Décès d'un travailleur de l'entreprise Interpipe inc. à Sainte-Catherine : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
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Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail22 juin, 2016, 10:45 ET
LONGUEUIL, QC, le 22 juin 2016 /CNW Telbec/ - Le 2 mars 2016, M. René Taylor, manutentionnaire et opérateur de pelle hydraulique au service de l'entreprise Interpipe inc., perdait la vie des suites d'un accident du travail survenu à Sainte-Catherine, où il a perdu pied et chuté jusqu'au sol alors qu'il se déplaçait sur un chargement de tuyaux. À la suite de son enquête, la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient comme principale cause que la méthode de travail nécessitant la présence d'un travailleur sur le chargement de tuyaux d'acier empilés exposait ce travailleur à un danger de chute.
Au Québec, depuis 5 ans, 45 travailleurs sont décédés après avoir chutés à un niveau inférieur.
Le travailleur a perdu pied, a chuté et sa tête a heurté le sol recouvert de glace
Le jour de l'accident, une équipe de trois travailleurs réalisait le chargement de tuyaux d'acier sur une semi-remorque à plateau. Un des travailleurs opérait la pelle hydraulique. M. Taylor s'affairait à placer et aligner des tuyaux sur la semi-remorque. Pour ce faire, il devait se déplacer sur le dernier niveau de tuyaux d'acier empilés sur la semi-remorque. Un troisième travailleur lui fournissait, à partir du sol, les pièces de bois nécessaires à séparer les niveaux de tuyaux. L'opérateur de pelle hydraulique soulevait un tuyau et regardait en direction de M. Taylor pour le localiser sur le chargement. C'est à ce moment qu'il a vu le travailleur chuter tête première, d'une hauteur de 3,56 m, de l'autre côté de la semi-remorque. Les services d'urgence ont été appelés sur les lieux de l'accident et ont transporté le travailleur à l'hôpital Anna-Laberge, où son décès a été constaté.
Deux causes expliquent l'accident
L'enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l'accident.
D'abord, le travailleur a perdu l'équilibre et a chuté alors qu'il se déplaçait sur le chargement de tuyaux d'acier empilés sur la semi-remorque à plateau.
Enfin, la méthode de travail, nécessitant la présence d'un travailleur sur le chargement de tuyaux d'acier empilés, exposait ce travailleur à un danger de chute.
La CNESST émet l'interdiction de monter sur le chargement d'une semi-remorque à plateau
À la suite de l'accident, la CNESST a émis l'interdiction de déplacer ou d'utiliser la pelle hydraulique, ainsi que de déplacer, d'utiliser, de charger ou de décharger la semi-remorque à plateau avec un travailleur sur le chargement.
De plus, la CNESST a exigé que l'employeur mette en place des mesures de contrôle afin que les activités s'effectuent maintenant sans la présence d'un travailleur sur le chargement. Enfin, elle a autorisé le déplacement et l'utilisation de la semi-remorque et de la pelle hydraulique pour compléter le chargement à la suite de correctifs apportés pour les activités de chargement et de déchargement à l'établissement.
En lien avec cet accident, la CNESST a délivré à l'employeur, Interpipe Inc., un constat d'infraction. Pour cette infraction, le montant de l'amende varie de 16 317 à 65 269 $ pour une première infraction.
Comment éviter un tel accident
La CNESST incite les employeurs et les travailleurs à prendre tous les moyens pour prévenir les chutes de hauteur. Elle souligne de plus que, pour des activités de chargement et de déchargement, les travailleurs doivent en tout temps être protégés contre les chutes de plus de trois mètres.
Rappelons que, selon la Loi sur la santé et la sécurité du travail, tout employeur a l'obligation de s'assurer que l'organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l'accomplir sont sécuritaires. L'employeur et les travailleurs doivent faire équipe pour repérer les dangers et mettre en place les moyens nécessaires pour les éliminer ou les gérer.
Suivis de l'enquête
Afin de sensibiliser les milieux de travail, la CNESST transmettra les conclusions de ce rapport aux associations d'employeurs, aux entreprises de transport et à l'association sectorielle paritaire (ASP) Transport et Entreposage dont les membres sont susceptibles d'effectuer des activités de chargement à leur établissement.
De plus, dans le cadre de son partenariat avec la CNESST visant l'intégration de la santé et de la sécurité du travail dans la formation professionnelle et technique, le ministère de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche diffusera le rapport d'enquête, à titre informatif et à des fins pédagogiques, aux centres de formation en transport routier.
Pour en savoir plus
Rapport d'enquête : http://www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ed004099.pdf
Photo (libre de droits) :
HTTP://cnesst.gouv.qc.ca/salle-de-presse/communiques/PublishingImages/interpipe.jpg
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Existant depuis le 1er janvier 2016, la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) est issue du regroupement de la Commission des normes du travail (CNT), de la Commission de l'équité salariale (CES) et de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST). La CNESST offre aux employeurs et aux travailleurs une porte d'entrée unique et une expertise intégrée en matière de normes, d'équité salariale et de santé et de sécurité du travail au bénéfice des employeurs et des travailleurs. Sa structure de gouvernance est paritaire.
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Source : |
Marie-France Roulier, communicatrice régionale |
SOURCE Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail
Marie-France Roulier, communicatrice régionale, CNESST - Direction régionale de Longueuil, Tél. 450 442-6200, poste 6298
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