marché que cette transaction représente. C'est pourquoi ils ont formé une coalition nationale pour faire obstacle à la transaction.
Le site web DitesnonaBell.ca a été lancé aujourd'hui pour promouvoir une campagne nationale qui vise deux objectifs : premièrement, avertir le public à propos des risques pour les consommateurs et du préjudice que pourrait subir l'industrie télévisuelle canadienne si cette transaction sans précédent était approuvée; deuxièmement, encourager les Canadiens à contacter le Bureau de la concurrence et le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) et à exprimer leurs préoccupations.
Si la transaction est approuvée, Bell Canada contrôlerait :
- 42 % des revenus générés par les émissions de télévision des chaînes commerciales privées au Canada;
- 45 % de l'auditoire télévisuel anglophone;
- 35 % de l'auditoire télévisuel francophone;
- 79 chaînes de télévision, 107 stations de radio et plus de 100 sites Web, soit deux fois plus que son plus proche concurrent;
- 38 % des revenus totaux générés par la publicité à la télévision et 31 % des mêmes revenus générés par les émissions de radio; pour ce qui est des ventes nationales de temps d'antenne, 40 % et 38 % de ces revenus, respectivement.
Les chefs de file de cette coalition ont commenté la fusion proposée :
« Étant donné que nous sommes à la fois des chefs de file du secteur des communications et des citoyens préoccupés, nous jugeons qu'il est de notre responsabilité d'informer le public des dangers inhérents à cette proposition de fusion, et de nous opposer à ce pari anticoncurrentiel de la part de Bell Canada », a déclaré Louis Audet, président et chef de la direction de Cogeco Câble inc. « Cette transaction ne sert aucunement les intérêts du public. »
Lee Bragg, chef de la direction d'Eastlink a déclaré que, « rares sont les grandes économies mondiales qui autorisent un seul télédiffuseur privé à acquérir une part aussi dominante de l'auditoire télévisuel. La part de l'auditoire télévisuel de Bell Canada serait 50 % plus importante que celle des plus grandes
entreprises privées aux États-Unis, au Japon, au Royaume-Uni, en Australie, en France et même en Russie. Permettre à une seule entreprise d'avoir une telle position dominante est mauvais pour les consommateurs et mauvais pour le Canada. »
Pierre Karl Péladeau, président et chef de la direction de Québecor inc. d'ajouter : « La proposition de fusion entre Bell Canada et Astral Media inc. représente une grave menace pour la bonne santé du secteur canadien de la radiodiffusion. Il y aura beaucoup moins de concurrence, et le marché tel que nous le connaissons aujourd'hui au Canada sera paralysé. »
Bell Canada possède déjà CTV et RDS, et domine tous les secteurs canadiens de la radiodiffusion et des télécommunications au Canada, avec un chiffre d'affaires annuel de plus de 19 milliards de dollars. Afin d'augmenter encore plus sa part de marché, Bell Canada a proposé, le 16 mars 2012, d'acquérir Astral Media inc. pour la somme de 3,38 milliards de dollars. Astral Media Inc. contrôle actuellement Super Écran, Canal Vie, Séries Plus et de nombreuses autres chaînes populaires. Le gouvernement fédéral va examiner cette proposition de transaction au cours des prochaines semaines et devrait rendre sa décision d'ici la fin de l'année.
L'histoire nous a prouvé que, lorsqu'une seule entreprise possède trop de pouvoirs, cela fait augmenter les prix et réduit le choix des consommateurs. Les membres de la coalition mettent donc en garde ces derniers : si Bell Canada contrôle toutes les chaînes de télévision les plus populaires, elle pourrait facturer au public ce que bon lui semble pour lui permettre de visionner ces chaînes. Pour accéder aux chaînes populaires, les consommateurs pourraient être poussés à payer pour d'autres chaînes qui ne les intéressent pas. Pour regarder les émissions populaires, ils pourraient être poussés à acheter d'autres services de téléphonie, de communication sans fil, d'accès Internet et de télédiffusion de Bell Canada.
Cette transaction pourrait avoir comme résultat de limiter la création d'émissions canadiennes et québécoises et, du fait même, du nombre d'emplois liés au secteur canadien de la production télévisée. Les tarifs publicitaires pourraient aussi augmenter - des coûts qui sont finalement transférés aux consommateurs.
Les Canadiens qui désirent témoigner de leurs inquiétudes peuvent le faire en visitant www.ditesnonabell.ca , et en faisant parvenir des lettres, via le site web, aux ministères du Patrimoine et de l'Industrie canadiens, au Bureau de la concurrence, au CRTC et au député de leur circonscription.
À propos du site web DitesnonaBell.ca
DitesnonaBell.ca est l'initiative d'une coalition de Canadiens préoccupés par l'augmentation de la propriété dans le marché canadien des médias. Nous sommes opposés à l'acquisition possible d'Astral Media inc. par Bell Canada pour un montant de 3,38 milliards de dollars. La coalition tient à informer le public et à limiter les risques associés à une telle fusion. Nous demandons au Bureau de la concurrence, au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) et au gouvernement du Canada d'empêcher cette transaction.
SOURCE : NATIONAl Public Relations
Emily Wehbi
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613-762-4207
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