Déclaration de la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, et de la Dre Mary Jane Ireland, vétérinaire en chef du Canada, à l'occasion de la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens du 18 au 24 novembre 2023 English
OTTAWA, ON, le 20 nov. 2023 /CNW/ - La Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens, qui se déroule du 18 au 24 novembre, est une initiative mondiale pour accroître la sensibilisation au problème croissant de la résistance aux antimicrobiens (RAM). Le thème cette année est une fois de plus « Ensemble, prévenons la résistance aux antimicrobiens » afin de souligner l'importance de la collaboration.
La RAM est un problème complexe qui figure dans la liste des dix principales menaces mondiales de l'Organisation mondiale de la Santé. Ce classement fait ressortir les profondes incidences de la RAM sur la santé tant des humains que des animaux, de même que ses incidences plus vastes pour notre environnement commun et pour les communautés marginalisées qui sont disproportionnément touchées. En 2018, 5 400 décès au Canada avaient un lien direct avec la RAM. Cette même année, la RAM a coûté environ 1,4 milliard de dollars au système de santé canadien et a, selon les estimations, fait baisser le produit intérieur brut du Canada de deux milliards de dollars. Entre-temps, les taux pour la plupart des agents pathogènes prioritaires ont continué d'augmenter de 2016 à 2020.
La pièce maîtresse des efforts coordonnés d'intervention contre la RAM au Canada est le Plan d'action pancanadien sur la résistance aux antimicrobiens (PAPRAM) qui vient d'être publié. Ce plan quinquennal (2023-2027) s'harmonise avec l'approche Une seule santé, qui reconnaît l'interdépendance de la santé humaine, animale et environnementale.
Le PAPRAM a été mis au point par l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC), Santé Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) et Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) avec les provinces et les territoires. Il mobilise également les professionnels de la santé, l'industrie agricole, les innovateurs et les entreprises en sciences de la vie, le milieu universitaire et les professionnels de la santé environnementale. Cette collaboration est essentielle pour contribuer à mettre au point de nouveaux antimicrobiens et de nouveaux substituts aux antimicrobiens de même que pour garantir l'accès à ces nouveaux produits, pour favoriser l'utilisation adéquate des antimicrobiens, pour réduire la propagation de la RAM et pour préserver l'efficacité de ces médicaments importants dans le but d'améliorer la santé de tout le monde.
De nouvelles sommes sont engagées dans le budget de 2023 pour que l'ASPC mène un projet-pilote relatif à la RAM en vue de garantir l'accès de la population canadienne à de nouveaux antimicrobiens. L'ASPC travaille avec des partenaires canadiens et mondiaux pour inciter les fabricants d'antimicrobiens à commercialiser leurs médicaments au Canada. De plus, le Canada a investi dans des initiatives mondiales relatives à la RAM qui seront bénéfiques pour la population canadienne; il a notamment investi 6,3 millions de dollars dans CARB-X (accélérateur biopharmaceutique de lutte contre les bactéries résistantes aux antibiotiques), un fonds commun mondial qui appuie l'innovation mondiale et nationale relative aux antimicrobiens.
Nous devrions conserver une approche prudente par rapport à l'utilisation d'antibiotiques, y compris en gardant à l'esprit les situations dans lesquelles l'utilisation d'antibiotiques est vraiment nécessaire et en évitant d'administrer des antibiotiques en présence de maladies virales, contre lesquelles ils ne sont pas efficaces. De plus, la mise en œuvre de mesures rigoureuses de prévention des infections (comme se laver les mains fréquemment et en profondeur, éviter les contacts avec les autres en cas de maladie, avoir une bonne hygiène et veiller à ce que de bonnes mesures de biosécurité soient appliquées dans les fermes) peut limiter la transmission des infections. Il est également tout aussi important pour les gens de veiller à ce que leur vaccination et celle de leurs animaux soient à jour, car les vaccins réduisent efficacement la probabilité de maladie grave et donc le besoin subséquent d'administrer des traitements antibiotiques.
Il est également crucial pour la lutte contre la RAM que les professionnels de la santé et les vétérinaires se tiennent au courant de la situation actuelle de la RAM et intègrent les lignes directrices fondées sur des données probantes. Bien évaluer la nécessité d'administrer des antibiotiques et envisager l'administration d'autres traitements peuvent contribuer à la réduction des ordonnances inutiles et ainsi à l'atténuation des risques de développement d'une RAM.
En travaillant ensemble, nous pouvons freiner la croissance de la RAM en vue d'un avenir plus sain. En cette Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens, j'encourage tout le monde à en apprendre plus sur la RAM et sur les façons dont nous pouvons tous et toutes jouer un rôle dans la lutte contre cette menace pour la santé mondiale : Canada.ca/antibiotiques.
Dre Theresa Tam
Administratrice en chef de la santé publique
Dre Mary Jane Ireland
Vétérinaire en chef
SOURCE Santé Canada (SC)
Relations avec les médias, Agence de la santé publique du Canada, 613-957-2983, [email protected]; Relations avec les médias, Agence canadienne d'inspection des aliments, [email protected], 613-773-6600
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